jeudi 29 septembre 2022

sante

 Au moment ou l’hôpital craque, ou les déserts médicaux s’étendent…c’est un nouveau tour de vis austéritaire qui s’annonce pour 2023.


Retour vers le futur pour l'hôpital de Guingamp avec ce budget de la santé pour 2023...


 

Budget 2023 de la sécurité sociale

Pour la santé : derrière le bla bla, un nouveau tour de vis.

 

Le 3 octobre , va s’ouvrir au Mans, le « grand débat » sur la santé annoncé par Macron, dans le cadre du Conseil National de la Refondation. « Concertation avec les acteurs clés », « réunions territoriales » « consultation citoyenne numérique », Macron et Braun, le ministre de la santé, ne lésinent pas sur les annonces creuses laissant supposer une discussion démocratique pour répondre à la crise hospitalière, et aux difficultés d’accès aux soins.

 

Mais de quel « débat » parle t on ? La réalité est que les vraies décisions sont déjà prises. La politique de santé pour 2023 se trouve dans les chiffres secs du « projet de loi de financement de la Sécurité sociale » dévoilé le 26 septembre.

 

Les 7 ministres qui signent la présentation de ce projet de loi ne laissent pas place au doute : il s’agit après les deux années de crise du COVID où le « vent à soufflé fort », de revenir à l’austérité : « a présent il nous faut tenir le cap du redressement des comptes sociaux afin de contribuer au retour sous les 3% de déficit public d’ici 2027 ». Le grand débat aura tout au plus pour but d’inventer les bricolages locaux- pardon le « sur mesure »- pour faire accepter l’austérité et limiter les catastrophes.

 

La loi de financement de la Sécurité sociale, adoptée chaque année par le parlement définit des enveloppes « fermées», (ne pouvant être dépassées) pour les différentes « branches » de la Sécurité sociale (maladie, retraites, allocations familiales, accidents de travail).

 

Concernant la santé, les dépenses d’assurance maladie doivent respecter l’ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Asssurance Maladie). Il fixe le taux d’augmentation maximum des dépenses pour l’année à venir. Les enveloppes sont ensuite réparties entre l’hôpital, la médecine de ville et les autres postes. Au lieu de partir des besoins pour définir les moyens accordés, l’ONDAM procède à l’inverse : la satisfaction des besoins devra s’accommoder de moyens (insuffisants), fixés à l’avance.

 

En 2023, l’augmentation des dépenses de santé devra rester inférieure à 3,9% (4,1 pour l’hôpital, 2,9 pour la médecine de ville, 5,1 pour les établissements et services pour les personnes âgées).

Le gouvernement a beau prétendre qu’il « préserve » ainsi les moyens de l’hôpital. Ses propres chiffres le contredisent. L inflation dépasse déjà les 5,9% pour 2022. Elle sera selon les chiffres mêmes de Bercy de plus de 4% en 2023.

Les années précédentes, avec une faible inflation, les directeurs expliquaient que la simple reconduction des moyens hospitaliers supposait une augmentation des budgets d’au moins 4,5%. Avec une inflation galopante on sera donc très loin du compte. Les directeurs expliquent dès aujourd’hui qu’ils ne savent pas comment payer les frais de chauffage pour cet hiver.

 

Il n’y a aucune place dans ce projet pour la formation et le recrutement de personnel hospitalier supplémentaire pourtant indispensable. Dans ces chiffres sont inscrits la poursuite des conditions de travail insupportables, des burn out, des fermetures faute de personnel de lits et de services, des attentes interminables aux urgences,  de la deshumanisation du soin.

Quant aux EHPAD le projet prévoit la création de 3000 postes (soit moins de 1 poste pour 3 établissements !) sur les 50 000 promis par Macron.

Le pire reste toutefois à venir, puisque le pouvoir a déjà programmé un ONDAM encore plus faible pour la suite du quinquennat (2,7 les deux années suivantes puis à 2,6 en 2026/27). Selon le Haut Conseil des Finances Publiques cela « suppose une action résolue pour freiner la dépense….dont les modalités ne sont pas documentées. »

 

Tout projet de loi de financement de la sécurité sociale doit contenir quelques mesures positives, censées valoriser la politique de santé du gouvernement. C’est le cas du PLFSS 2023. Outre des mesures pour le dépistage sans ordonnance de maladies sexuellement transmissible, il prévoit l’instauration d’un « parcours de prévention », avec 3 rendez vous de santé gratuits tous les 20 ans à partir de 20/25 ans, ainsi que l’accès gratuit à la contraception d’urgence pour les femmes majeures.

 

La « prévention » ne va toutefois pas jusqu’à anticiper la possible remontée de l’épidémie de COVID, une somme dérisoire (600 millions pour la vaccination et 400 pour les tests) étant seulement prévue.

 

Quant au déserts médicaux, la seule mesure retenue est l’instauration d’une année supplémentaire de stage, pour les étudiants en médecine ayant choisi la médecine générale, stage qu’ils seront « incités » à faire dans les zones sous dotées chez un médecin libéral.

Le comble est atteint quand le ministre explique que ce stage sera l’occasion pour les futurs médecins « d’apprendre à gérer une entreprise », parce que « finalement, un médecin généraliste qui s’installe dans une zone sous dense, il gère un peu une entreprise avec des personnes autour de lui, assistant médical, infirmière etc… » Les internes et étudiants en médecine ont immédiatement fait connaitre leur opposition à la mesure. Son premier effet risque d’être inverse à l’objectif revendiqué : réduire encore le nombre de celles et ceux qui choisiront la médecine générale.

 

Enfin, pour complaire aux députés LR dont les voix seront nécessaires à l’adoption du projet un volet « lutte contre la fraude » a été mis en valeur.

 

C’est donc dès aujourd’hui que les salariés du secteur de la santé et de l’action sociale et l’ensemble du mouvement social et ouvrier doivent se mobiliser contre un projet de loi qui, s’il est adopté va poursuivre et aggraver la destruction du système de santé.


Une analyse de la commission santé du NPA.



 

mercredi 21 septembre 2022

 

                                          KALLAG  /  CALLAC

Samedi 17 septembre


Rassemblement antifa.

    crédit photo npa


INTERVENTION COMITE NATHALIE LE MEL DU NPA


Salud deoc’h,

Salut à vous,


Quelle sollicitude soudaine de l’extrême droite et des groupes

fascisants pour Callac!


Leurs réseaux, sites internet et publications diverses s’intéressent par

miracle à la patrie de Naous * et à la capitale de l’épagneul breton*,

sans même savoir la placer sur une carte...

Quel exotisme armoricain?


Mais cette prose, que dis je, cette fange nauséabonde contre le projet

HORIZON*, prose qui porte au nue la population autochtone, nous

 rappelle des souvenirs du passé qui ne cessent de nous hanter.


En effet la dernière fois que la bête immonde s’est intéressée à

 Callac, ce fut le 9 avril 1944 quand soldatesques nazis, alliés aux

 miliciens  et gendarmes de l’Etat francais de Pétain raflèrent des

 dizaines d’habitants * qui furent fusillés, emprisonnés, déportés.

 Cette place en porte le nom.


A Callac et dans toute la Haute Cornouaille * on a de la mémoire, ici

 l’extrême droite elle dégage...


Et quand avons nous vu les Le Pen, Zemmour, Philippot et consorts

défendre les intérêts des travailleurs, de la jeunesse, des retraités?


Ont ils lutté contre la fermeture de moulin d’Hyères, celle de Marine

Harvest à Poullaouen et de Tilly à Guerlesquin, toutes des

entreprises grosses employeurs des salariés du secteur.

Tous ces salariés débarqués par le patronat local bien breton

« Eureden »,européen « Marine Harvest », et breton typique de

 Guerlesquin, Tilly.


Qui peut croire que l’accueil de quelques dizaines de réfugiés va

changer la démographie locale?

Ici ont fait souche depuis des décennies, des britanniques, des

hollandais, des jeunes issus de l’immigration de la première et

seconde génération.

Ils participent à la vie locale, mais les prosateurs de la droite archi

réactionnaire n’entendent pas les causeries en anglais sur RKB*

entre celles certes plus nombreuses en breton, ils vivent un fantasme

nationaliste de type colonial.


Ce type de folie politique qui a causé tant de désastre dressant les

pauvres contre des plus pauvres. Et pendant le massacre, ils ont

accumulé des profits colossaux.


Face aux gigantesques défis environnementaux, climatiques l’heure

n’est plus au demi mesure.

Bousculons le capitalisme.

Changeons le système pas les hommes et les femmes qui vivent sur

la planète.

Chassons la misère, pas les pauvres.

Ouvrons les frontières, il en va de notre survie collective.

Ouvrons ainsi symboliquement un HORIZON à tous les réfugiés.


E Kallag hag e peb lec’h.

A Callac et en tout lieu.


Notes :


*HORIZON est le nom du projet d’accueil porté par la ville de Callac.


* Naous est le nom de l’étalon de trait breton des haras de Callac géniteur de centaines de poulains, il y a des décennies. La paysannerie centre bretonne lui a rendu hommage en perpétuant son souvenir.


* Callac serait la ville d’origine de l’épagneul breton chien de chasse très prisé.


* Le secteur Callac Rostrenen étaient une zone de maquis où les FTP étaient fortement implantés, des parachutages massifs des anglo-américain en juin permirent d’armer des centaines de maquisards. Le secteur de Callac demeura jusqu’en fin 1944 une zone ou le gouvernement de De Gaulle peina à affirmer son autorité face aux communistes locaux.


*Haute Cornouaille, c’est la partie bretonnante des Côtes d’Armor située au dessous de Guingamp. Historiquement, elle participa à la révolte des Bonnets Rouges dite du papier timbré et elle conserve depuis des siècles un esprit rebelle.


* RKB : Radio Kreizh Breizh, radio locale indépendante bilingue breton français. Des émissions sont destinées à l’importante communauté britannique en Centre Bretagne, on peut donc dire que RKB est trilingue...

mercredi 14 septembre 2022

edito

EDITO


ROI DE GRANDE BRETAGNE ET DUC DE BRETAGNE, NOUS L'AVONS ECHAPPE BELLE!...

Souvent alliés des rois d'Angleterre, les ducs de Bretagne ont failli nous jouer un drôle de tour...


Monarques, présidents ou patrons... contre leur système, reprenons nos affaires en main


Depuis une semaine, les hommages de la bourgeoisie pleuvent pour célébrer la reine d’Angleterre Elizabeth II, morte le 8 septembre. De Marine Le Pen à Sandrine Rousseau, en passant par François Hollande, Fabien Roussel et Emmanuel Macron, tous ont salué « une grande figure féminine », « une femme courageuse » ou « la mémoire d’une histoire en mouvement »… En réalité, la reine Elizabeth II, dont le patrimoine personnel s’élève à plus de 500 millions de dollars, n’a absolument rien à voir avec ce qu’a vécu et vit toujours notre classe sociale.

La famille royale est un des piliers du régime capitaliste anglais. Même si le Bill of Rights de 1688, puis les réformes politiques successives pour accroître le pouvoir de la bourgeoisie, ont grandement limité le pouvoir royal, la monarchie anglaise est l’expression encore vivante de la puissance de l’impérialisme britannique au niveau mondial. Il n'est pas anodin que la plupart des bijoux utilisés lors du couronnement aient été volés aux anciennes colonies de l’empire britannique. La reine Elizabeth II, et désormais le roi Charles III, ne sont pas seulement les souverains du Royaume-Uni : ils sont également les chefs du Commonwealth, ce regroupement des États issus de l'ancien empire colonial.

Pour notre part, nous ne verserons aucune larme pour cette représentante de l’ordre impérialiste mondial.


Un enterrement... des grèves, à l’aide des directions syndicales !

Il n’est pas étonnant que la bourgeoisie anglaise saisisse cette occasion pour tenter de museler la lutte des classes. Depuis cet été, de multiples grèves ont secoué le Royaume-Uni, notamment dans le domaine des transports, dans les ports, mais aussi chez les éboueurs, les avocats, les travailleurs et travailleuses d’Amazon…

En revanche, que dire des directions syndicales des trade-unions qui ont annoncé la suspension des grèves pour « respecter la période de deuil public » ? Pendant que la reine est enterrée à coups de millions de livres d’argent public, la bourgeoisie, elle, continue ses attaques, et les prix explosent alors que les salaires restent toujours misérables !


« Tyrans et rois tous au tombeau ! » : il faut un mouvement d’ensemble pour en finir avec ce monde !

Pourtant, c’est bien les travailleurs et travailleuses du Royaume-Uni qui indiquent la voie à suivre. Ces mêmes directions syndicales qui aujourd’hui cherchent à enterrer les grèves dans la même tombe que la reine, n’ont mené aucune politique pour tenter de les faire converger et permettre la construction d’un mouvement d’ensemble.

Or, c’est bien d’une grève générale que nous avons besoin, ici comme au Royaume-Uni, pour contrer la politique antisociale des patrons et de leurs représentants politiques, qu’ils soient « républicains » comme Macron ou « monarchiques » comme Charles III. C’est par là que nous pourrons imposer l’augmentation générale des salaires d'au moins 300 euros, avec leur alignement sur le coût de la vie, la fin de la casse des services publics, le recrutement de personnels pour faire tourner les hôpitaux et les écoles, et l’abrogation de toutes les réformes anti-ouvrières… Pour cela, il faudra certainement remettre en cause leur pouvoir, en finir avec ces dirigeants, qu'ils soient tyrans, rois, ou présidents…

Le 29 septembre, l’intersyndicale FSU-CGT-Solidaires appelle à une journée de grève interprofessionnelle sur la question des salaires. Partout, en nous appuyant sur la colère qui s’exprime déjà par des grèves dans certains secteurs, construisons cette date pour en faire un premier jalon vers la construction d’un tel mouvement d’ensemble !


callac

 Appel à rejoindre la mobilisation antifasciste des habitants du Pays de Callac :

A Callac comme ailleurs, grand-remplaçons l’extrême-droite par la solidarité !
A Callac comme ailleurs, grand-remplaçons
l’extrême-droite par la solidarité !
Dans un texte effarant de bêtise et de racisme, l’extrême-droite appelle à un rassemblement contre le « grand remplacement » à Callac, en centre-Bretagne. Ils s’opposent à un projet d’accueil de réfugié.e.s porté par des élus locaux et ont été jusqu'à les menacer de mort. Rassemblons-nous le 17 septembre à 11h à la salle des fêtes de Callac pour opposer un barrage populaire aux idées d’extrême-droite et défendre la solidarité et la justice sociale.
Depuis la dernière séquence électorale, des digues ont sauté. Les idées d’extrême-droite se banalisent en même temps qu’elles se radicalisent. Cela se vérifie dans les institutions (multiplication des députés d’extrême-droite à l’assemblée, loi contre le séparatisme, dissolution d’organisations antiracistes et antifascistes, expulsion d’un imam ayant toujours vécu en France…) et dans les médias. Cela a des répercussions dans la vie réelle comme à chaque fois que l'extrême-droite arrive aux portes du pouvoir : ouverture de locaux de groupes xénophobes et violents, mosquées brûlées ou taguées, multiplication des agressions et discours racistes, islamophobes, antisémites, homophobes, transphobes, criminalisation et répression violente du mouvement social…
Alors que la catastrophe sociale et écologique s’approfondit à une vitesse ahurissante, l’extrême-droite s’acharne sur des damné.e.s de la terre qui subissent déjà de plein fouet la violence du capitalisme. Ils cherchent à détourner notre attention et notre colère de ce système injuste et violent qui produit la casse sociale et le désastre écologique.
La place qu’ils prennent, c’est celle que nous leur laissons. Soyons nombreuses et nombreux pour démontrer que l’extrême-droite n’a pas sa place en Bretagne ni nulle part ailleurs. Opposons à leurs idées notre détermination, notre sens de la solidarité, de l’égalité et de la justice sociale. Nous appelons à rejoindre l'appel des habitant.e.s du pays de Callac le samedi 17 septembre à 11h à la salle des fêtes de Callac.
les premiers signataires :
CVA 22, NPA 22, F.I. 22, ENSEMBLE 22 , CGT GUINGAMP , Syndicat CGT Fondation le Bon Sauveur

COMMUNIQUE DE L'UNION LOCALE CGT DE GUINGAMP.

A l'appel de divers groupuscules fascisants et du Rassemblement National un rassemblement est prévu samedi 17 septembre devant la mairie de CALLAC.
Les trublions d'extrême droite attaquent le projet porté par la municipalité et une association de soutien aux réfugiés d'aménager un bâtiment désaffecté en lieu d'accueil visant à permettre une socialisation de personnes étrangères fuyant pour diverses raisons la guerre, la misère, le service militaire forcé, et toutes les discriminations.

La CGT a toujours combattu l'extrême droite et ses idées fascisantes.
D'ici ou d'ailleurs, les immigrés font partie de la grand classe des opprimés et exploités, c'est notre classe.

Personne ne résoudra les crises économiques, sociales et environnementales en dressant les populations les unes contre les autres.

La CGT Guingamp appelle donc à répondre favorablement à l'appel initié par un collectif d'habitants de CALLAC, le CVA 22 et d'autres organisations.
Un rassemblement est organisé par un collectif d'habitants de CALLAC, le CVA22 et d'autres organisations devant la salle des fêtes de CALLAC à 11h00 ce samedi 17 septembre.

NO PASARAN...



mardi 6 septembre 2022

rapport de force

 



Grande marche

Grande marche, la tentation de la France Insoumise de griller la priorité aux syndicats


 

Jean-Luc Mélenchon exprimait son souhait, le 5 juillet, que la NUPES lance une grande marche contre la vie chère en septembre pour donner le la de la rentrée sociale. Depuis, la France Insoumise est à la manœuvre pour ne pas froisser, voire pour associer au mois d’octobre, les organisations syndicales qui organisent, elles, une journée de grève interprofessionnelle sur les salaires le 29 septembre. 

 

« Nous aurons une belle marche à la moitié du mois d’octobre ». Lors du meeting de clôture de l’université d’été insoumise, ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon concrétise un projet imaginé début juillet. Celui d’une grande manifestation « contre la vie chère ».

C’est qu’avec un score de 22 % à la présidentielle et 75 députés élus aux législatives, la France insoumise est sans conteste la première force politique de gauche aujourd’hui. De par la place de choix qu’elle occupe au sein de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociales (NUPES) elle est également la figure de proue de l’opposition politique. Une place de choix, qui lui permet de se rêver à la tête d’un potentiel mouvement social, qui pourrait être un parfait marchepied vers le pouvoir en cas de dissolution de l’Assemblée nationale.

 

Priorité aux syndicats

 

Or, en faisant cette annonce, le triple candidat à la présidentielle sait pertinemment qu’il bouscule un certain ordre des choses. Et prévient : « Si tout le monde n’est pas d’accord, et bien c’est pas grave, on fera avec ceux qui sont d’accord. » On sait que la petite phrase vise globalement les syndicats, habitués à être à la manœuvre lors des manifestations sociales. On se doute qu’elle vise plus précisément encore Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, le syndicat le plus à même de mobiliser dans la rue.

Interrogé par France Info, début juillet, ce dernier avait déjà mis en garde le leader insoumis contre « le mélange des genres ». Pour le syndicaliste, l’organisation des manifestations sur le terrain social est avant tout une prérogative syndicale et doit être reliée à des mouvements de grève. Aussi, la CGT et Solidaires organisent déjà une journée de grève interprofessionnelle le 29 septembre, pour l’augmentation des salaires. Si la grande marche souhaitée par la France insoumise est aujourd’hui présentée comme complémentaire à cette journée de grève, puisque souhaitée sur un week-end, elle pousse néanmoins les syndicats à se lier momentanément à des organisations politiques, voire à apparaître dans leur sillage.

 

Un duel Mélenchon vs Martinez déjà vu

 

C’est un vieux débat qui se rejoue là, celui de l’indépendance du mouvement syndical. Un débat vieux comme la charte d’Amiens, à laquelle se réfèrent toujours les syndicats de transformation sociale en France. Mais un débat qui a trouvé de nombreuses occasions de s’actualiser au cours de l’histoire, notamment lors d’une passe d’armes entre Mélenchon et Martinez en 2017 et 2018.

Rappelons-nous : le 23 septembre 2017, le leader de la France insoumise souhaite (déjà) organiser une grande marche « contre le coup d’État social ». Il s’agit là de s’opposer aux ordonnances Macron, qui dérégulent une fois encore le droit du travail, dans la foulée de la loi El Khomri. Fin de non-recevoir côté CGT. Le leader insoumis est amer et accuse alors les syndicats d’être responsables des défaites passées. « La stratégie qui a échoué face à El Khomri a encore moins bien marché face à Macron. Je ne vois aucune raison de faire semblant de ne pas l’avoir vu », écrit-il dans un billet de blog daté du 31 octobre 2017.

Il faudra attendre mai 2018 pour que la jonction ait enfin lieu. Si le 5 mai, la manifestation intitulée « Fête à Macron », portée par le député Insoumis François Ruffin, n’est pas rejointe par les syndicats, ce sera en revanche le cas le 26 mai lors d’une nouvelle manifestation nommée « La marée populaire ». Cette fois, Mélenchon exulte : « L’événement du 26 mai en soi est une très bonne nouvelle. Depuis des mois, ici et dans mes revues de la semaine, je plaide au nom de mes amis insoumis pour le décloisonnement du syndical, de l’associatif et du politique ».

La sortie mélenchonienne, pendant les universités d’été de LFI, devance les conclusions d’une discussion entre les syndicats, des associations et les partis membres de la NUPES (plus le NPA), entamée le 23 août, à propos de la grande marche. Une indélicatesse qui fait écho aux propos de Jean-Luc Mélenchon le 5 juillet, lorsqu’il déclarait que « le mouvement social est hors d’état d’organiser quoi que ce soit » et rêvait qu’à l’avenir « le lieu où le peuple se retrouve pour faire quelque chose, c’est la NUPES ». Des sorties qui ne rendent pas la tâche facile aux responsables de la France insoumise qui discutent avec les syndicats et les associations.

Pourtant, interrogés à l’issue de la réunion du 23 août, les représentants de Solidaires et de la FSU ainsi que la représentante de la CGT, déclaraient tous que la France Insoumise était dans une volonté de construction commune de la manifestation. Une date concrète était proposée, mais aucune décision n’avait cependant été prise, les leaders syndicaux n’ayant pas reçu de mandat de leurs organisations. Tous les participants de la réunion doivent se revoir le 12 septembre pour la concrétiser.

Aurélie Trouvé, ancienne co-présidente d’Attac et désormais députée LFI, qui négociait dans cette réunion en compagnie de Manuel Bompard et d’Adrien Quatennens, nous faisait-elle aussi part de sa volonté de “co-construire” une journée. L’occasion semble manquée.

 

Grande Marche : « le risque c’est de trop lier nos perspectives »

 

Les syndicats accepteront-ils de se mettre dans la roue des Insoumis ? À l’intérieur des structures, les voix divergent. « Nous avons fait une consultation chez Solidaires. On a deux types de réponses : la première, c’est qu’il y a nécessité de mobiliser en complément des actions de grève. D’autres disent qu’ils excluent de travailler avec des partis politiques », raconte Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires.

Le mode d’action aussi interroge. Qui dit manifestation un week-end, dit pas de grève et donc pas de blocage de la production. Les syndicats sont alors en droit de s’interroger sur l’efficacité d’une telle initiative. Appeler à manifester le week-end pour peser sur l’augmentation des salaires brouille leur discours : la victoire sera-t-elle obtenue par la grève ou par des manifestations massives ?

« L’avantage de ces manifestations, c’est qu’elles nous permettent de toucher un nouveau public et de porter d’autres mots d’ordre. La taxation des superprofits par exemple, ce n’est pas une revendication que l’on porte habituellement dans les manifestations syndicales », affirme Benoît Teste de la FSU. Si la manifestation a lieu, la question de la visibilité du mouvement syndical se posera inéluctablement. « Les syndicats peuvent avoir peur d’être noyés, car les personnalités politiques ont une visibilité plus importante. L’organisation du cortège, la place de Jean-Luc Mélenchon dans celui-ci, tous ces détails qui peuvent paraître dérisoires à qui vient manifester pour boucler ses fins de mois, ne le sont jamais. Ils deviendront des enjeux pour les organisateurs ».

« Le risque peut aussi être de trop lier nos perspectives de victoire à des enjeux strictement politiques et d’attendre une alternance qui peut décevoir. Des camarades disent que ça nous met dans une forme de dépendance », continue Benoit Teste de la FSU.

De fait, les objectifs syndicaux ne rejoignent pas forcément ceux de la FI. Il arrive même que des élus Insoumis se positionnent contre certains droits syndicaux, comme le nous l’avions documenté à Lyon.

edito




                                 EDITO DE RENTREE



La meilleure rentrée possible sera celle des luttes de la jeunesse et du monde du travail !

Voilà, la rentrée des classes a eu lieu, les achats de fournitures scolaires ont fait exploser un peu plus les budgets des familles, sans parler des courses de tous les jours. Manger, se vêtir, se déplacer pour aller au boulot ou en chercher devient de plus en plus un casse-tête dès le début du mois pour les classes populaires. « La fin de l’abondance et l’insouciance » annoncée par Macron est une énième provocation du président des riches. Car jamais ceux qui exploitent et qui volent les richesses produites par le monde du travail ne se sont autant enrichis en quelques mois : les entreprises du CAC 40 cumulent déjà près de 73 milliards de bénéfices au premier semestre 2022 grâce notamment au luxe… et à la flambée des matières premières. La guerre en Ukraine les a enrichis en fait. Mais pour l’immense majorité de la population il va falloir bientôt choisir entre se chauffer et manger à sa faim !

Dans l’éducation, pénurie de profs, galère pour les élèves et les étudiants…

Il n’y a que le ministre Pap Ndiaye pour affirmer que la rentrée des classes est « réussie » (si, si…). Celle-ci est pourtant catastrophique. Partout, dans les lycées, notamment technologiques, les effectifs explosent. Dans les écoles élémentaires, il manque des enseignants titulaires, des remplaçants. Partout il manque des infirmières, des surveillants, des psychologues, des accompagnants pour les élèves en situation de handicap, sans parler des locaux trop petits, vétustes ou mal ventilés. Des mouvements de grève ont éclaté dès cette semaine dans certains départements ou établissements (dans le 38, le 93, le 94, le 92 notamment). Des milliers de bacheliers se retrouvent sans affectation à l’université à la rentrée, d’autres milliers d’étudiants sans place dans le master qui leur permet de poursuivre leurs études dans la filière qu’ils ont choisie. Étudier devient un privilège dans le septième pays le plus riche du monde ! Le gouvernement a annoncé une hausse de 3,6 milliards du budget de l'Éducation nationale. Mais cette hausse, qui n'est en rien « historique », ne permet certainement pas de compenser le saccage de plus de vingt ans de politique de casse de l'éducation.

Tous précaires et toutes mal payées… alors on doit lutter ensemble !

Avec cinq ans d’études supérieures pour un salaire de 1451 euros net par mois la première année, on peut largement expliquer « la crise de vocation » pour devenir prof ou instit ! C’est une pénurie organisée ! Le ministère va ainsi embaucher des milliers de contractuels. Déjà près de 10 % des profs des collèges et lycées sont dans cette situation : sans garantie d’être embauchés d’une année sur l’autre, ni même d’être payés pour les périodes de vacances, « formés » en quelques jours, sans savoir à l’avance à quelle classe il va falloir enseigner. Bref… c’est l’apprentissage en accéléré des bas salaires, ou au « mérite », et surtout de la précarité à laquelle échappent de moins en moins de salariés, qu’ils soient du public et du privé.

C’est bien pour cette raison que dans l’Éducation nationale comme partout ailleurs, la journée de grève et de manifestation interprofessionnelle du 29 septembre à laquelle appellent plusieurs organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires, UNEF…) doit être la première occasion de la rentrée d’exprimer toutes et tous ensemble notre colère et notre détermination à ne plus se laisser tondre la laine sur le dos.

C’est 300 euros d’augmentation pour tous les revenus du travail qu’il faut, c’est l’alignement des salaires et des pensions sur l’inflation qu’il faut, c’est une place pour toutes et tous à l’université qu’il faut, c’est l’embauche de dizaines de milliers de profs, d’infirmières, de conducteurs de bus, qu’il faut, c’est l’interdiction des licenciements et l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage qu’il faut… Oui, il va falloir aller reprendre tout ce qu’on nous a volé depuis des années ! Pour cela, une seule journée de grève ne suffira pas. C’est de ça aussi qu'il faut qu’on discute avant le 29 : cette journée doit être la plus massive possible, mais elle doit surtout nous donner la force d’aller plus loin… C’est ce que sont en train de faire des dizaines de milliers de salariés de l’autre côté de la Manche depuis trois mois ! La grève générale en Grande-Bretagne et ici… ça aurait de la gueule !


Comité Natahlie Le Mél

samedi 3 septembre 2022

 

                
HOPITAL DE GUINGAMP :


MACRON ADEPTE DE LA THEORIE DU CHAOS ?

OU COMMENT TOURNER EN DERISION L’ARS  BRETAGNE ?


Crédit photo npa


Le service public hospitalier nous appartient, il n’est ni à l’ARS Bretagne, ni aux décideurs politiques !

La preuve qu’ils s’en foutent, ils se font soigner ailleurs…Tout le monde le sait.


Début juillet donc c’est avec une certain délectation que le NPA a vu s’effondrer le château de cartes mis en place par l’ARS autour de la mission Rosetti.

Il était évident pour n’importe quel militant syndical ou politique que le scénario proposé par l’expert Rosetti, fut il affublé de la pompeuse marque du Ségur de la santé allait soulevé des oppositions.

Elles furent rapides, et la mobilisation comme il y a quatre ans autour de la maternité importante.

Le dispositif unitaire et la dynamique créés autour de la « coordination santé du pays de Guingamp » avaient permis de mobiliser de manif en manif au-delà du personnel du Centre Hospitalier.

Les élus eux mêmes, surtout en période électorale, ne pouvaient accepter de voir fermer deux services vitaux pour la population : le bloc chirurgical ouvert H24 et la maternité.

Complètement isolé politiquement le député LREM Kerlogot a fini par sombrer et il restait à la candidate de la NUPES à cueillir le fruit mur de la 4ème circonscription.

Et cerise sur le gâteau, courant juillet mais cela en devient comique, Noël Le Graet, président de la fédération française du foot, et guingampais ( ex maire PS de la ville) comme chacun le sait, annonce que Macron lui a consenti la faveur de ne pas fermer la maternité.

On navigue en plein vaudeville…

Et Macron soit se paie la tête de Le Graet et la notre par ricochet, soit il désavoue la mission Rosetti et l’ARS Bretagne.

En tout cas l’annonce de ce scoop par un acteur complètement extérieur au sujet sent la désamorçage , le retro-pédalage et la bérézina politique.

L’annonce officielle de l’ARS cependant personne ne la voit par écrit.

Même les « renseignements territoriaux » ,incrédules, téléphonent à des syndicalistes pour se persuader que ce n’est pas un gag. Avec une phrase savoureuse dans la bouche d’un policier : « finalement la politique, c’est simple comme un coup de fil ! »

Puis très vite au mois d’août, l’ARS tempère et reprend la main affirmant que la mission Rosetti est une simple étude de scénario, que la partie du rapport concernant St Brieuc et Lannion est validée mais que la situation guingampaise doit faire l’objet d’un travail complémentaire et surtout de plus de concertation notamment avec les élus.

En filigrane, dans son communiqué, l’ARS maintient le doute en remplaçant le mot maternité par centre périnatal et le sort de la chirurgie se dessine toujours autour du seul objectif de l’ambulatoire.


Pour décoder le langage administratif, l’ARS garde le rapport Rosetti mais sans le dire et elle espère que la mobilisation des derniers mois retombe.


Comme au foot, on va se rejouer une nouvelle mi temps :


Avec les personnels du centre hospitalier, les usagers,la population, avec toutes les organisations qui se battent pour un hôpital de plein exercice, il reste à construire dans la durée une riposte avec des mobilisations multiformes.

Quand bien même les annonces de Macron au président de la FFF * relève du « fait du prince » ne boudons pas le plaisir d’avoir fait reculer l’ARS, d’avoir contribuer au « licenciement » du député En Marche Kerlogod.

Il ne faudrait pas que ce succès soit dilapidé dans la pseudo concertation entre l’État et les élus locaux, qui vantent déjà les vertus du dialogue social que doit mettre en œuvre la première ministre Borne dès ce mois de septembre.


Or chacun sait que « ce n’est pas dans les salons que nous aurons satisfaction »….


comité Nathalie Le Mél du NPA



*FFF fédération française football présidée par ..Noel Le Graet

vendredi 2 septembre 2022

 

Contre l’exclusion de la CGT du syndicat CGT PSA-Poissy et de Jean-Pierre Mercier

Jean-Pierre MERCIER a lancé cette pétition

Contre l’exclusion de la CGT 

·         de l’ensemble du syndicat de PSA Poissy (syndicat historique), 

·         de Farid Borsali, secrétaire général 

·         de Jean-Pierre Mercier, porte-parole CGT Groupe PSA/Stellantis

·         Pour le respect de la démocratie syndicale

La veille du départ en congés d’été, la FTM (Fédération des travailleurs de la métallurgie) CGT a envoyé un huissier de justice au domicile de chacun des délégués CGT PSA de l’usine de Poissy pour les assigner au tribunal, afin d’obtenir leur exclusion de la CGT, comme si par les temps qui courent, nous étions trop nombreux à la CGT ! La Fédération demande au tribunal que les délégués soient frappés chacun de 1000 euros par infraction s’ils continuent de se réclamer de la CGT !

Depuis 18 mois, la FTM mène une politique de division dans la CGT à PSA Poissy : elle a créé artificiellement, illégalement et au mépris des statuts confédéraux un 2e syndicat CGT dans l’usine, et elle a démandaté arbitrairement Jean-Pierre Mercier de son mandat de Délégué syndical central, bien qu’il ait été élu avec 88 % des voix par les 250 élus et mandatés CGT de l’ensemble du groupe PSA/Stellantis.

La Fédération des travailleurs de la métallurgie voudrait imposer sa loi dans les syndicats CGT du Groupe PSA/Stellantis. 

La FTM choisit la voie judiciaire et publique plutôt que la procédure interne prévue par les statuts confédéraux, pour éviter d’ouvrir un débat démocratique dont elle sait qu’elle sortirait perdante.

Que des désaccords existent dans la CGT, quoi de plus normal ? Mais ils doivent se régler à travers la discussion fraternelle et non à coups d’exclusion et en piétinant la démocratie syndicale.

« Syndiqué acteur décideur » ne doit pas être qu’une formule de congrès !

Signez et faites signer la pétition contre l’exclusion de la CGT du syndicat PSA-Poissy ainsi que celle de Farid Borsali et de Jean-Pierre Mercier, et pour le respect de la démocratie syndicale. Pour une CGT unie contre le patronat !

L’audience au tribunal aura lieu le jeudi 20 octobre. La CGT PSA Poissy organisera ce jour un grand rassemblement de soutien, pour la démocratie syndicale, devant l’annexe du tribunal de Bobigny, 1, promenade Jean-Rostand.