lundi 29 août 2022

lavaren

 

Plestin-les-Grèves : Algues vertes, cette fois, des poissons ?

De nombreux poissons ont été retrouvés morts, le 1er août, à l’embouchure du Yar, petit cours d’eau qui rejoint la mer sur la plage de Pestin-Les-Grèves. Les algues vertes ont été évoquées comme l’origine possible du problème. Nous avons donc interrogé Yves-Marie Le-Lay, président de Sauvegarde du Trégor-Goëlo-Penthièvre...

Des poissons, cette fois ?
La gendarmerie et l’l’OFB (Office de la biodiversité) excluent une pollution terrestre... Je me suis rendu sur place, et j’ai constaté que la marée, qui remonte sur quelques dizaines de mètre dans le Yar, y a déposé des algues vertes séchées, ainsi que, au pied du pont routier qui enjambe le ruisseau, un amas d’algues vertes en décomposition. Rien qu’en marchant dessus, mon détecteur de gaz, l’hydrogène sulfuré, a retenti à un niveau inquiétant. Dès lors, deux hypothèses, soit le gaz a intoxiqué mortellement les poissons, soit la putréfaction des algues a provoqué une raréfaction de l’oxygène dans l’eau et les a asphyxiés. Les deux hypothèses peuvent s’être conjuguées. Dans les deux cas, ce sont les algues vertes qui sont en cause. J’ai écrit au SAGE (organisme de gestion des eaux)... l’enquête suit son cours...

La préfecture de région (Bretagne), en juillet, annonce moins d’échouages, qu’en dis-tu ?
D’abord, cela dépend des sites. En baie de Locquirec, par exemple, ce n’est pas le cas. Dans les baies de Lannion et Saint-Brieuc, il faut attendre la fin de l’année pour dresser un bilan complet.. Ce n’est pas à mi-juillet qu’ l’on en tire déjà, sous prétexte qu’il serait favorable. En effet, en l’absence de précipitations, les nitrates restent sur la terre, car les épandages ont été effectués. S’il se remet à pleuvoir, les terres lessivées vont les rendre à la mer. (NDLR : il faut ajouter que l’année de référence, 2021, avait égalé les pires années depuis 20 ans...)

Où en est-on des plans algues vertes ?
C’est de pire en pire, une vraie fumisterie ! D’abord, le dernier (PLAV 3) qui va jusqu’en 2027, a été élaboré « à la Macron », sans aucune concertation. Les collectivités territoriales ont été informées au cours de l’élaboration de ce plan mais la concertation s’est essentiellement faite entre les administrations préfectorales et les organisations agricoles majoritaires : FNSEA, coopératives, Chambres d’Agriculture... Quant aux associations, elles n’ont eu droit qu’à la lecture finale avec en prime l’insistance à approuver le texte. En plus, l’objectif affiché est lamentable : « maîtrise des proliférations d’algues vertes à un niveau acceptable en Bretagne à l’horizon 2027 », via la « recherche de synergie entre mesures réglementaires et mesures contractuelles ». Ce qui signifie pas de mesures contraignantes, malgré l’affichage. L’accent est mis sur les fuites d’azote, ce qui veut dire que on ne cherchera même plus à réduire le surplus d’effluents azotés par les exploitations agricoles, on se contentera de les empêcher d’arriver à la mer ! C’est le seul moyen pour l’administration préfectorale de continuer à signer des autorisations d’élevage industriel !

Quelles sont les perspectives ?
Le noyautage des institutions par les tenants du système productiviste se perpétue, à tous les niveaux, dans les administrations, parmi les éluEs (le maire de Hillion, au cœur du problème, vient d’être élu député LREM !), le système continue à cultiver le déni (*) et s’organise pour durer le plus longtemps possible.
Pour notre part, nous avons déposé au tribunal administratif un recours contre l’Etat pour préjudice écologique. C’est en cours d’instruction, mais cela prend beaucoup de temps. Dans le même temps, nous poursuivons notre travail de sensibilisation au travers de conférences autour de la publication de mes deux livres : Algues vertes, un scandale d’Etat aux éditions Libre et solidaire et Putain d’algues ! en seule édition numérique.

(*)cf Algues vertes, un scandale d’état », Yves-Marie Le Lay ; Edition Libres et Solidaires Paris 2020

samedi 27 août 2022

 

PLOUARET, PLOUARET, deux minutes d’arrêt….

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PLOUARET TREGOR, çà ne vous dit rien ?


Normal si vous n’êtes pas un peu branché Bretagne, certains diraient même amicalement « Breizhou » .


Plouaret par le train, c’est avec Guingamp la porte d’entrée ferroviaire du Trégor et la gare hautement symbolique de la « guerre du rail » .


Celle qui vit les maquis de la résistance multiplier les sabotages des voies en 1944 contre l’occupant nazi. Vous vous souvenez du film éponyme de René Clément ?



Une scène de la bataille du rail : « les saboteurs »


Puis celle que mena dans les années 70 et 80 la population locale, lutte organisée à l’époque par le PCF, quand il y avait encore des militants communistes, qui ne prenaient pas leur cidre, « jistr » en breton, dans les officines du PS?


Rendez vous compte ils se faisaient même embarquer par les flics…Avec un « leader » emblématique, Jean Tadié élu PCF dont le courage par les temps réformistes que nous vivons susciterait l’effroi et la réprobation des biens pensants.






Jean Tadié et Francis Cadoudal du PCF bloquent le TGV en gare de Plouaret.


Tant le communiqué de presse est devenu le nec le plus ultra de l’expression militante avec les boucles facebook et autre twitter.

Il fut un temps ou on rameutait les troupes par le signal de fumée...et le bouche à oreille.


Tout ce rappel historique vérifiable, le NPA n’a pas de talent romanesque, à l’exclusion de Gérard notre camarade du NPA malouin évidemment!

Mais qui paraît suranné avec l’histoire qui va vous être contée.

Car si nous partons de haut « la fable des abricots » va vous faire revenir sur terre.



Voici donc deux épisodes récents qui nous intéressent. D’autant qu’ils deviennent très politiques si on y regarde bien.


Réchauffement climatique, incendie, et dégénérescence du service public, cela vous parle ?



18 Juillet, gare de Plouaret le train s’arrête, bigre une gréve des cheminots, encore la CGT Léon Trégor ( coucou les copains!) ? Que nenni.

Le feu dans un talus, en breton « tan kleuz », sur la ligne Rennes Brest un jour de canicule. Donc la moindre étincelle çà s’enflamme, la végétation étant sèche. La Bretagne connaissant comme le reste de l’Europe une sécheresse anormale.

Bref un millier de voyageurs bloqué en gare de Plouaret, la presse relate l’événement notamment l’intervention de la maire de Plouaret venu en renfort apporter de l’eau et des victuailles aux naufragés du rail.

Si la maire n’est pas une élue « nationale », il n’en demeure pas moins qu’elle est au PS et est donc comptable devant nous de la politique de casse des services publics et notamment des privatisations à tout va des services de la SNCF via les filialisations etc...Sans parler des diminutions d’effectifs de milliers de cheminots.



17 Août, gare de Plouaret, on remet çà un nouveau jour de canicule, un transformateur électrique lâche sous le coup de la chaleur, c’est normal, c’est prévisible, les installations n’étant pas prévues pour de telles contraintes.

Résultat train bloqué en gare et deux cents passagers sur les quais. Celà commence à faire désordre.

Et voici notre vaillante maire qui arrive avec ses victuailles notamment des abricots.

Gros coup de pub.

La presse se fait l’écho de la bienfaitrice.

Pendant ce temps là personne ne parle des cheminots qui doivent réparer la panne, en essayant sans doute eux aussi de ne pas disjoncter sous la canicule. Mais cela ni la presse et ni la politicienne locale du PS ne se posent la question.


Quant à la direction régionale de la SNCF, elle n’a semble t’il pas pris au sérieux le mouvement cet été les jours de grosses chaleurs des cheminots Briochins qui sont allés travailler en jupe n’ayant pas le droit de le faire en bermuda ?…


Bien pourquoi gloser sur de si petits « incidents » alors que les forêts et les campagnes brûlent ?


Tout simplement pour constater que l’on ne règle pas les questions de fond posées par le réchauffement climatique, les dérèglements de la bio diversité en distribuant des abricots, des crédits d’impôts ou des subventions pour rouler tout électrique.

Pas plus qu’en installant des clims partout ou en demandant aux plus pauvres de baisser le chauffage, ne vous en faites pas ils ne vont même plus pouvoir le mettre en marche...Ou en faisant un jour du jet ski et le lendemain du canoë ?


Maire d’une commune qui fait partie de la communauté d’agglo LTC (1), l’édile locale va t’elle aussi aller offrir des abricots à la patrouille de France qui doit venir fin Août à Perros-Guirec, une des communes les plus friquées des Côtes d’Armor, brûler vaillamment des milliers de litres de kérozène.

Pour un show grotesque, vantant les mérites de l’armée, polluant alors que la Bretagne est touchée par la pollution à l’ozone. Pollution elle même bien souvent générée par l’agriculture intensive.


Mais courage, pollution à l’ozone, trains en panne, incendie, n’effrayons pas les touristes en complétant le tableau avec l’échouage massif des algues vertes sur les plages.

Les poissons n’y résistent pas à St Michel en Grêve.








Algues vertes à St Michel le compteur affiche la côte d’alerte: 100PPM


Mais enfin les poissons ne votent pas donc « macronons » tranquille…


Correspondant comité Nathalie Le Mél



(1) LTC : Lannion Trégor Communauté.



jeudi 18 août 2022

LA COMMUNE

 Dossier L’écho de l’armor et l’argoat Mercredi 19 mai 2021 


Un peu de lecture estivale, les électeurs découvriront que les idéaux communistes et anticapitalistes trouvent leurs filiations loin dans le temps sur Guingamp et sa région.

note du NPA 


Il y a 150 ans. Guingamp, capitale des communards costarmoricains en 1871 


A l’occasion du 150e  anniversaire de l’insurrection, le comité Trégor-Argoat des Amies et amis de la Commune de Paris 1871 est parti sur les traces des Communards originaires de l’Argoat. 

Le 18 mars 1871 éclate la Commune de Paris. 72  jours d’insurrection pour la « République démocratique et sociale ». « Cette expérience inédite de gouvernement du  peuple, par le peuple, pour le peuple a esquissé les contours d’une société juste et fraternelle », salue le comité Trégor-Argoat des Amies et amis de la Commune de Paris 1871. « Rarement un épisode aussi bref aura laissé une empreinte si forte dans notre histoire ». 

De nombreux échos en province Un écho qui, à l’époque, a porté jusque dans l’Argoat. « Cet épisode a longtemps été occulté, en particulier dans notre région où la tradition idéologique et politique ne lui était guère favorable. Le 150e anniversaire permet au grand public de découvrir qu’il a eu de nombreux échos en province et que nombre des acteurs étaient des provinciaux ». 

Le travail du Comité Trégor Argoat des amies et amis de la Commune de Paris, en particulier ici celui de Denis Orjol et Yves Sabourdy de Lannion et de Patrick Decreus de Guingamp, permet ainsi de connaître un peu mieux les communards d’Argoat. Quinze condamnés de Guingamp Parmi les 38 578 personnes arrêtées à Paris puis jugées, pour la Bretagne on décompte 663 personnes arrêtées.

 « Qui aurait pensé que le territoire d’Argoat, celui de diffusion principal de l’Echo, avait donné naissance à autant de communards ? Nous en avons recensé 57 sur les 216 Costarmoricains condamnés pour avoir participé à la Commune en 1871. Avec 15 communardes et communards recensés, Guingamp est largement en tête des communes du département qui fournissent le plus fort contingent de natifs à la révolution parisienne ».

 D’où sont-ils ?.

 La carte donne une idée de la répartition, il y a le gros contingent de Guingamp (15  personnes arrêtées et condamnées issues de la ville), Bégard suit avec 6, Plougonver 3 ou encore Belle-Isle-en-Terre 2, mais il en vient de Pédernec, Plouvara, Kerrien, Laniscat, 2 de Louargat… 

« Nous ne connaissons que ceux qui ont été pris, ils étaient sans doute plus nombreux ». Que font-ils et qui sont-ils  ?. La grande majorité sont des ouvriers ou des employés. Ouvriers qualifiés les plus nombreux (24), menuisier, plombier, chapeliers, mécanicien, tailleur… Ouvriers non qualifiés ou domestiques cochers, journaliers, palefrenier, terrassier (18), des employés (concierge, garçon de salle ou « teneur de livres » !). Un vagabond qui fait le manœuvre de temps en temps, une « fille », un comptable, un pharmacien, un infirmier de Bégard… qui travaille à la maison de santé mentale de Charenton. « De notre coin c’est le peuple qui est représenté : un seul bourgeois, le pharmacien ». 

La déportation et l’amnistie. 

Arrêtés, tous ces communards ne sont pas déportés, certains bénéficient même d’un non-lieu. 57 du secteur sont condamnés et pour eux c’est souvent un long trajet en train (10-12 h en wagon de marchandises, chevaux 8, hommes 40  !).

Ironie du sort pour ceux de Châtelaudren, Guingamp ou Belle-Isle, ils passent au pays, par une ligne de train qui fait la fierté de tous et dont l’Echo donne les horaires en première page. Ils seront ensuite gardés sur des pontons avant un long voyage vers la Nouvelle Calédonie sur des navires prison. 


■Pour en savoir plus sur la Commune : https://commune-1871-armor.pagesperso-orange. fr - Pour savoir si l’on a un ancêtre communard : https://biblio-bhf.fr/718560 ou https://gw.geneanet.org/ commune1871

jeudi 4 août 2022

YVES MARIE

SAUVEGARDE DU TREGOR GOELO PENTHIEVRE




A SAGE baie de Lannion,






Madame la présidente,
                                j'apprends la mort massive de poissons dans la rivière du Yar avant son exutoire dans la baie de Saint-Michel-en-Grève mardi dernier. 
                                M'étant rendu sur place hier après-midi, j'ai constaté en amont du pont routier les traces de l'arrivée d'algues vertes sous la forme d'algues séchées apportées par la dernière marée. De l'autre côté du pont, presqu'en dessous de l'ouvrage routier, sur une des deux rives, se sont accumulées des algues vertes depuis des nombreux jours. Ces algues sont en putréfaction avancée telle que j'ai pu le mesurer avec mon détecteur d'hydrogène sulfuré. Il suffit de marcher sur cet épais tapis d'algues pour que ce gaz toxique s'échappe à des doses atteignant en quelques secondes plus de 100 ppm, mesure limite de mon appareil.
                                Compte tenu de ces observations, je ne doute pas que l'enquête que vos services mènent se dirige sur la présence de ces algues comme cause très probable de cette forte mortalité de poissons. Ces algues ont tout autant pu assimiler l'oxygène de l'eau au point de rendre le milieu anoxique et ainsi asphyxier ces poisson d'eaux douce, que par la remontée par le courant de flot d'algues pourries diffuser l'hydrogène sulfuré dans l'eau et intoxiquer ainsi les poissons. Bien sûr, la conjonction des deux facteurs n'est pas non plus à exclure. 
                                Comme beaucoup, je suppose, j'attends les conclusions de votre enquête qui devrait se faire avec l'OFB afin d'éclaircir les origines de cet accident. Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre y est d'autant plus sensible qu'elle alerte depuis des années sur le grave impact des algues vertes sur la biodiversité et en particulier en conséquence de leurs échouages massifs. Cet accident serait alors l'occasion d'étudier les impacts de cette pollution sur la faune du littoral, angle mort aujourd'hui de la recherche scientifique. 
                                En attendant, notre association se tient à votre disposition pour vous apporter les éléments à sa disposition si vous le jugiez utile, ayant le souhait de réaliser avec vos services et ceux de l'OFB un exercice de science participative. 
                                Cordialement.

Yves-Marie Le Lay, président : 06 12 74 34 56