Concurrence et accords entre les États-Unis et l’Union européenne : rien à gagner pour les travailleurs !

Le 27 juillet, les États-Unis et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sont parvenus à un accord commercial. Les produits européens qui arrivent aux États-Unis seront taxés à hauteur de 15 %, au lieu des 30 % promis par Trump. Certains secteurs sont exemptés de cette surtaxe, comme l’aéronautique, la pharmacie, l’alcool… En contrepartie, l’Union européenne (UE) s’engage à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie et à ce que ses entreprises effectuent 600 milliards de nouveaux investissements aux États-Unis. Le 5 août, l’UE a suspendu ses représailles commerciales prévues contre les États-Unis.
Pour Bayrou, seules les classes populaires doivent se sacrifier !
Mais en France, François Bayrou a dès le lendemain exprimé son opposition à l’accord, parlant « d’humiliation » et d’un « jour sombre ».
Ce même Bayrou ne voyait pourtant pas « d’humiliation » ou de « jour sombre » quand il a annoncé son plan d’économies de 43,8 milliards d’euros. Tout va bien de son point de vue, quand c’est aux travailleurs et travailleuses de se sacrifier, notamment en perdant deux jours fériés, avec le gel des aides sociales et des salaires, des médicaments moins remboursés, des suppressions d’emplois dans les services publics… Dans un contexte de licenciements massifs, avec près de 300 000 emplois menacés dans plus de 300 entreprises.
Si Bayrou est indigné par la politique de Trump, c’est parce qu’il est inacceptable pour lui de faire payer quoi que ce soit aux capitalistes. Ces deux dirigeants, comme tous leurs homologues du monde, sont les défenseurs résolus de leur classe dominante.
Aucune illusion n’est possible : ce n’est jamais parmi ces dirigeants que nous trouverons des alliés. Leurs frontières et leurs guerres commerciales ne serviront jamais à nous défendre, seulement à diviser les travailleurs et travailleuses du monde, pour nous empêcher de nous en prendre ensemble à nos exploiteurs.
Préparons une riposte à la hauteur
Depuis le mois de juillet, un appel à la mobilisation contre le plan Bayrou circule sur les réseaux sociaux, pour « bloquer le pays » mercredi 10 septembre. Cet appel rappelle celui des Gilets jaunes, en 2018, qui avait fait trembler Macron.
D’ores et déjà, des appels syndicaux à la grève ont été lancés pour le 10 septembre, notamment par les fédérations de la CGT des industries chimiques, du commerce et, dans plusieurs villes, dans la fonction publique territoriale. Il faudra dans les prochaines semaines nous saisir de cette date, en discuter dans nos lieux de travail et être le plus possible à rejoindre la grève.
Si l’ensemble du monde du travail, public comme privé, s’arrêtait le 10 septembre et tous les jours suivants, voilà une riposte qui aurait bien plus de chances de faire reculer Bayrou et toute sa politique, qu’une nouvelle menace de censure parlementaire ou qu’une simple pétition !
Editorial du NPA-Révolutionnaires du 6 août 2025
