jeudi 18 août 2022

LA COMMUNE

 Dossier L’écho de l’armor et l’argoat Mercredi 19 mai 2021 


Un peu de lecture estivale, les électeurs découvriront que les idéaux communistes et anticapitalistes trouvent leurs filiations loin dans le temps sur Guingamp et sa région.

note du NPA 


Il y a 150 ans. Guingamp, capitale des communards costarmoricains en 1871 


A l’occasion du 150e  anniversaire de l’insurrection, le comité Trégor-Argoat des Amies et amis de la Commune de Paris 1871 est parti sur les traces des Communards originaires de l’Argoat. 

Le 18 mars 1871 éclate la Commune de Paris. 72  jours d’insurrection pour la « République démocratique et sociale ». « Cette expérience inédite de gouvernement du  peuple, par le peuple, pour le peuple a esquissé les contours d’une société juste et fraternelle », salue le comité Trégor-Argoat des Amies et amis de la Commune de Paris 1871. « Rarement un épisode aussi bref aura laissé une empreinte si forte dans notre histoire ». 

De nombreux échos en province Un écho qui, à l’époque, a porté jusque dans l’Argoat. « Cet épisode a longtemps été occulté, en particulier dans notre région où la tradition idéologique et politique ne lui était guère favorable. Le 150e anniversaire permet au grand public de découvrir qu’il a eu de nombreux échos en province et que nombre des acteurs étaient des provinciaux ». 

Le travail du Comité Trégor Argoat des amies et amis de la Commune de Paris, en particulier ici celui de Denis Orjol et Yves Sabourdy de Lannion et de Patrick Decreus de Guingamp, permet ainsi de connaître un peu mieux les communards d’Argoat. Quinze condamnés de Guingamp Parmi les 38 578 personnes arrêtées à Paris puis jugées, pour la Bretagne on décompte 663 personnes arrêtées.

 « Qui aurait pensé que le territoire d’Argoat, celui de diffusion principal de l’Echo, avait donné naissance à autant de communards ? Nous en avons recensé 57 sur les 216 Costarmoricains condamnés pour avoir participé à la Commune en 1871. Avec 15 communardes et communards recensés, Guingamp est largement en tête des communes du département qui fournissent le plus fort contingent de natifs à la révolution parisienne ».

 D’où sont-ils ?.

 La carte donne une idée de la répartition, il y a le gros contingent de Guingamp (15  personnes arrêtées et condamnées issues de la ville), Bégard suit avec 6, Plougonver 3 ou encore Belle-Isle-en-Terre 2, mais il en vient de Pédernec, Plouvara, Kerrien, Laniscat, 2 de Louargat… 

« Nous ne connaissons que ceux qui ont été pris, ils étaient sans doute plus nombreux ». Que font-ils et qui sont-ils  ?. La grande majorité sont des ouvriers ou des employés. Ouvriers qualifiés les plus nombreux (24), menuisier, plombier, chapeliers, mécanicien, tailleur… Ouvriers non qualifiés ou domestiques cochers, journaliers, palefrenier, terrassier (18), des employés (concierge, garçon de salle ou « teneur de livres » !). Un vagabond qui fait le manœuvre de temps en temps, une « fille », un comptable, un pharmacien, un infirmier de Bégard… qui travaille à la maison de santé mentale de Charenton. « De notre coin c’est le peuple qui est représenté : un seul bourgeois, le pharmacien ». 

La déportation et l’amnistie. 

Arrêtés, tous ces communards ne sont pas déportés, certains bénéficient même d’un non-lieu. 57 du secteur sont condamnés et pour eux c’est souvent un long trajet en train (10-12 h en wagon de marchandises, chevaux 8, hommes 40  !).

Ironie du sort pour ceux de Châtelaudren, Guingamp ou Belle-Isle, ils passent au pays, par une ligne de train qui fait la fierté de tous et dont l’Echo donne les horaires en première page. Ils seront ensuite gardés sur des pontons avant un long voyage vers la Nouvelle Calédonie sur des navires prison. 


■Pour en savoir plus sur la Commune : https://commune-1871-armor.pagesperso-orange. fr - Pour savoir si l’on a un ancêtre communard : https://biblio-bhf.fr/718560 ou https://gw.geneanet.org/ commune1871