Otages israéliens dans la bande de Gaza : Netanyahou et son gouvernement génocidaire essaient de resserrer les rangs
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Le 3 août, le Hamas a publié une vidéo macabre présentant deux des derniers otages israéliens survivant dans la bande de Gaza, souffrant, comme l’ensemble de la population gazaouie, de la famine infligée par l’armée israélienne. L’un d’eux est filmé creusant, pelle à la main, ce qu’il dit être « sa propre tombe ».
Le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou a immédiatement saisi cette occasion pour tenter de relégitimer son opération d’annihilation de la population gazaouie. Le ministre suprémaciste Itamar Ben Gvir est allé prier sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, une véritable provocation envers la population palestinienne. « C’est la réponse que nous devons donner aux vidéos atroces publiées par le Hamas » a-t-il déclaré, ajoutant « il est […] possible de conquérir toute la bade de Gaza et d’encourager une émigration volontaire ».
Netanyahou a à nouveau affirmé, envers et contre toute vérité, que le Hamas « affame délibérément les habitants de la bande de Gaza ». Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a annoncé avoir « initié une réunion spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies » sur la question.
En Israël, de nouvelles manifestations des familles d’otages, « Bring them home now » (« Ramenez-les maintenant à la maison ») ont eu lieu… Des manifestations qui peuvent aussi bien signifier le soutien à la politique génocidaire de Netanyahou… mais aussi le critiquer. Ces dernières semaines, les pancartes montrant des enfants palestiniens décharnés par la famine et dénonçant le blocus humanitaire de Gaza se sont multipliées. Des réservistes israéliens ont contesté la politique génocidaire du gouvernement. Signe que l’inquiétude gagne les plus hauts sommets, 500 anciens responsables du Shinbet (renseignement intérieur) et du Mossad (renseignement extérieur, responsable de nombreux assassinats de militants palestiniens) ont écrit à Trump pour lui demander de forcer Netanyahou à négocier un cessez-le-feu. Le chef d’état-major de l’armée a, lui, publiquement fait part de son opposition à une extension des opérations militaires dans l’enclave palestinienne. Des appels venant de responsables politiques et militaires qui ressemblent à des tentatives de se dédouaner, au bout de deux ans de guerre génocidaire, des crimes de l’armée israélienne. Et aussi, sans doute, de se placer le cas échéant pour « l’après Netanyahou » et assurer la continuité de l’État sioniste au cas où l’actuel chef du gouvernement serait contraint de laisser la place. Le ministre de la Défense, Israel Katz, a dû rappeler : « C’est le droit et le devoir du chef d’état-major d’exprimer sa position dans les forums appropriés […]. Mais après que des décisions sont prises par l’échelon politique, l’armée les exécutera avec détermination et professionnalisme. »
Pas sûr que cette tentative de ressouder les rangs autour de sa politique génocidaire suffise au gouvernement pour endiguer l’indignation qui s’étend.
Aurélien Pérenna
