dimanche 31 décembre 2023

EDITO

 DANS QUELQUES HEURES L'ANNÉE 2023 ET SON CORTÈGE D' HORREURSUR FOND DE GUERRE ET DE RIVALITÉS ENTRE IMPÉRIALISMES PRENDRA FIN.

CELLE QUI S 'ANNONCE NOUS OFFRE DEUX PERSPECTIVES:

LA BARBARIE OU LE SOCIALISME ?
LE CAPITALISME POURRISSANT FACE À LA LUTTE DES CLASSES ?
ET A L'IMMENSE COHORTE DES PROLÉTAIRES DE TOUS PAYS.

AVEC UN PEU DE DÉLECTATION ANTICAPITALISTE VOUS LIREZ L'ARTICLE 
PARU CE JOUR SUR NOTRE SITE DU NPA

https://nouveaupartianticapitaliste.fr/

De Chirac à Macron, le barrage contre l’extrême droite 

est devenu un marchepied

  • Publication le 30 décembre 2023
Photo : Paris, manifestation du 16 avril 2022

Ce n’est pas tout nouveau mais vaut la peine d’être rappelé : en 2002, l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle face à Chirac (pour la première fois depuis la fondation du Front national) avait fait l’effet d’un coup de tonnerre. Le soir même des résultats, sous l’effet d’une émotion réelle dans les milieux de gauche, des milliers de jeunes (étudiants mais surtout lycéens) sortaient dans la rue, indignés et révoltés par le score de la formation d’extrême droite (presque 17 %), avant d’organiser des débrayages de cours, des assemblées générales et des manifestations spontanées dès le lendemain, entraînant très largement ce milieu de gauche, y compris socialiste peu critique à l’égard de la politique anti-ouvrière de ce parti dans les années précédentes. Ce mouvement de colère culmina une semaine et demie plus tard, à l’occasion du 1er mai, avec plus d’un million et demi de personnes manifestant partout en France (avec malheureusement pour seule perspective, très cantonnée à la sphère électorale, de « noyer la droite sous les voix de la gauche » quelques jours plus tard, afin « d’obliger » Chirac à prendre en compte les électeurs de gauche dans sa politique). Vingt ans plus tard, en 2022, quelques dizaines de milliers de personnes seulement manifestaient lors de l’entre-deux tour Macron-Le Pen. Le scénario de 2002, dans un contexte et avec des protagonistes différents, se rejouait en farce XXL : là encore, il fallait faire croire que le vote en faveur de Macron était indispensable, qu’il allait éloigner le spectre du fascisme ou du moins être un barrage à l’extrême droite. Toute la gauche a invité à faire ce geste. Une fois élu, Macron s’est dit « obligé » par ses électeurs du deuxième tour. Et le voilà donc… qui s’allie au Rassemblement national, pour concocter – avec une droite dont le programme est quasiment plus à droite que l’extrême droite ! – une loi scélérate sur l’immigration. Pour celles et ceux qui auraient sincèrement pensé qu’on puisse faire barrage à l’extrême droite en votant pour Macron, le choc est évidemment rude. Mais pour les Fabien Roussel et autres qui disent aujourd’hui s’être fait piéger, c’est surtout un gros mensonge !

De 2002 à 2023 : normalisation et intégration de l’extrême droite à l’establishment politique bourgeois…

En 2002, le succès électoral du Front national n’était pas un malheureux accident. Le Pen s’était taillé une place de grande gueule raciste, antisémite, dans les médias pendant 20 ans. Mais il n’avait fait que 0,74 % des voix à la présidentielle de 1974, n’avait même pas pu se présenter faute des 500 parrainages nécessaires (ou n’avait pas voulu essuyer un nouvel échec ?) à la présidentielle suivante de 1981 (là où la candidate ouvrière trotskiste Arlette Laguiller avait fait respectivement 2,33 % et 2,30 %). Mais c’est la politique de François Mitterrand et des socialistes et communistes au gouvernement, à partir de 1981, qui ouvre la voie à Le Pen.

« Tournant de la rigueur » en 1983, désindexation des salaires sur les prix, licenciements de masse dans des secteurs importants, forfait hospitalier, etc. Résultat : une première percée nationale de Jean-Marie Le Pen aux élections européennes de 1984, dont la liste « Front d’opposition nationale pour l’Europe des patries » recueille 10,95 % des voix. L’explosion des voix du FN dans les années 1980 n’a rien à voir avec quelques passages télé fracassants, mais avec la véritable déception au sein des couches populaires due à la politique de Mitterrand et de son gouvernement de gauche. La gauche avait promis de « changer la vie »… elle en avait dégradé toutes les conditions. La montée électorale de Le Pen en 1984 s’accompagne d’ailleurs de la dégringolade du PCF (et de sa sortie du gouvernement, après avoir fait le sale boulot des socialistes !). En fait tous au service de la bourgeoisie ! Puis ont suivi des gouvernements de cohabitation et de gauche plurielle avec leurs privatisations en cascade, le gel des salaires et l’augmentation du chômage, qui ont donné du grain à moudre à une extrême droite se présentant comme « populaire » et « antisystème ». Parallèlement à ce maintien du vote FN (4,5 millions de voix en 1995, soit 15 % des exprimés ; 4,8 millions en 2002, soit 16,86 %), de nombreux électeurs de gauche désorientés ont choisi de voter en 1995 pour la candidate de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller, qui réalise 5,30 % des voix en 1995 et 5,72 % en 2002, mais aussi en 2002 pour le candidat de la LCR, Olivier Besancenot, qui fait 4,25 % des voix. Soit un total pour l’extrême gauche de plus de 10 % en ajoutant le score de Daniel Gluckstein du PT. La période n’était d’ailleurs pas que de calme social : grève marquante des services publics en 1995 et nombreuses grèves, certes dos au mur, contre des licenciements en masse durant toute cette période.

Du barrage à la passoire : désormais le marchepied ?

Aujourd’hui, Le Pen fille célèbre sa « victoire idéologique ». Macron et Darmanin ne se contentent pas de reprendre les discours démagogiques racistes : avec leur nouvelle loi immigration, ils appliquent déjà la politique qui est celle à la fois de la droite à la Ciotti et des lepénistes. Dans cette situation, les militants d’extrême droite célèbrent « une première victoire » sur les réseaux sociaux et dans les médias et annoncent fièrement la couleur : « Ce n’est que le début. » La normalisation des idées racistes et xénophobes, appuyée par la sortie régulière de « sondages » organisés de telle sorte qu’ils valident une prétendue adhésion de l’« opinion publique » à la loi Darmanin-Le Pen et aux idées anti-immigrés, a trouvé un relais efficace avec le développement de médias racistes, financés par quelques grosses fortunes dont celle de Bolloré, comme CNews ou l’émission TPMP.

Bien sûr, le rôle des médias ces dernières années ne résume pas tout.

Les différents gouvernements, de droite comme de gauche, sont directement responsables. De Chirac (« le bruit et l’odeur ») à Macron (« les kwassa-kwassa ») en passant par Sarkozy (« le karcher ») et Hollande (avec la déchéance de nationalité), ils ont tous joué avec la même démagogie afin de désigner des boucs émissaires pour détourner la colère des classes populaires contre leurs politiques anti-ouvrières et pour permettre la surexploitation des travailleurs étrangers (une trentaine de lois sur l’immigration en 40 ans !). Dans un pays où pourtant des affiches du très officiel musée de l’Histoire de l’immigration revendiquent fièrement : « Un Français sur quatre est issu de l’immigration » et « Nos ancêtres n’étaient pas tous des Gaulois ! »1

  

Les responsabilités de la gauche politique et syndicale

Aujourd’hui, la gauche se donne le beau rôle de dénoncer la coalition Macron-Ciotti-Le Pen et tente de se servir de ses positions institutionnelles pour jouer la « résistance républicaine ». Mais qu’a-t-elle fait réellement pour combattre l’extrême droite ? En 2002, la totalité de la gauche syndicale et politique (et une partie de l’extrême gauche) appelait en masse à voter au second tour pour Chirac, à constituer un prétendu « barrage républicain ». Seuls quelques organisations révolutionnaires (comme les JCR et Lutte ouvrière par exemple) refusèrent d’appeler alors à voter Chirac, même avec une pince à linge pour se boucher le nez comme le firent d’autres organisations, la LCR par exemple, mais aussi des courants anars ou libertaires.

En 2022, elle récidive ? N’y avait-il rien d’autre à proposer à ces centaines de milliers de jeunes et de travailleurs légitimement scandalisés, que d’aller voter Chirac ou Macron, et faire confiance à ces mêmes institutions qui appliquent quotidiennement des politiques répressives, anti-ouvrières et xénophobes ? Et surtout ne pas offrir la moindre perspective de lutte commune pour s’opposer aux appétits du patronat – dont les performances du CAC 40 ou le nombre de milliardaires n’a cessé de croître ? Là encore, heureusement, des courants autonomes ou des organisations d’extrême gauche (dont le NPA Jeunes) ont résisté à cette pression et ont contribué à organiser la mobilisation dans les facs ou les lycées.

En 20 ans, le « barrage républicain » n’a servi qu’à faire progresser le FN-RN d’élection en élection, en faisant porter la responsabilité des politiques anti-ouvrières des gouvernements bourgeois successifs à la population « qui a choisi en votant », tout en perpétuant l’image d’une extrême droite « antisystème » contre les « élites ».

Quand elle était au pouvoir, cette gauche a cautionné ou même initié des politiques racistes issues du programme du FN,comme la déchéance de nationalité sous le gouvernement Hollande en 2015 ou les expulsions massives de migrants en 1986 sous Mitterrand (et ne parlons pas du démantèlement au bulldozer, par le maire communiste, le 24 décembre 1980, du foyer d’immigrés des Ardoines de Vitry-sur-Seine, qui avait alors défrayé la chronique). Cette gauche reprend directement les discours protectionnistes, dont la « préférence nationale »… industrielle (LFI, PCF). Le dernier quinquennat de gauche, de 2012 à 2017 sous Hollande, a particulièrement désorienté et démoralisé celles et ceux qui croyaient encore dans la gauche, en s’attaquant violemment aux conditions de vie et de travail de la classe ouvrière pendant cinq ans, avec l’appui de directions syndicales qui cherchaient à le préserver de la colère populaire… jusqu’à ce que la colère éclate en 2016 avec la mobilisation contre la loi Travail. Durement réprimée !

Rien d’étonnant donc à ce que la gauche institutionnelle apparaisse complètement impuissante et inaudible : elle se scandalisait déjà piteusement lors des dernières élections législatives de 2022 quand les macronistes et la droite se sont refusés à appeler à voter pour la Nupes là où ses candidats s’opposaient à ceux du RN au deuxième tour.

Aujourd’hui, avec sa tribune « Monsieur le Président, ne promulguez pas la loi immigration » (L’Humanité, 21 décembre 2023, signée par la CGT, PS, PCF, LFI, Verts, Générations, etc.), elle conjure Macron de ne pas aller jusqu’au bout, lui rappelle qu’elle a voté pour lui !

Le confinement de cette gauche au cirque parlementaire a conduit les députés LFI à des tours de passe-passe, entre autres consistant à faire passer la motion de rejet du 11 décembre comme une « défaite » pour Macron, presque une « victoire » pour les classes populaires, alors que ce rejet annonçait le durcissement du texte sous la pression des Républicains et du Rassemblement national.

Un seul barrage : la lutte de classe !

Nous n’avons rien à espérer du cirque parlementaire ni de la « guérilla institutionnelle » dans les départements ou au Conseil constitutionnel pour faire reculer l’influence de l’extrême droite et de ses soutiens. La gauche institutionnelle, gestionnaire des affaires de la bourgeoisie dans les institutions, essaie de capter la colère et la peur légitimes au sein de la jeunesse et d’une partie de la classe ouvrière pour la canaliser vers les prochaines élections européennes et présidentielle, et un possible rafistolage de la Nupes.

En réalité, nous ne pouvons compter que sur des réactions que nous espérons massives dans la jeunesse et dans la classe ouvrière – y compris dans un milieu de gauche qui pourrait enfin ouvrir les yeux. Ces dernières années, travailleurs et jeunes se sont retrouvés dans bien des luttes. De telles mobilisations pointaient le bout de leur nez dans les rassemblements et manifestations qui ont essaimé sur le territoire, spontanément après le vote à l’Assemblée de la loi Darmanin-Le Pen. Les jeunes y étaient majoritaires malgré l’arrivée des vacances et des examens. Plusieurs lycées et universités ont été bloqués au cours de la semaine. C’est à nous de préparer la rentrée. Leur barrage « républicain » a cédé depuis bien longtemps : nous ne pouvons compter que sur nos propres forces.

Stefan Ino

 

 

1 https://www.histoire-immigration.fr/nouvelle-campagne-de-communication


jeudi 28 décembre 2023

 

Solidarité avec Tal Mitnick, refuznik de 18 ans

Alors que l’État israélien poursuit son œuvre destructrice à Gaza, des manifestations contre le pouvoir de Netanyahou ont toujours lieu à travers le globe, et même en Israël où une partie de la population n’hésite pas à s’opposer frontalement à la politique guerrière du gouvernement.

Cette opposition a pris un nouveau tournant le 26 décembre autour de la figure de Tal Mitnick, refuznik1 de 18 ans.

Un service militaire obligatoire contesté

Tous les ans, des jeunes refusent le service obligatoire. Car l’État israélien oblige sa jeunesse à un service militaire de 32 mois pour les hommes et de 24 mois pour les femmes. Cette militarisation de la jeunesse sert avant tout à maintenir la domination du gouvernement israélien sur les populations palestiniennes et à enrôler les plus jeunes dans les rouages guerriers et belliqueux de sa politique d’extrême droite. Un certain nombre de jeunes ont refusé ce service militaire dans les années précédentes : en 2001, plus de 300 avaient refusé de se battre dans les territoires palestiniens. En 2020, ils étaient plus de 60 lycéens et lycéennes à refuser le service militaire.

Une répression des refuzniks en Israël

Si Tal Mitnick, par ailleurs membre de Mesarvot Network, un réseau de jeunes opposés à l’occupation israélienne en Cisjordanie et à Gaza, n’est pas le premier à refuser ce service militaire, il est en tout cas le premier à le faire publiquement dans le cadre de cette nouvelle phase de guerre commencée le 7 octobre. Dans sa lettre du 26 décembre dernier, il affirme : « Je refuse d’être enrôlé, de participer à une guerre criminelle à Gaza. » Tal Mitnick a été condamné à 30 jours de prison. S’il devait à nouveau refuser de participer au service obligatoire à sa sortie, il pourrait être alors réexpédié en prison. En effet, en 2020 par exemple, Hallel Rabin avait été condamnée à quatre reprises à la prison pour avoir refusé de servir dans les rangs de l’armée.

Solidarité avec Tal Mitnick et ceux qui luttent Israël et en Palestine contre les politiques de Netanyahou et du Hamas

Nous exprimons évidemment notre solidarité avec Tal Mitnick, ainsi qu’avec tous les Israéliens qui s’opposent à la politique guerrière et coloniale de leur État. Dans sa lettre, le jeune homme l’affirme très clairement : « Le changement ne viendra pas de politiciens corrompus ici, ni des dirigeants du Hamas, qui sont eux aussi corrompus. Il viendra de nous, les peuples des deux nations. »

Pour contrecarrer Netanyahou, soutenu par les impérialistes occidentaux et faire face à l’impasse politique que représente le Hamas, c’est bien un mouvement de masse de la jeunesse et des travailleurs et travailleuses tant israéliens que palestiniens qui doit se mettre en mouvement pour faire cesser les atrocités et la colonisation.

Léonard Valot

 

 

1 Les refuzniks sont des citoyens israéliens qui refusent de servir dans l’armée, notamment dans les territoires palestiniens. L’objection de conscience est interdite pour les hommes en Israël et tout juste tolérée pour les femmes.

mercredi 27 décembre 2023

hakim

 

Que contient la loi Macron-Le Pen ?

Macron a attendu la fin 2023 pour relancer son projet maintes fois évoqué d’une nouvelle loi raciste. Après une série de péripéties parlementaires, la loi « immigration » a donc été adoptée avec le soutien de la majorité des députés macronistes, de la droite traditionnelle et de l’extrême droite. Elle reprend une bonne partie des propositions récentes du Rassemblement national. Retour sur les principaux changements introduits par la loi.

La « préférence nationale » pour les aides sociales : un racisme pas voilé du tout

Les aides au logement ne seront désormais accessibles aux étrangers qu’après cinq ans de présence sur le territoire (ou trois mois de travail) contre six mois précédemment. Les étudiants étrangers font exception : ils conserveront l’accès immédiat à ces aides.

Le droit au logement opposable ne sera accessible aux étrangers qu’après cinq ans de présence (ou deux ans et demi pour ceux qui travaillent) contre six mois précédemment. Les réfugiés et titulaires d’une carte de résident de dix ans bénéficieront d’une exception et conserveront un accès immédiat aux aides et au droit au logement.

Les prestations familiales ne seront désormais accessibles aux étrangers qu’après cinq ans de présence sur le territoire (ou deux ans et demi pour ceux qui travaillent) contre six mois précédemment. Cette limitation ne s’appliquera toutefois ni aux réfugiés, ni aux titulaires d’une carte de résident de dix ans, et ne concernera pas l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) et l’allocation versée en cas de décès d’un enfant.

Cela revient à bloquer l’accès à ces aides pour une grande partie des travailleurs étrangers. La « préférence nationale » est un euphémisme pour dire « discrimination raciste ». Laisser faire une telle attaque contre une partie de notre classe serait dramatique : qui peut croire que cela bénéficiera à quiconque si ce n’est au patronat ?

Le « droit du sol » remis en cause

Aujourd’hui, les jeunes nés et qui ont grandi en France, acquièrent automatiquement la nationalité française à leur majorité ou sur demande à partir de l’âge de 13 ans. Le caractère automatique de l’obtention de la nationalité sera supprimé, remplacé par une démarche entamée entre 16 et 18 ans. Cette proposition implique qu’un ou une mineure doit être en mesure de disposer de l’information et comprendre l’importance de cette démarche sous peine de perdre le droit en question. C’est une manière détournée mais effective de priver d’accès à la nationalité de nombreux jeunes. Comme si les jeunes étrangers étaient intrinsèquement une menace pour la société.

Le délit de séjour irrégulier rétabli

Le délit de séjour irrégulier est par ailleurs rétabli (il avait été supprimé en 2012), passible de 3 750 euros d’amende et de trois ans d’interdiction du territoire. En plus d’instituer une embûche supplémentaire sur le chemin de la régularisation, il s’agit littéralement de faire des sans-papiers des délinquants.

Exclusion des personnes visées par une OQTF (obligation de quitter le territoire français) du droit à l’hébergement d’urgence

Tout étranger visé par une OQTF sera exclu du droit à l’hébergement d’urgence, sauf situation de « détresse grave ». On se demande bien ce que peut être une « détresse non-grave »… Chaque mot de cette loi est une insulte à la solidarité de classe et à l’humanisme le plus élémentaire !

Cette loi précarise plus particulièrement les femmes sans papiers, majoritairement employées dans les métiers du soin et du lien, sous-payées, très souvent à temps partiel. Les femmes étrangères en situation monoparentale seront encore plus précarisées qu’auparavant par le durcissement des conditions d’accès aux aides sociales. Les migrantes seront quant à elles encore plus exposées aux violences sexistes et sexuelles, en particulier dans le cadre des réseaux de traite humaine et de prostitution.

Contrat de méfiance

Tout étranger, au moment de sa régularisation, devra signer « un contrat d’engagement au respect des principes de la République », dans lequel il ou elle s’engage à respecter « la liberté personnelle, la liberté d’expression et de conscience, l’égalité entre les femmes et les hommes, la dignité de la personne humaine, la devise et les symboles de la République ».
 Au-delà de l’aspect parfaitement discriminatoire d’un tel contrat, qui revient à soupçonner les étrangers d’être plus enclins à enfreindre tel ou tel « principe », les préfectures pourront décider arbitrairement lors du renouvellement du titre de séjour quelle infraction justifierait de faire basculer le ou la demandeuse dans la condition de sans-papiers.

Pas de facilitation des régularisations par le travail

Malgré tout le tintamarre autour des « secteurs en tension » où les régularisations étaient censées être facilitées, aucune garantie n’est donnée par ce texte. La marge d’appréciation des préfets est renforcée dans le traitement au cas par cas des régularisations par le travail. En dehors de la régularisation de toutes et tous les sans-papiers et plus largement de l’égalité intégrale des droits entre nationaux et étrangers, ce sont forcément des travailleuses et des travailleurs étrangers, avec ou sans-emplois, jeunes ou moins jeunes, qui se retrouvent à la merci du moindre contrôle de police et privés d’une grande partie de leurs droits.

Les étudiants et étudiantes étrangers devront fournir une caution pour avoir accès à un titre de séjour

L’obtention d’un titre de séjour portant la mention étudiant est subordonné au dépôt d’une caution qui sera restituée au moment du départ ou dans l’hypothèse d’une régularisation future et conservée au cas où la personne concernée se sera soustraite à une mesure d’éloignement. L’objectif de cette mesure est évidemment d’effectuer un « tri » plus drastique parmi les jeunes, jugés plus ou moins utiles pour devenir de la chair à patron.

Vous reprendrez bien une louche de racisme ? Prochaine étape : l’AME

La suppression de l’aide médicale de l’État n’a pas été adoptée. Macron a annoncé sa volonté de s’attaquer à la question début 2024. L’accès universel aux soins est une question essentielle pour notre classe : moins la partie la plus vulnérable de notre classe est correctement soignée, plus l’état général de santé de la population dans son ensemble se dégradera. Sauf pour la petite minorité bourgeoise qui de toute façon a et aura les moyens de payer.

Hakim Guessou

samedi 23 décembre 2023

sous

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