mercredi 28 février 2024

europe

 

[Communiqué] C’est officiel, le NPA sera bien présent aux élections européennes !

Depuis plusieurs mois, nous affirmons notre détermination de nous présenter aux élections européennes du 9 juin 2024, qui vont marquer la situation politique du printemps prochain. Nous sommes désormais dans la concrétisation matérielle de notre démarche car nous nous sommes donné collectivement les moyens financiers et politiques de mener à bien notre projet. Notre liste sera composée de travailleurs et de travailleuses, du public et du privé, d’étudiants et de jeunes salariés, représentatifs de notre implantation géographique nationale, mais aussi du dynamisme de notre parti et de son secteur jeune. Un an et demi après le cinquième congrès du NPA, nous représenterons dans cette échéance électorale la continuité d’un courant politique communiste, révolutionnaire et internationaliste, pour lequel les élections ne changent pas la vie, mais offrent l’occasion de populariser à une échelle bien plus large l’urgence d’en finir avec le capitalisme.

Notre liste sera le porte-voix des colères et des luttes des exploités et des opprimés au sein d’un continent où l’immense majorité de la population survit avec des salaires, des pensions et des indemnités minées par l’inflation, alors que les grands groupes capitalistes se gavent, notamment ceux qui transforment le sang des peuples en milliards de profits. Elle défendra la nécessité de l’union dans la lutte de tous les travailleurs et toutes les travailleuses du continent pour arracher les moyens de vivre dignement : 400 euros de plus pour toutes et tous, pas de revenus inférieurs à 2000 euros ! Elle affirmera son opposition radicale à cette Europe « forteresse » hérissée de murs et de barbelés contre les hommes et les femmes des autres continents, que tous les partis politiques au service de la bourgeoisie ont contribué à mettre en place depuis des décennies. La droitisation politique, l’invasion de préjugés racistes, nationalistes, sexistes, homophobes n’est pas une réaction spontanée des classes populaires face à l’accentuation de leurs difficultés : elle est impulsée et entretenue par les classes dominantes, à travers celles et ceux qui gouvernent en leur nom dans toute l’Europe, qu’ils s’appellent Meloni, Orbán ou Macron. Nous défendons l’ouverture des frontières et la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous. À bas l’extrême droite et toutes celles et ceux qui lui pavent la voie avec leurs politiques xénophobes et antisociales ! Enfin, nous affirmerons que c’est à celles et ceux qui travaillent, qui produisent toutes les richesses de la société, de décider de leur sort, de l’humanité toute entière et de la planète. Il est temps qu’une autre société débarrassée de la misère, de l’exploitation et des oppressions voie le jour. Pour cela nous ne faisons confiance à aucune institution, aucune force politique qui s’accommode de la société divisée en classes, basée sur l’appropriation des biens et des ressources communs par une minorité de parasites.

Cette campagne sera complètement indépendante de la gauche institutionnelle et réformiste, notamment la France insoumise, qui défend un programme compatible avec le maintien du capitalisme. Nous aurions souhaité qu’elle soit commune à différents courants d’extrême gauche et nous nous étions adressés en ce sens à Lutte ouvrière, qui a décliné notre proposition. Nous serons preneurs de toute les aides que pourront y apporter celles et ceux qui se retrouveront dans le programme que nous défendons. D’ores et déjà, nos porte-parole de campagne, Selma Labib, Gaël Quirante, Armelle Pertus et Damien Scali sont disponibles pour répondre à toutes les sollicitations et se préparent à se déployer dans une série de réunions publiques sur tout le territoire.

Paris, le 26 février 2024. Communiqué du NPA

 

edito

 

Troupes russes hors d’Ukraine ! Droit du peuple ukrainien à disposer de lui-même ! Halte aux puissances impérialistes de l’Otan qui transforment en dollars le sang des travailleurs et des peuples !

Chars russes en Ukraine, 2022

Le 24 février 2022, après huit ans de conflit larvé, les chars russes franchissaient la frontière ukrainienne. Deux ans de terribles destructions humaines et matérielles, de déplacements de millions de personnes. Sans qu’on voie la fin de cette guerre.

Une guerre qui s’est accompagnée d’une répression féroce à l’intérieur de la Russie : si l’assassinat d’Alexeï Navalny est le plus médiatisé, ce sont des centaines d’opposants et opposantes à la guerre qui ont été enfermés et jetés dans les prisons de Poutine. Malgré cela, les voix continuent à se faire entendre contre cette sale guerre, comme ces femmes de soldats qui manifestent chaque week-end.

Ceux qui ont intérêt à faire durer la guerre

L’invasion de l’Ukraine est intervenue dans un cadre de concurrence impérialiste de la Russie avec l’Occident, les États-Unis en tête, suivis de ses sous-fifres européens dont la France. Sous prétexte d’aide à l’Ukraine, les budgets militaires des pays européens ont explosé, au profit de leurs fournisseurs d’armement. Des milliers de soldats, français, britanniques, américains, ont été déployés à l’est de l’Europe, notamment en Roumanie. Loin d’aider le peuple ukrainien, les États impérialistes occidentaux ne font qu’accroître les risques de généralisation du conflit. Car ce qui compte, pour eux, c’est avant tout de défendre les intérêts de leurs capitalistes ! Comme les autres membres de l’Otan, la France de Macron et son industrie d’armement y ont gagné leur part. Une enveloppe globale de 413 milliards sur sept ans est prévue pour l’armée française. Après quoi Bruno Le Maire nous annonce qu’il va falloir faire 10 milliards d’économies sur l’école et les hôpitaux afin de boucler son budget.

Après avoir financé largement l’armée de Zelensky pendant deux ans, le Congrès américain bloque tout financement de l’armée ukrainienne depuis deux mois. Après tout, le régime de Poutine reste un pilier de l’ordre impérialiste – les ouvriers biélorusses (en 2020), kazakhs (en 2021-2022) et les classes populaires syriennes (en 2015) en ont fait les frais.
Et tous sont déjà depuis plus d’un an dans les starting-blocks de la course à la future reconstruction de l’Ukraine. Aujourd’hui le futur marché de la reconstruction est évalué entre 500 et 600 milliards.

La défense de l’Ukraine, par les travailleurs et avec leurs propres armes

Entre un Poutine voulant lui imposer sa dictature, les loups occidentaux à l’affût des marchés et ses propres capitalistes, le peuple ukrainien ne peut compter pour se défendre que sur lui-même. Les troupes russes occupent presque 20 % du territoire. De son côté, le régime de Zelensky s’appuie sur le grand capital occidental, sur les couches privilégiées de la bourgeoisie ukrainienne aussi, dont des capitalistes qui ont longtemps oscillé entre l’appui de la Russie ou l’appui de l’UE, et voient désormais plus d’opportunités pour leurs affaires du côté du camp occidental. La solution ne peut pas venir de ces ennemis des travailleurs mais de l’irruption des masses ouvrières sur l’arène politique, en toute indépendance des bourgeoisies nationales.

  • En Russie, nous affirmons notre solidarité totale avec tous les militants et militantes qui s’opposent au régime de Poutine. Nous exigeons la libération de tous les manifestants et manifestantes emprisonnés.
  • En Ukraine, nous affirmons notre solidarité avec toutes les luttes ouvrières, contre l’utilisation de la guerre par le gouvernement pour limiter les droits ouvriers et démocratiques.
  • Ici en France, nous disons  : Non à la hausse des budgets militaires ! Non aux ingérences impérialistes : retrait des troupes de l’Otan de l’est de l’Europe et du monde !

 

 

Éditorial du NPA du 26 février 2024

SELMA

                   GUERRE EN UKRAINE SELMA SUR NOTRE CHAINE                                                 YOUTUBE



lundi 26 février 2024

defco

 

Rennes : menaces de dissolution de La Défense collective : face à la répression, solidarité !

La manifestation du 25 janvier à Rennes, prétexte aux menaces de dissolution de « La Défense Collective ».

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était en visite à Rennes lundi 11 février dans le cadre de l’inauguration de la nouvelle préfecture. Une centaine de manifestants étaient présents sur place afin d’exprimer leur colère à l’encontre de la politique raciste du ministre de l’Intérieur, mais ils ont été dispersés par la police avant son arrivée. Darmanin a profité de sa visite pour rappeler son intention de supprimer le droit du sol à Mayotte, ce qui constitue une attaque raciste contre les travailleurs étrangers, dans la continuité de la loi immigration. 

Interrogé par des journalistes, Darmanin a annoncé qu’une procédure de dissolution à l’encontre du groupe « La Défense collective » était en cours. Ce groupe, également connu sous le nom de « DefCo », est une organisation politique rennaise engagée dans les mouvements sociaux, fournissant une aide juridique aux personnes inculpées lors de manifestations et s’organisant contre la répression policière. Cette initiative gouvernementale entend criminaliser une fois de plus le principe d’action militante et de contestation, en les accusant d’être associés à des actes de violence lors de manifestations. Pas une nouveauté puisque, en avril 2023, Darmanin annonçait déjà vouloir dissoudre la DefCo.

Le préfet d’Ille-et-Vilaine avait qualifié de « terroristes » celles et ceux qui avaient participé à une manifestation contre la loi immigration fin janvier : « Il n’y a eu aucune […] réserve par rapport à ce qu’il fallait faire à ces terroristes. » En effet, policiers et CRS n’ont pas retenu leurs coups de matraques ce soir-là !

C’est dans ce contexte, et en assimilant la DefCo aux organisateurs de cette manifestation, que Darmanin a affirmé son soutien au préfet. En comparant des militants à des groupes terroristes, le gouvernement cherche à discréditer et étouffer toute voix discordante. La menace de dissolution de La Défense collective va au-delà de ce groupe : en attaquant une organisation qui fournit une assistance juridique aux militants, le gouvernement envoie un message sur sa volonté de museler toute forme de contestation.

L’assemblée générale étudiante de Rennes 2 est d’ailleurs régulièrement assimilée à La Défense collective. Même si cette dernière s’y investit, l’assemblée générale reste un cadre d’auto-organisation qui a permis à des centaines d’étudiants de se mobiliser. En assimilant les deux, il s’agit de faire d’une pierre deux coups dans la répression.

Malgré nos désaccords politiques avec les militants de La Défense collective, nous  sommes solidaires d’eux contre la répression : quand l’État s’attaque à eux, il s’attaque à toutes celles et tous ceux qui se révoltent.

Correspondants

dimanche 25 février 2024

palestine

 

Pour un soutien sans ambiguïtés au peuple palestinien



Lancée le
18 février 2024

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Alain MARSHAL

Depuis le 7 octobre, lorsqu'ils parlent de la situation en Palestine occupée, la plupart des médias, analystes et responsables politiques, syndicaux et associatifs sont perméables à la propagande pro-israélienne et oublient trop souvent des réalités historiques et principes fondamentaux. Nous avons tenu à les rappeler, afin qu'il n'y ait plus d'inversion des rôles entre le bourreau et la victime, l'occupant et l'occupé, l'agresseur et l'agressé. 

Nous avons adressé cette lettre ouverte à la direction confédérale de la CGT, le seul syndicat en France dont l'engagement internationaliste revendiqué fait partie de ses fondations et valeurs, et qui s'honore d'avoir jadis soutenu le combat indépendantiste du FLN en Algérie. Cette démarche vise à appeler la CGT à renouer avec son héritage anticolonialiste et anti-impérialiste et à entrainer dans ce sillage de manière authentique toutes les voix pro-palestiniennes. Elle compte notamment parmi ses signataires Dominique NATANSON, porte-parole de l'Union Juive Française pour la Paix (UJFP), et Jean-Pierre PAGE, ancien responsable du Département international de la CGT.  

Les signatures restent ouvertes à tous (adhérents ou sympathisants de la CGT et/ou de la cause palestinienne) tant que le génocide à Gaza se poursuit. Aidez-nous à atteindre 1000 signatures en la signant et en appelant à la signer ! 

 

Nous, responsables locaux, militants, syndiqués et/ou simples sympathisants de la CGT, tenons à exprimer notre frustration face aux prises de position ambigües de la CGT confédérale et de ses représentants sur la situation à Gaza et en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023. Nous déplorons tout particulièrement des déclarations susceptibles d’occulter le martyre du peuple palestinien, qui est la victime et non le bourreau depuis 1948, et une perméabilité à la propagande pro-israélienne, qui tend à établir une équivalence entre l’occupant et l’occupé, voire à inverser les rôles entre agresseur et agressé.

Les déclarations de la CGT

Le Communiqué confédéral du 9 octobre intitulé « Pour une paix juste et durable entre Israël et la Palestine » dénonçait une offensive du Hamas « d’une violence inédite, s’en prenant à de très nombreuses cibles civiles », condamnait « cette escalade qui endeuille et prend pour cible des millions de civils israéliens comme palestiniens et dessert la cause palestinienne », et adressait « tout son soutien aux victimes israéliennes et palestiniennes et à leurs familles ».

Le Communiqué confédéral du 18 octobre intitulé « Stopper immédiatement le bain de sang à Gaza », alors que les morts palestiniens se comptaient déjà par milliers, consacrait tout son premier paragraphe à la condamnation du Hamas : il parlait de « frappes terribles en représaille des actes de terreur perpétrés par le Hamas » et condamnait « cette politique du pire qui dessert la cause palestinienne », accusant ce mouvement « qui viole les droits des femmes et multiplie les arrestations arbitraires depuis près de 20 ans » d’imposer « une double peine à l’enclave ». Plus loin, après avoir évoqué le « déplacement d’un million de personnes » à Gaza, il appelait à ce que « La générosité et les dispositions exceptionnelles (de protection temporaire notamment ») mises en œuvre avec raison dans l’accueil aux populations ukrainiennes fuyant la guerre [puissent] s’activer en direction des populations palestiniennes ». En conclusion, la CGT adressait « tout son soutien aux milliers de victimes israéliennes et palestiniennes et à leur famille et exige[ait] la libération de tous les otages et personnes injustement détenus ».

Dans un discours du 9 novembre 2023 lors de la commémoration de la Nuit de cristal organisée par le Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes, Sophie Binet affirmait « condamner clairement le terrorisme du Hamas, l’assassinat de 1400 civils israéliens et appeler à la libération immédiate des 220 otages ».

Le mensuel de la CGT Ensemble, la Vie Ouvrière n° 19 du mois de novembre dénonçait « l’action ignoble » du Hamas le 7 octobre, qui constituait un ciblage « par le fanatisme religieux [de] la jeunesse et [de] l’expression de la liberté », « un tournant dans l’horreur » et une « action inédite de par son ampleur et sa barbarie », dont les victimes seraient « en immense majorité des civils ». Au sujet de la rave party Nova, il était affirmé « Au moins 260 personnes tuées, par balle ou à l’explosif, parce qu’elles étaient juives ».

Au mois de janvier 2024, alors que les habitants de Gaza ont été tués par dizaines de milliers (70% des victimes étant des femmes et des enfants), déplacés par millions et soumis à une crise humanitaire de proportions bibliques, alors que plus d’un millier d’enfants palestiniens ont dû subir des amputations sans anesthésie (et il en va de même pour nombre d’accouchements par césarienne), le « Point d’étape sur les initiatives de la CGT concernant la situation au Moyen-Orient » du 9 janvier dénonce à nouveau d’emblée, côté palestinien, les « actes de terreur du Hamas » du 7 octobre, et côté israélien, « le déluge de feu qu’Israël provoque en retour contre la bande de Gaza ». Alors qu’Israël est en accusation pour le crime de génocide à la Cour internationale de justice grâce à une initiative de l’Afrique du Sud soutenue par une cinquantaine de pays, et que la CGT s’honorerait d’appuyer, ce Point d’étape n’utilise pas le terme de « génocide » ni même de « terrorisme » à l’encontre d’Israël. Et s’il précise que la trêve du 24 novembre « a permis la libération de 110 des 240 otages israéliens », il ne dit aucun mot des dizaines de femmes et enfants palestiniens qui ont également été libérés dans l’accord conclu entre le Hamas et Israël.

Enfin, le journal Ensemble, la Vie Ouvrière n° 21 de janvier 2024 souligne à nouveau que « La CGT a immédiatement condamné “les actes de terreur perpétrés par le Hamas le 7 octobre” et les “frappes terribles en représailles” opérées par l’armée israélienne sur la population de Gaza » ; et dans une interview de l’avocate en droit pénal et en droit international Clémence Bectarte intitulée « Dans la conduite de la guerre, tout n’est pas permis », celle-ci y affirme au sujet du « siège subi par Gaza depuis le 9 octobre » (sic), sans être reprise ni corrigée, que « Le siège d’un territoire n’est pas en tant que tel interdit par le droit international humanitaire. Pour autant, le fait de priver une population civile d’accès à l’eau, au gaz, à l’électricité, à des soins médicaux adaptés et à la nourriture conduit à des violations du droit » (c’est nous qui soulignons).

Ces éléments de langage récurrents sont problématiques à plus d’un titre.

Quelques rappels nécessaires

Tout d’abord, il convient de rappeler que les événements n’ont pas commencé le 7 octobre 2023, mais datent de plus de 75 ans. Les 2,3 millions d’habitants de Gaza, dont la moitié sont des enfants, sont majoritairement des réfugiés du nettoyage ethnique de 1948 et de 1967 et leurs descendants, et sont soumis depuis des décennies aux affres de l’occupation, des assassinats, des massacres réguliers et de l’apartheid, ainsi qu’à un blocus impitoyable depuis plus de 15 ans constitutif d’un crime de guerre voire d’un crime contre l’humanité. Tant l’occupation que le blocus constituent un acte d’agression, le crime suprême selon le Tribunal de Nuremberg, face auquel les Palestiniens ont le droit de se défendre, y compris par la résistance armée.

La dernière « escalade » qui a mis le feu aux poudres n’est pas celle du Hamas, mais celle de la formation du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou, allié aux fanatiques religieux, et toutes les politiques suprématistes qu’il a mises en place pour liquider définitivement la cause palestinienne, notamment la colonisation massive en Cisjordanie, la persécution des prisonniers politiques, les provocations répétées à la mosquée Al-Aqsa et le resserrement de l’étau sur Gaza.

Il n’est pas acceptable de renvoyer dos à dos une puissance coloniale jouissant du soutien total de la superpuissance américaine et des capitales impérialistes, ainsi que de leur formidable machine de propagande, et un peuple opprimé et sans défense qui lutte pour faire valoir son droit à l’autodétermination, à la sécurité et à la dignité.

Il n’est pas acceptable de déplorer les victimes israéliennes avant les victimes palestiniennes, et de faire endosser au Hamas, représentant légitime et démocratiquement élu[1] de la population palestinienne à Gaza, la responsabilité des millions de vies palestiniennes – et seulement palestiniennes – qui sont quotidiennement mises en danger par les frappes israéliennes sans précédent contre la population du camp de concentration de Gaza. Le conflit est asymétrique, et les mouvements armés palestiniens ne sont pas en mesure de faire peser un tel danger sur les populations israéliennes. Faire endosser au Hamas la responsabilité des massacres perpétrés par Israël à Gaza, ce serait comme imputer à la Résistance française la responsabilité des actions de représailles de l’occupant nazi contre les populations civiles. D’autant plus que l’opération du 7 octobre a été pensée et réalisée à l’initiative du Hamas, mais avec la participation directe de toutes les composantes de la Résistance palestinienne à Gaza, y compris des organisations marxistes-léninistes comme le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, dont était membre le doyen des prisonniers politiques européens, Georges Abdallah) et le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP).

Il n’est pas acceptable de condamner les violences « artisanales » des factions de la résistance palestinienne avec la même fermeté, voire davantage, que les violences « industrielles » de l’occupation, bien plus considérables, récurrentes et systémiques, ni de renverser le rapport logique, chronologique, légal et moral entre oppresseur et opprimé, agresseur et agressé, colon et colonisé, occupant et occupé. Lorsque les crimes commis de part et d’autre sont incommensurables, le langage ne doit pas être équivalent, et encore moins condamner plus sévèrement la partie la plus lésée.

Il n’est pas acceptable de qualifier tous les Israéliens, y compris les soldats de l’occupation capturés par la résistance palestinienne, d’ « otages », et de parler de « détenus » ou « prisonniers » pour les plus de dix mille Palestiniens aujourd’hui emprisonnés par Israël (le nombre a doublé depuis le 7 octobre, des milliers de Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie supplémentaires ayant été arrêtés arbitrairement voire soumis à des traitements inhumains et dégradants). Des centaines de femmes et d’enfants palestiniens font partie de ces « prisonniers », et des milliers d’entre eux sont sous « détention administrative », régime sans chef d’inculpation, extrajudiciaire et indéfiniment renouvelable.

Il n’est pas acceptable de prétendre que les Israéliens sont victimes de l’antisémitisme palestinien, et sont ciblés parce que Juifs. Ils sont ciblés parce qu’ils sont considérés comme des occupants, qui privent le peuple autochtone de ses droits les plus élémentaires. Rien ne doit être fait qui puisse sembler cautionner l’assimilation de l’antisionisme à une forme d’antisémitisme, chantage odieux qui permet notamment à Darmanin de considérer comme un acte antisémite et illégal le simple fait de brandir un drapeau palestinien et de manifester son soutien à cette cause.

Il n’est pas acceptable de reprendre la propagande génocidaire israélienne sur les « actes de terreur atroces du Hamas » le 7 octobre ayant délibérément causé la mort de « 1 400 civils » (le nombre des victimes israéliennes a depuis été ramené à environ 1 200 personnes). En l’absence des résultats d’une commission d’enquête, qui ne peut survenir qu’après le conflit en cours, et au vu de la censure militaire totale imposée à tous les médias en Israël même en temps de paix, les déclarations de l’armée israélienne terroriste et de son gouvernement fasciste accusant le Hamas d’avoir perpétré des massacres de masse délibérés doivent être traitées avec la même circonspection que les déclarations du Hamas lui-même, qui affirme avoir seulement voulu capturer le maximum d’Israéliens pour libérer les siens, et impute tout crime survenu à d’autres sous-groupes palestiniens ou individus qui se sont engouffrés dans la brèche, ou à l’application par Israël de la fameuse « procédure Hannibal » selon laquelle il faut à tout prix empêcher que des prisonniers tombent vivants entre les mains du Hamas, même si cela implique d’éliminer à la fois ravisseurs et otages. Lorsqu’on considère la liste des victimes publiée par le journal Haaretz[2], on constate que plusieurs centaines étaient des soldats (sans même parler des miliciens et du fait que les colons sont notoirement armés), un ratio inconcevable pour ce qui est des massacres perpétrés par Israël, où des centaines de civils palestiniens sont décimés pour chaque combattant tué. D’ores et déjà, des rapports et témoignages de rescapés, qui circulent publiquement depuis la mi-octobre, accusent l’armée israélienne d’avoir tué ses propres civils via l’usage d’armes lourdes (chars, hélicoptères Apache…) durant les combats intenses à la rave party Nova et dans les kibboutz où des combattants du Hamas étaient retranchés avec leurs otages[3].

Il n’est pas acceptable de prétendre dicter au peuple palestinien la conduite à adopter pour se libérer du joug de l’oppression et de l’occupation. Si certains actes ne peuvent certes pas être cautionnés, il n’est pas pour autant opportun de les condamner en reprenant la rhétorique israélienne raciste qui déforme les faits, déshumanise les Palestiniens et vise à justifier toutes les représailles imaginables contre eux, surtout en ces circonstances où la solidarité internationale et l’opposition au projet de déportation des habitants de Gaza – que la CGT semble vouloir faciliter en appelant les autres pays à les accueillir comme ils ont accueilli les Ukrainiens, au lieu de s’y opposer catégoriquement – sont capitales pour mettre en échec les projets de « solution finale » du gouvernement Netanyahou.

Rappelons que selon le droit international, il y a un occupant, Israël, et un occupé, la Palestine. Le peuple palestinien a le droit de recourir à tous les moyens pour obtenir sa libération, y compris le recours à la force armée[4]. Quant à Israël, en tant que puissance occupante face à des acteurs non étatiques, selon la Cour internationale de Justice, il ne saurait invoquer le droit à la légitime défense[5]. Tant Gaza que la Cisjordanie sont des territoires occupés au regard des Conventions internationales et des résolutions de l’ONU.

La CGT doit renouer avec son passé anticolonial

La CGT s’honore d’avoir jadis soutenu la lutte pour la libération du peuple algérien et le FLN, à une époque où elle ne risquait pas simplement l’accusation d’apologie du terrorisme, qui a notamment frappé plusieurs de nos camarades, mais celle de participation à une entreprise terroriste et d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Aujourd’hui, la CGT doit avoir une même position de soutien authentique à la Palestine, surtout au moment où Gaza est soumise à une véritable guerre d’extermination et à un projet ouvertement assumé de déporter plus de deux millions de personnes dans le désert du Sinaï. Ces faits mériteraient bien davantage d’être dénoncés avec des épithètes flétrissants et chargés d’émotion, jusqu’à présent largement réservés à la dénonciation du Hamas.

Alors que des bébés prématurés sont morts par dizaines à Gaza du fait des coupures d’électricité délibérées qui ont interrompu l’alimentation de leurs couveuses à l’hôpital al-Shifa, un crime bien réel par opposition à la fable macabre des « 40 bébés décapités », ou aux « couveuses du Koweït » qui ont servi à justifier la première guerre du Golfe (sans parler des armes de destruction massive de Saddam Hussein, tant de mensonges qui appelaient à la circonspection), la CGT doit prendre ses distances avec la propagande guerrière et génocidaire répandue par Israël et ses chambres d’écho médiatiques, rejeter toute pression politique et intimidation judiciaire, et se placer résolument du côté du droit international, de la justice et de la morale. Ne pas prendre clairement position et se contenter de condamner des « crimes de guerre » de part et d’autre, c’est faire le jeu du plus fort.

La CGT doit affirmer sans nuance un soutien ferme et indéfectible à la cause palestinienne, bannissant totalement tous les éléments de langage pouvant établir une quelconque équivalence entre les deux parties, et servir de justification ou de couverture au bain de sang en cours contre Gaza.

Contact pour signature sur notre blog Mediapart, où la pétition a été initialement publiée : petitioncgtpalestine@gmail.com 

Le cas échéant, merci d’indiquer le libellé complet de votre signature, comprenant a minima un nom et prénom (voire une/des initiales pour signer anonymement ; les abonnés Mediapart peuvent indiquer leur pseudo ou associer leur signature à leur profil Mediapart via un lien hypertexte) et un département, ainsi qu'une section pour les adhérents CGT. Vous pouvez ajouter une profession, un titre, un syndicat ou association, des fonctions électives, ou tout autre élément que vous souhaitez voir figurer.

Les signatures peuvent être individuelles ou à titre de collectif. Dans la liste ci-dessous, les signatures de section sont indiquées en gras, celles de sympathisants par un alinéa. 

 
NOTES

[1] Le Hamas a remporté les élections législatives organisées à Gaza en 2006. L’ancien Président américain Jimmy Carter y était présent en tant qu’observateur, et a qualifié le processus électoral d’ « honnête » et « juste ». Source : https://www.cartercenter.org/news/documents/doc2287.html

[2] https://www.haaretz.com/israel-news/2023-10-19/ty-article-magazine/israels-dead-the-names-of-those-killed-in-hamas-massacres-and-the-israel-hamas-war/0000018b-325c-d450-a3af-7b5cf0210000

[3] Un article de L’Humanité du 21 novembre intitulé « Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages » : des civils israéliens ont-ils été tués par leur armée ? rapporte : « Le 20 octobre, un journaliste du quotidien israélien Haaretz s’est rendu au kibboutz Be’eri, l’un de ceux attaqués par le Hamas. Il y a rencontré Tuval Escapa. Celui-ci avait mis en place une ligne d’assistance téléphonique pour maintenir une liaison entre les résidents et l’armée, en cas d’attaque… Comme le rapporte le quotidien, « le désespoir s’est installé lorsque les commandants sur le terrain ont pris des décisions difficiles – y compris le bombardement de maisons sur leurs occupants afin d’éliminer les terroristes, ainsi que les otages ».

Ce que confirme d’ailleurs Yasmin Porat, qui a survécu alors qu’elle avait été capturée avec d’autres Israéliens dans une maison où elle avait trouvé refuge. Les civils israéliens ont été « sans aucun doute » tués par leurs propres forces de sécurité, a-t-elle affirmé. « Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages. Il y a eu des tirs croisés très, très violents » et même depuis les chars.

Cela s’est produit lorsque les forces israéliennes, alertées, se sont engagées dans de féroces batailles avec les attaquants palestiniens du kibboutz de Be’eri et ont tiré sans discrimination sur les combattants et leurs prisonniers israéliens.

Un journaliste de I24 News, qu’on ne peut pas taxer de tropisme anti-israélien, a fait état, lors d’une visite dans ce même kibboutz de Be’eri, quelques jours après, « de petites maisons pittoresques (qui) ont été bombardées ou détruites » et « des pelouses bien entretenues (qui) ont été arrachées par les traces d’un véhicule blindé, peut-être d’un char ».

« Extrêmement difficile de distinguer un terroriste d’un soldat ou d’un civil »

Haaretz a également publié des informations selon lesquelles l’armée israélienne avait été « contrainte de demander une frappe aérienne » contre le terminal d’Erez (le point de passage entre Israël et Gaza) « afin de repousser les terroristes » qui en avaient pris le contrôle. Cette base était remplie d’officiers et de soldats de l’administration civile israélienne à ce moment-là.

Le 15 octobre, le plus grand quotidien israélien, Yedioth Aharanoth, affirmait que les pilotes d’hélicoptères Apache qui étaient intervenus, « s’étaient rendu compte qu’il était extrêmement difficile de distinguer, dans les avant-postes et les colonies occupés, qui était un terroriste et qui était un soldat ou un civil… La cadence de tir contre les milliers de terroristes était énorme au début et, seulement à un certain moment, les pilotes ont commencé à ralentir les attaques et à sélectionner soigneusement les cibles ». Mais, pour Yedioth, la faute en incombe aux Palestiniens, qui auraient reçu l’ordre de se fondre dans la foule des jeunes participants à la rave party fuyant l’horreur. » Source : https://www.humanite.fr/monde/armee-israelienne/ils-ont-elimine-tout-le-monde-y-compris-les-otages-des-civils-israeliens-ont-ils-ete-tues-par-leur-armee

[4] La Résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies 2621 (XXV) du 12 décembre 1970 « Déclare que la persistance du colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations représente un crime qui constitue une violation de la Charte des Nations Unies, de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et des principes du droit international » et « Réaffirme le droit inhérent des peuples coloniaux de lutter, par tous les moyens nécessaires dont ils peuvent disposer, contre les puissances coloniales qui répriment leur aspiration à la liberté et à l'indépendance.           » Source : https://daccess-ods.un.org/tmp/6724173.42662811.html

[5] Demande d’avis consultatif adressée à la Cour internationale de Justice par l’Assemblée générale des Nations Unies sur les conséquences en droit de l’édification du mur qu’Israël, puissance occupante, est en train de construire dans le Territoire palestinien occupé: « A propos de la question de savoir si les attaques transfrontières perpétrées par des forces irrégulières peuvent être considérées comme des agressions armées justifiant la légitime défense, la Cour internationale de Justice a constaté, dans l’affaire du Nicaragua (C.I.J. Recueil 1986 (fond)) que les actes commis par des « bandes, groupes, forces irrégulières ou mercenaires armés » qui recourent à la force des armes peuvent équivaloir à une agression armée à condition que la gravité en soit telle qu’ils peuvent être assimilés à une véritable agression armée commise par des armées régulières, et que ces forces soient envoyées par un Etat, ou agissent pour son compte. Tel n’est pas le cas dans le conflit palestinien. » Source : https://www.icj-cij.org/public/files/case-related/131/1596.pdf


 
50 PREMIERS SIGNATAIRES

1. Salah LAMRANI, CGT Educ’ 63

2. Damien PENNEQUIN, CGT Educ’ 63

3. Djamel BENOTMANE, Secrétaire Général, syndicat CGT Prévention Sécurité 75

4. Laurent DE WANGEN, enseignant, CGT Educ’ 75, membre de l’Union juive française pour la paix (UJFP) et de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS)

5. Thierry GIRARD, CGT-SNEIP 79 (retraité), militant à l’UL de Thouars (79) & retraités CGT à l’UL de Saumur (49)

6. Jean-Pierre PAGE, ancien membre de la Commission exécutive confédérale de la CGT et ancien responsable de son Département international

7. Dominique NATANSON, CGT Educ’ 02, porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP)

8. Bruno DRWESKI, CGT FERC Sup'

9. Roland RICHA, ancien adhérent et militant de la CGT (Fédération des organismes sociaux, UL de Montreuil), actuel militant de la Fédération nationale des syndicats des ouvriers et employés du Liban (FENASOL)

               10. Françoise BOUVIER, FSU 74

11. Mohammed BEN YAKHLEF, Délégué syndical CGT Mission Locale et Insertion Île-de-France

12. S. V., CGT 75

13. Serge CHASSEUIL, CGT Métallurgie, 75 (retraité, ex-Délégué syndical central)

14. Thierry PERENNES, membre du secrétariat de l’UL CGT Guingamp, militant SNPTRI 22

               15. Nicole ROGER, retraitée (91), citoyenne du monde

16. Jean GRIMAL, membre du bureau de l’UD CGT de l’Aisne

17. Michel GRUSELLE, Directeur de recherche CNRS émérite, membre du bureau du SNTRS-CGT de Sorbonne-Université

18. Guy PERBET, retraité, ex-délégué du personnel CGT à France Télécom (69100)

19. A. D., Secrétaire local CGT Insertion et probation SPIP 24

20. Mathieu SANTUS, Union Santé Action Sociale CGT 76

21. Laure GUERARD, CGT Educ’ 02

22. Patrick BIONDI, membre de la Direction fédérale de la FNIC-CGT

23. Jean Claude LACOMBE, retraité cheminot CGT Montauban (82)

24. Guillaume SUING, CGT Educ’ 59

25. Victoire BECH, membre de la direction nationale du CNTPEP CGT

26. STEG-UTG, Syndicat des Travailleurs de l'Education en Guyane – Union des Travailleurs Guyanais (CGT Educ’ de Guyane), via Anaelle METZGER, Secrétaire générale

27. Lydia MOLINA, membre de la CE de l’UL Malakoff, Montrouge, Vanves (92)

28. Maghnia MESSAADI, Secrétaire générale CGT Groupe Randstad France

29. S. KHAZAZ, syndiqué CGT PTA IGN

30. Denis LEMERCIER, CGT FERC Sup, Université de Caen

31. Georges MARCHAND, syndiqué CGT depuis 59 ans, ancien membre du Secrétariat UD CGT 14, militant chez Renault Trucks Blainville

32. CGT Éduc’ 08, via Mezhoura NAÏT ABDELAZIZ, Secrétaire générale, militante humaniste, internationaliste et féministe

33. Pascale JEAY, assistante sociale, CGT Educ’ 75

34. Yassine KHALED, enseignant, CGT Educ’ 75

35. Maxime PELLETIER, enseignant, CGT Educ’ 75

36. Agnès ROBIN, enseignante, CGT Educ’ 75

37. Peter DONTZOW, syndicaliste CGT, ex-Secrétaire départemental de Loire-Atlantique, défenseur des sans-papiers

38. Mario BELTRAMIN, adhérent retraité CGT UD Ardèche, multipros

39. Pauline DETUNCQ, CGT Santé Social USD 75

40. Jacqueline LAVY, adhérente UL-CGT Annecy et environs et ancienne élue à la Commission exécutive, retraitée de l’Education Nationale, membre du Collectif 74 pour la libération de Georges Abdallah

41. Gabriel CASADESUS, militant CGT et infirmier dans le Gers (32)

42. Patrick MARGUERETTAZ, retraité, ancien Secrétaire de l’UL CGT du Pays de Gex

43. Nabil HASNAOUI AMRI, CGT Cirad (Hérault)

44. Jérémy GLOAGUEN, élu titulaire CSE ADEME CGT

45. Joël GAUVAIN, ancien Secrétaire général UGICT/CGT AF et ancien membre de la CE de la Confédération UGICT/CGT

46. Jean-Robert PERRIN, syndicaliste retraité Air France Industries, ancien Secrétaire général de l’UL CGT de la plate-forme d’Orly

47. Valérian ROBERT, Trésorier de la Section locale CGT Finances publiques 10

48. Jihad WACHILL, CGT Finances publiques 93, Secrétaire national de Droit-Solidarité

49. Pierre-Olivier POYARD, membre du Bureau national du Mouvement de la paix et adhérent CGT Educ' 88

50. Yassine CHABANE, CGT Educ’ 75

Signatures : 169Prochain objectif : 200
163 personnes ont signé cette semaine

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UL CGT GUINGAMP France
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