mercredi 27 août 2025

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Bayrou se fait hara-kiri, mais c’est sa politique qu’il faut faire tomber en bloquant le pays par la grève !

François Bayrou a décidé de demander un vote de confiance de l’Assemblée nationale convoquée en session extraordinaire le 8 septembre. En se plaçant sur le terrain parlementaire deux jours avant l’appel du 10 à tout bloquer, Bayrou révèle la crainte qu’un mouvement d’ampleur, une grève qui s’étendrait jusqu’à devenir générale, ne balaye tout sur son passage, partis de la gauche gouvernementale et syndicats compris.

Bayrou va sans doute tomber. Bon débarras ! Mais resteraient Macron et, surtout, le patronat qui, lui, ne « tombera » pas le 8 septembre au soir ! Car le plan de Bayrou est une déclaration de guerre aux travailleurs et aux classes populaires faite au nom du patronat et de la bourgeoisie.

Feu nourri sur les classes populaires

Sous prétexte de nous faire payer leur dette, Macron-Bayrou et, derrière eux le patronat, cherchent en fait à nous faire les poches pour financer l’augmentation de plus de 50 % du budget de l’armée depuis 2017 et, surtout, les 211 milliards d’euros annuels de subventions aux entreprises. Mais pas question pour eux de s’en prendre aux grands patrons, licencieurs, gavés d’aides de l’État. Rien qu’en 2024, les exonérations de cotisations sociales pour les salaires proches du Smic que l’État paye à leur place ont atteint 80 milliards d’euros.

Non, c’est bien aux travailleurs qu’ils veulent s’en prendre : 3 000 emplois supprimés et les salaires gelés dans la fonction publique, baisse de la durée d’indemnisation du chômage pour les travailleurs privés d’emploi, gel des pensions et suppression de l’abattement de 10 % d’impôts pour les retraités. Et, comble de l’indécence, Macron-Bayrou veulent allonger le délai de carence des arrêts-maladie à sept jours, en augmentant les franchises et en supprimant ou réduisant le remboursement de médicaments essentiels, y compris pour une partie des affections longue durée. Sans oublier la menace sur les deux jours fériés et la remise en question de la cinquième semaine de congés payés qui ont indigné tous les travailleurs.

Face à leur déclaration de guerre, pas d’autre choix que de nous battre

La date du 10 septembre s’est répandue comme l’occasion de mener une première bataille contre toutes ces attaques, avec des appels à « bloquer le pays ». Certains ont cru voir l’extrême droite à la manœuvre. Mais le RN a surtout cherché à prendre de la distance avec tout appel à la grève. D’ailleurs, ce que réclamait le RN à Bayrou pour soutenir son projet de budget était de s’en prendre aux travailleurs immigrés, de baisser la contribution française à l’Union européenne et de supprimer des dizaines d’agences de l’État, c’est-à-dire attaquer les services publics. Rien qui s’en prendrait aux riches et au patronat !

À gauche, seule La France insoumise a appelé à la mobilisation, tout en laissant aux centrales syndicales la tâche d’organiser la grève. Celles-ci ne semblent d’ailleurs pas pressées de donner aux travailleurs les moyens de se mobiliser en mettant leur poids dans la balance. Sophie Binet a pris ses distances avec l’appel du 10 septembre en s’interrogeant sur les moyens de bloquer le pays. Ce n’est pourtant pas compliqué ! Occuper la rue pour vérifier que nous sommes nombreux à vouloir battre Macron et le patronat, et construire une grève qui s’étende jusqu’à devenir générale : bloquer, c’est faire grève !

Se réunir, débattre, s’organiser pour gagner

Pour préparer la journée du 10, des assemblées générales ont été prévues dans certaines villes ou entreprises. La mobilisation est nécessaire. Nous avons besoin de discuter entre collègues pour voir jusqu’où chacun se sent prêt à aller, comment construire et étendre un vrai mouvement « qui bloque tout ».

Quel que soit le gouvernement qui sortira des derniers soubresauts parlementaires, ce sera un gouvernement de combat contre les travailleurs et il nous faudra livrer une bataille que les capitalistes espèrent gagner sans combat. Oui, il faudra tout bloquer, par la grève. Alors, avant le 10 comme après, les jours de la rentrée doivent être le point de départ de notre riposte collective.

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 26 août 2025