« L’État de Palestine » de Macron : un cimetière sans drapeau
- Publication le
« Vous finirez par reconnaître un cimetière. » Tels sont les mots glaçants utilisés par l’ancien ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi, et l’historien Vincent Lemire, dans une tribune adressée à Macron et publiée dans Le Monde mardi 5 août.
Le 25 juillet dernier, Macron a déclaré qu’il reconnaîtra « l’État de Palestine » en septembre prochain lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Un « État » qui doit cependant accepter sa démilitarisation et reconnaître pleinement Israël…
Une déclaration qui ne change pas grand-chose à la situation des Palestiniens sur place… La France a décidé de participer aux opérations de largage d’aide humanitaire au-dessus de Gaza, aux côtés des Émirats arabes unis et de la Grande-Bretagne. Une « goutte d’eau […] largement insuffisante » a prévenu le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Le 5 août, cinq nouvelles personnes sont mortes de faim dans l’enclave. Les familles en sont réduites à chercher dans le sable les légumineuses et le riz largués par parachute…
La répression contre la solidarité avec la Palestine continue
Dans le même temps, le gouvernement continue de réprimer tout mouvement de solidarité avec la lutte du peuple palestinien pour sa survie. Prétextant de tweets antisémites publiés par une étudiante d’origine gazaouie de Sciences Po Lille, le ministère des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé le 1er août que les ressortissants gazaouis évacués de l’enclave ne seraient plus accueillis sur le sol français. Il a également déclaré que « tous les profils qui sont entrés en France vont faire l’objet d’une nouvelle vérification ». Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, a quant à lui annoncé faire des « propositions » pour « améliorer le processus de sélection des étudiants internationaux ». Sous prétexte de lutte contre l’antisémitisme, le gouvernement saisit donc cette opportunité pour mener une nouvelle campagne raciste et stigmatisante envers les étudiants étrangers, et notamment les étudiants d’origine palestinienne.
Cette répression frappe aussi les militants et militantes solidaires de la Palestine. Dimanche 27 juillet, deux jeunes ont fait 22 heures de garde à vue pour avoir sorti un drapeau palestinien sur le parcours du Tour de France, alors que des drapeaux de nombreux autres pays étaient également brandis par d’autres spectateurs. Comme l’a déclaré un des deux jeunes interpellés dans une interview à l’Humanité : « Monsieur Macron, vous voulez reconnaître la Palestine, mais avec quel drapeau du coup ? »
Un État sans drapeau et avec une population morte de faim, voilà « l’État de Palestine » que les impérialistes sont prêts à reconnaître.
Aurélien Pérenna
