lundi 30 janvier 2023

31

 

« Si les gosses sortent, on est foutus !»

Cette affirmation nous vient d’un ministre macroniste, quelque peu apeuré, s’exprimant auprès du quotidien Les Échos avant la manifestation massive du 19 janvier. Les sphères du pouvoir ont bien raison de craindre la contagion du mouvement, déjà lancé par plus d’un million de personnes dans les rues. Ministres et autres ne sont d’ailleurs pas les seuls à se préoccuper du début de mobilisation dans les facs et les lycées : les travailleurs, de leur côté et pour bien d’autres raisons, s’y intéressent et recherchent la présence de jeunes en manif, ont regardé d’un bon œil les quelques cortèges étudiants organisés dans les différentes villes. Ces cortèges – qui seront probablement plus massifs le 31 janvier –, démontrent que les jeunes ont conscience que la réforme des retraites les concerne, si ce n’est directement pour eux du moins parce qu’ils en ont ras-le-bol de l’inflation, de la crise climatique, des inégalités et injustices dont maintenant cet allongement de l’âge de départ à la retraite… C’est contre tout un modèle de société qu’il s’agit de lutter ! Pour beaucoup, la mobilisation contre les retraites dépasse donc la simple réforme et catalyse une colère bien plus générale contre cette société où les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent.

« Ils reculent l’âge de la retraite, mais avancent l’âge de la mort »

Des éditorialistes ont fait mine de ne pas comprendre pourquoi les lycéens bloquaient les lycées jeudi dernier et ont tourné en ridicule la manifestation du 21 appelée par les organisations de jeunesse : « pourquoi manifester contre la réforme des retraites, alors que vous n’avez jamais bossé ? ». Pour toutes celles et ceux qui se mobilisent, il s’agit de refuser de voir leurs parents, leurs aînés, souffrir et mourir au travail, ou dans la précarité du chômage forcé. Pendant que l’âge de la retraite est sans cesse augmenté à coups de réformes successives, concoctées par des gouvernements de droite comme de gauche, l’espérance de vie en bonne santé diminue. Déjà à 65 ans, 25 % des ouvriers sont morts. Se battre, c’est refuser de mourir en travaillant. Refuser la concurrence intergénérationnelle accrue entre les travailleurs, alors que les jeunes subissent déjà un taux de chômage trois fois supérieur à la moyenne. Alors, si les jeunes n’ont pas encore commencé à compter leurs trimestres de cotisation – et pour cause, le premier emploi stable commence en moyenne à 27 ans ! –, ils savent déjà que leur retraite arrivera entre 67 et 70 ans ! Quant aux 1 200 euros minimum soi-disant garantis par le gouvernement, ils savant aussi qu’au vu de toutes les conditions requises, ils ne concerneront qu’une poignée de personnes en France. Travailleurs ou futurs travailleurs, nous sommes tous attaqués, c’est donc tous ensemble qu’il faut riposter !

Contre Macron et son monde, balayons les patrons !

Les jeunes qui se mobilisent dans les universités et les lycées sont encore des minorités, portées par des organisations syndicales et politiques, certes affaiblies, mais qui pourraient vite regagner en influence. Derrière la lutte contre la réforme des retraites, c’est celle contre un projet de société, contre un gouvernement Macron haï, qu’il faut STOPPER. Une société qui voit les dividendes versés aux actionnaires atteindre des taux historiques en 2021 et 2022, pendant que le taux de pauvreté atteint de son côté de sinistres records. Une société qui prétend ne plus avoir d’argent pour financer les retraites quand le gouvernement annonce dans le même temps une augmentation du budget de l’armée. Cette société, c’est celle de la loi du capital et des profits à tout prix.

C’est la colère contre cette société capitaliste qui s’exprime dans les assemblées générales qui se sont tenues ou se tiennent dans la quasi-totalité des universités françaises (plus d’une trentaine en une semaine), à quelques jours de la nouvelle journée de grève et manifestations du 31 janvier. Elles rassemblent de plus en plus d’étudiants qui se mobilisent. On est loin encore des niveaux des dernières victoires, mais au démarrage d’un nouveau semestre universitaire, les cours reprennent peu à peu, et déjà les taux de participation aux assemblées générales ont doublé, voire triplé dans certaines facs. Et si ces centaines de jeunes déjà mobilisés deviennent tous des militants du mouvement, ils peuvent en ramener des milliers avec eux portés par la réussite des premières journées de mobilisation. Le fait que des enseignants dans les facs annoncent vouloir faire grève donne aussi confiance. Plus important encore, les dizaines de milliers de jeunes, dont des lycéens et lycéennes, disséminés dans les manifestations du jeudi 19 janvier, et qui vont sûrement continuer activement la mobilisation.

D’où l’importance que la jeunesse s’engage dans des comités de mobilisation, des assemblées générales, des cortèges jeunes dans les manifestations qui devraient alors largement dépasser les cadres proposés par les organisations de jeunesse syndicales ou politiques. Donnons-nous les moyens de nous rassembler, de préparer efficacement la suite, de montrer aux différents secteurs de la classe ouvrière qu’ils ne sont pas seuls. C’est aussi une manière de nous organiser par nous-mêmes et de décider par nous-mêmes.

Mathis Saverneq

samedi 28 janvier 2023

brest

 BREST, manifestation du 31 décembre 2022.


Cette info nous est parvenu via nos collègues du CVA22.

Le comité du NPA Nathalie Le Mél et les portes paroles nationaux du NPA, Armelle Pertus et Damien Scali ont apporté leur soutien aux militants brestois.


CONTRE LA RÉPRESSION: RENFORÇONS LES LUTTES ET LA SOLIDARITÉ.


Pour permettre de mener à bien une politique violente socialement (réforme des retraites,
réforme de l’assurance
-chômage, expérimentation du travail forcé pour les bénéficiaires du
RSA, etc)., le gouvernement radicalise la répression judiciaire et policière des mouvements

sociaux. Face à cette brutalité du pouvoir, intensifions la solidarité et poursuivons nos luttes.

Depui
s quelques années à Brest un cortège a pris l’habitude, le soir du 31 décembre, de témoigner sa solidarité envers les personnes détenues en se rendant aux abords de la prison de Brest avec de la musique, des slogans et des feux d’artifice.

Cette année, cet
te initiative festive et solidaire a été gâchée par un déploiement policier aussi
disproportionné que violent. A plusieurs reprises, les forces de police ont attaqué à coups de

matraque et de gaz lacrymogènes le cortège qui rentrait pourtant tranquillement
vers la place
Guérin. Après avoir harcelé le cortège sur tout le trajet et interpellé une première personne, un 
important dispositif policier attendait place Guérin : voitures et fourgons pour bloquer toutes les issues, policiers armés de LBD et des chiens. 
Une fois la place nassée, la police a violemment interpellé deux personnes supplémentaires.
Une personne a rapidement été relâchée et deux autres ont été placées pendant 40h en garde à vue, 
suspectées d’avoir commis des tags. Personne n’est dupe. Ce ne sont donc pas quelques tags supplémentaires dans les rues de Brest qui ont poussé la police à attaquer le cortège et à convoquer deux personnes devant le tribunal. Nous comprenons ces attaques comme une tentative d’effrayer le cortège et de mettre un terme à cette déambulation festive et solidaire, comme une volonté d’empêcher une expression politique dans l’espace public et d’empêcher la solidarité avec les personnes enfermées de s’organiser.

Comme souvent, la répression dans la rue s’est accompagnée d’une
campagne médiatique pour la justifier. Ainsi les personnes arrêtées ont été présentées comme des membres de « l’ultra gauche », un terme fourre-tout, dévoyé de son sens initial, et aujourd’hui utilisé pour discréditer tout expression politique un tant soit peu radicale et justifier sa répression. Un article du Télégramme a même été jusqu’à présenter les deux personnes arrêtées comme coupables, oubliant les règles les plus élémentaires de la présomption d’innocence.

Radicalisation de la répression

Cette vi
olence policière (que le calme qu’ont gardé les participantEs à la déambulation ne justifiait aucunement) n’est malheureusement pas un cas isolé. Année après année, loi sécuritaire après loi sécuritaire, les différents gouvernements ont renforcé leur arsenal répressif, illustrant ainsi leur conception du dialogue social. Le mouvement des Gilets Jaunes est un bon exemple de ces dérives autoritaires. En un an, 10 000 garde à vue, 3 100 personnes condamnées, 400 personnes emprisonnées, 2 500 manifestantEs blesséEs dont des dizaines de mutiléEs, une riveraine tuée par un tir de grenade lacrymogène. 
Le recours à des mesures judiciaires et policières d’exception comme les nasses, les interdictions de manifester, les assignations à résidence ont également été dénoncées par des associations de défense des droits humains. 
Citons également les tentatives de dissolution par le gouvernement de groupes antiracistes, anticapitalistes et antifascistes ces dernières années.

A l’inverse, les violences policières, même celles e
ntraînant la mort, restent largement impunies quand elles ne sont pas encouragées. Ainsi, le préfet responsable de la mort de Steve Maia Caniço à Nantes a récemment été nommé conseiller de Gerald Darmanin. Comment s’étonner ensuite qu’en 2022, 34 personnes sont mortes lors d’opérations policières ?

Violence sociale et physique

Alors que les prix explosent et que se déplacer, se chauffer et manger deviennent des activités de 
luxe, le gouvernement a lancé l’appel d’offre en fin d’année pour une commande record de plusieurs millions de grenades lacrymogènes et explosives. En s’obstinant également à imposer une réforme des retraites qu’il sait impopulaire, il sait qu’il fera face à une forte contestation qu’il se prépare à réprimer. La violence sociale s'accompagne d'une violence physique, dans la rue.
La radicalisation de la répression ne se limite pas à des mouvements sociaux d’ampleur ou des 
actions radicales, même les formes de contestation les plus anecdotiques peuvent vous valoir des ennuis. Ainsi, lors d’un déplacement de Macron à Pau, des personnes voient la police débouler à leur domicile et relever leur identité pour les obliger à retirer une pancarte critiquant la politique gouvernementale. Ou encore cette femme mise en garde à vue parce que, pendant le premier confinement de 2020, elle avait affiché à sa fenêtre une banderole demandant : «Macronavirus, à quand la fin?».
A Brest, également cette inflation répressive se vérifie. Le 17 novembre dernier, dans la continuité 
d'une manifestation syndicale, un cortège qui remontait la rue de Siam et collait quelques affiches s'est fait matraquer et gazer et trois personnes ont été violemment interpellées.
L’intervention policière du 31 décembre à Brest s’inscrit dans cette logique d'attaque de plus en plus 
violente et systématique contre toute forme de contestation, aussi pacifique soit-elle. Nous disons ici notre solidarité avec les camarades qui subissent cette répression et affirmons notre détermination à continuer à lutter pour la justice sociale et la dignité. Nous ne céderons pas à la peur. 

La rue est à nous et nous continuerons à y descendre à chaque fois que cela sera nécessaire.


                Nos deux portes paroles: Armelle Pertus et Damien Scali
 







 MARDI 31 JANVIER TOUTES ET TOUS AUX MANIFS


ST BRIEUC 14H00 PLACE DE LA LIBERTE


GUINGAMP 10H30 PARVIS DE LA MAIRIE


LANNION 11H30 QUAI D'AIGUILLON


DINAN 11H00 PLACE RESISTANCE


LAMBALLE 10H30 PARVIS DE LA MAIRIE


PONTIVY ET CARHAIX   etc...

mercredi 25 janvier 2023

31 janvier


 Le comité Nathalie le Mél duNPA vous appelle à rejoindre la rève et la manifestation de Guingamp le mardi 31 janvier.

meeting

 


samedi 21 janvier 2023

 

MORLAIX - ROSCOFF la SNCF NE FAIT PLUS

 SIFFLER LES TRAINS.





Entretien avec un cheminot CGT du syndicat LEON TREGOR (1)


Peux tu nous présenter la situation sur la ligne ferroviaire Morlaix Roscoff.


Christophe :

En dépit de son inscription au programme 1000 et une gare de la SNCF, la gare de Roscoff est sans vie depuis le 3 juin 2018 suite à un glissement de terrain anticipant la fermeture de la ligne alors prévue par la SNCF et la région Bretagne(2), autorité organisatrice des transports, au 1er janvier 2019.

Depuis de nombreuses années la CGT cheminots alerte sur les fermetures de petites lignes et de leurs conséquences sur le quotidien des usagers et des entreprises, alertes ignorées par la direction de la SNCF et par nombre d’élus en responsabilité représentés ici aujourd’hui et dont on se demande ce qu’il font là tant ils ont eu à coeur de casser le service public ferroviaire depuis 10 ans qu’ils tiennent les rennes du pourvoir?

Après les promesses du premier ministre Jean Castex le 12 décembre 2021 pour un investissement massif en faveur des petites lignes, il semblerait qu’enfin, les plus hautes sphères de notre gouvernement se soient rendues compte que le transport ferroviaire, voyageur

et marchandise, soit le moyen le plus vertueux d’un point de vue environnemental. Ainsi qu’en terme de sécurité pour se déplacer, souhaitons que cela ne reste pas promesse en l’air comme souvent avec ce gouvernement dont le manque d’ambition en terme d’écologie n’est plus à démontrer.

Si l’on y réfléchit un peu, les mêmes personnes qui ont tuées le fret ferroviaire nous disent aujourd’hui qu’il faut relancer ce même fret...fallait oser !!


Localement cela veut dire quelle politique ?


C.

Mais faisons table rase du passé et tournons nous vers l’avenir du transport ferroviaire et maritime de notre région, laissé si longtemps de côté par les élites parisiennes.

L’intégration des ports de Brest et Roscoff au réseau RTE (3) est une formidable opportunité, en terme économique, d’emplois, de développement du territoire et de solutions de transport préservant la planète car oui, le dérèglement climatique exige que l’on cesse de faire des annonces, il est grand temps pour les politiques de passer aux actes.


Goutte d’eau en terme de cout dans le projet « Grand Port de Brest », la ré-ouverture de la ligne Morlaix- Roscoff prend tout son sens dans ce cadre, et je n’ose imaginer que des centaines de camions, des milliers de tonnes de marchandises, puissent transiter par la route, sachant que la plate-forme SICA à St Pol de Léon va monter en puissance ajoutant encore plus de

camions sur la route, refusons cette fatalité et donnons sa chance au ferroviaire !!


Tu as parlé fret mais pour les voyageurs ?


C.


Il est donc indispensable que la ligne Morlaix Roscoff soit ré-ouverte aux voyageurs, que le port de Roscoff soit connecté au réseau ferré afin de lui donner la place qu’il mérite au niveau national. Ne faisons pas les mêmes erreurs que les générations précédentes et faisons le nécessaire pour que cet ambitieux projet soit exemplaire notamment en terme d’écologie.

La Ligne Morlaix-Roscoff dessert une population de plus de 35000 habitants, maillon essentiel pour le développement économique du pays de Morlaix, elle se doit de retrouver sa splendeur d’antan.

Bien sur, nous n’en sommes plus aux trains de choux fleurs et d’artichauts se rendant à Rungis et pour lesquels les trains de voyageurs étaient retenus en gare de Morlaix afin de ne pas bloquer ces expéditions « périssables ».

Néanmoins, avec le développement du port de Roscoff, l’augmentation des marchandises attendues de cet essor et l’augmentation du trafic maritime, la ligne recouvre une importance capitale.

Niveau voyageur, avec des horaires adaptés aux besoins de la population, la ligne répondra aux attentes de mobilité régionale et nationale.

N’oublions pas le tourisme ; de par le passé, l’association « A Fer et à Flot » a démontré l’attrait touristique de St Pol, Roscoff et de la Baie de Morlaix. Cette visite ferroviaire et fluviale du pays de Morlaix et de sa baie a permis de mettre en place une activité touristique viable qui a pris de l’ampleur d’année en année pour attirer jusqu’à 8000 voyageurs la dernière année de son exploitation.

Et pourtant, peu y croyaient au départ parmi les responsables locaux alors en place, ils en louaient pourtant la réussite les dernières années.

Ne nous y trompons pas, la ligne Morlaix Roscoff n’est pas qu’une ligne ferroviaire quelconque rejoignant deux villes, non, elle est une chance pour le pays de Morlaix, pour ses habitants et les entreprises qui s’y installent ? C’est en ce sens que la CGT Cheminot Léon-Trégor sera très active dans ce dossier et ferra tout pour favoriser sa réouverture et son évolution afin de garantir un service public ferroviaire de qualité à la population !Et pour décarboner les transports puisque les communicants à la mode n’ont que ce mot à la bouche…


Comité NPA Nathalie Le Mél

Côtes d’Armor


1*La région LEON TREGOR est la dénomination bretonne de la zone qui s’étend de Guingamp à Brest.


2* la région bretagne est géré par une coalition de « gauche : PS PC un peu d’écolos bretons et les restes des affiliés de Le Drian…


3* RTE élément central de la politique européenne des transports, le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) est un programme de développement des infrastructures du secteur dans l'Union européenne. Il vise à faciliter la connexion entre les réseaux routiers, ferroviaires et fluviaux ainsi que les ports et les aéroports des Etats membres.

jeudi 19 janvier 2023

19 JANVIER


L'ECHO

Guingamp. Plus de 2 000 manifestants contre la réforme des retraites ce jeudi

Plus de 2 000 manifestants étaient présents jeudi 19 janvier 2023, à Guingamp, pour manifester contre le projet de réforme des retraites.

Manifestation Guingamp retraites
Plus de 2 000 personnes étaient présentes à Guingamp ce jeudi 19 janvier pour manifester contre la réforme des retraites. ©Echo
Par Rédaction Guingamp

Les gendarmes attendaient 700 personnes environ, mais ils étaient en réalité bien plus nombreux, plus de 2 000, à défiler dans les rues de Guingamp. 

Un défilé sans fin dans la rue Notre-Dame

Les manifestants se sont rassemblés place du Champ au Roy, devant la médiathèque, vers 10h30, pour écouter quelques discours, avant de s’élancer vers la rue Notre-Dame. L’impressionnant défilé semblait sans fin devant la basilique, dans une ambiance plutôt joyeuse malgré la pluie et l’importance de la mobilisation.

De nombreuses pancartes humoristiques tournaient en dérision la réforme, tandis que les slogans contre la réforme étaient scandés dans les mégaphones. 


Manifestation Guingamp retraites
Plusieurs manifestants ont fait preuve de créativité. ©Echo

De nombreux manifestants guingampais prévoyaient de rejoindre la mobilisation prévue à Saint-Brieuc à 14h30, dans la foulée.