En Catalogne, la CUP, Anticapitalistas et le syndicat CGT proposent la socialisation des usines Nissan

Publié le par NPA Auto Critique. Information transmise par Anticapitalistas
La CUP, les "Anticapitalistes" et le syndicat CGT proposent la socialisation des usines de Nissan pour fabriquer des véhicules électriques.
La Cup, "candidature d'unité populaire" est une formation catalane radicale, Anticapitalista est présent dans tout l'Etat Espagnol, la CGT est une organisation syndicale de tradition anarchiste active notamment dans l'industrie automobile.
La présentation de l'initiative sur le site en ligne Publico
L'objectif principal du projet est de maintenir les 25 000 emplois généré directement et indirectement autour de Nissan, en empêchant leur suppression et en évoluant vers un modèle de mobilité plus durable s'inscrivant dans la transition écologique et l’indépendance industrielle. "Une alternative est réelle et possible. Nous parlons d'un processus compliqué, mais le modèle actuel nous conduit à un désastre écologique et ne peut pas être maintenu", a déclaré Daniel Mulero, un activiste anticapitaliste, lors de la conférence de presse.
"Il est essentiel de garder l'usine en capacité de produire. En tant que syndicat, et avec les autres organisations, nous allons plus loin. Après les initiatives de l'entreprise et des gouvernements, il doit y avoir celles de la classe ouvrière", a déclaré Diego Rejón, syndicaliste de la CGT. La fermeture de Nissan "est un précédent que d'autres entreprises peuvent utiliser, et devrait donc servir à proposer d’autres solutions", a réaffirmé le secrétaire à la formation de la Fédération des syndicats de l'industrie métallurgique (FESIM) et travailleur chez SEAT.
Avec une voiture pour 100 000 habitants, l'usine de Nissan fonctionnerait pendant dix ans
La proposition, présentée ce jeudi à Barcelone, part de la nécessité de changer le modèle de mobilité, en misant d'abord sur la marche et le vélo, en renforçant le réseau de transport public et, en favorisant l'utilisation de véhicules partagés ou d'autopartage là où ce n’est pas possible autrement. L'usine de Nissan pourrait se spécialiser dans la production de ces voitures, en commençant par la conversion et le recyclage des véhicules thermiques. "Nous devons remplacer le véhicule privé par l'autopartage, avec une entreprise publique et la participation des travailleurs", a déclaré Daniel Mulero.
Selon l'étude présentée, si une voiture pour 100 000 habitants était envisagée, la production de l’usine Nissan serait assurée pour dix ans. Avec un abonnement mensuel de 10 euros payé par 25% de la population, l'état obtiendrait des bénéfices, ont-ils expliqué.
Le financement pourrait être obtenu de différentes sources, y compris par le remboursement des subventions que Nissan a reçues de différentes administrations et qui s'élèvent à 180 millions d'euros sur dix ans. Devrait s’y ajouter l’aide que les gouvernements catalan et l’État espagnol avaient annoncée qu'ils étaient prêts à donner à Nissan pour commencer à produire un nouveau modèle, soit environ 100 millions d’euros. Le fonds du gouvernement pour relancer l'économie après le Covid-19 et le Fonds de l'Union européenne pour lutter contre la crise climatique sont également deux sources de financement ciblées par les organisations. Enfin ils rappellent que le terrain de l'usine Nissan de Barcelone appartient à une zone franche, de sorte qu'une politique d'exonération des loyers pourrait y être mise en œuvre.