La loi raciste : Darmanin a raté son coup, empêchons la récidive !
- Publication le 18 décembre 2023
Lundi 11 décembre, Gerald Darmanin a vu son projet de loi contre les migrants et migrantes retoqué à l’Assemblée. Vendredi 15 décembre, il s’est néanmoins rendu à Calais pour le défendre à nouveau. Le même jour, au large des côtes, deux hommes ont disparu en tentant de se rendre en Angleterre, allongeant encore la liste des noyés de la Manche et de la Méditerranée.
La politique anti-immigration des Macron, Darmanin et de tous les gouvernements européens tue. Elle tue des travailleuses et des travailleurs dont le seul tort est de ne pas être nés dans le bon pays et dans la bonne classe sociale.
LR, RN, macronistes… la surenchère anti-immigrés
Ce ne sont jamais les affairistes, les dirigeants de firmes multinationales ni les exploiteurs qui rencontrent des barrières : pour ceux-là, la liberté de circulation est totale ; elle l’est pour leurs capitaux et leurs marchandises, issues du pillage des richesses sur toute la planète.
Mais pas question pour les représentants des classes riches de laisser passer tous ceux et celles qui fuient la misère des pays qu’ils ne cessent de piller. Et s’il faut aux patrons des travailleurs immigrés pour remplir les tâches les plus pénibles et les plus mal payées, Macron et Darmanin veulent, en durcissant les règles, permettre de les exploiter toujours plus, en faisant dépendre leur titre de séjour de leur emploi, en exerçant un chantage au renouvellement des papiers.
Pour faire passer sa loi, le gouvernement croyait pouvoir compter sur le soutien des Républicains et sur la collaboration du Rassemblement national (RN). Comme l’a déclaré la députée Renaissance, Nadia Hai, lors d’un débat avec un de ses collègues du RN, les macronistes pensaient offrir « sur un plateau d’argent » un débat parlementaire sur le thème de prédilection des lepénistes !
La claque qu’a reçu Darmanin au Parlement est en partie due au fait que ces alliés potentiels-là, surenchérissant sur le terrain du racisme et des lois anti-ouvrières, l’ont lâché. S’il remet aujourd’hui son projet sur la table d’une commission mixte entre l’Assemblée nationale et le Sénat, c’est pour marchander avec ceux-là un soutien, quitte à rendre sa loi encore plus inhumaine.
Et n’attendons rien d’une gauche parlementaire qui n’a jamais défendu l’ouverture des frontières et les droits des migrants et migrantes.
Mêmes patrons, même combat !
Tout ce que les travailleurs et les travailleuses ont gagné dans l’histoire, c’est par leurs luttes, les manifestations et les grèves. Dans ces luttes, comme au travail au quotidien, que l’on soit de nationalité française ou autre, avec ou sans papiers, on est tous de la classe de ceux et celles qui triment pour produire des richesses… et qui touchent des salaires bien inférieurs à la richesse qu’ils produisent !
La seule frontière pour nous, c’est celle qui sépare les exploités des exploiteurs.
Celles et ceux qui ont dû traverser les mers et les frontières sont parmi les plus exploités d’entre nous, dans les cuisines des restaurants, les chantiers du bâtiment, l’entretien des bureaux ou les services à la personne, sans-papiers, non déclarés, en intérim ou emplois précaires. Une raison de plus d’être tous et toutes solidaires.
Cette solidarité entre les exploités du monde entier, nous sommes d’ailleurs beaucoup à l’exprimer aussi chaque semaine depuis octobre, dans les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien. Ce sont ces mêmes dirigeants qui arment et défendent inconditionnellement l’État israélien pour avoir un gendarme contre les populations pauvres du Moyen-Orient et qui, ici, exploitent et tentent de nous diviser.
Contre le projet de loi Darmanin, contre toutes les lois racistes, pour la liberté de circulation et d’installation de toutes et tous, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de France le week-end des 16 et 17 décembre ou en début de semaine. Continuons le combat !
Éditorial du NPA du 18 décembre 2023
