CHRONIQUE DE BRETAGNE
NI FOLKLORIQUE, NI PASSÉISTE
MAIS PROFONDÉMENT
RÉVOLUTIONNAIRE. Episode deux.
FESTIVAL INTERCELTIQUE DE LORIENT ,
OU « COMMENT AU COMMERCE RIEN NE RESISTE ».
Un barde, chanteur contestataire et poète emblématique en Bretagne, avait glissé dans une de ses chansons « défloraison publicitaire » cette phrase assassine.
Lorsque le Festival Interceltique de Lorient fut créé en 1971, la culture bretonne sortait de sa quasi clandestinité, et elle devait accompagner et s’épanouir dans les luttes ouvrières et paysannes qui allaient éclater en Bretagne dans l’après 1968.
Comme la plupart des fêtes, festivals, festou noz (1) innombrables dans la péninsule armoricaine, la mondialisation capitaliste n’avait pas encore jeté son dévolu sur cette « valeur marchande ».
C’est donc avec un certain intérêt que nous lisons dans le quotidien Le Télégramme une tribune écrite par Gael Briand, rédacteur en chef du Peuple Breton, journal de l’UDB (2).
« C’est sans doute que le combat pour les langues et l’histoire de Bretagne est trop « politique ». Or, pour rayonner, il ne faut pas cliver. Les grands festivals n’aiment donc pas beaucoup la politique ! Si l’histoire et la langue sont le parent pauvre de la culture bretonne, c’est parce qu’elles touchent à l’identité. Un mot qui fait peur. Encore un. Pas de vague, donc, et on s’en tient à une identité de basse intensité, à la communication institutionnelle et au marketing territorial où une culture a vite fait d’être réduite à un produit de consommation. »
Critique qui doit résonner aux oreilles des dirigeants d’un festival qui se targue de promouvoir les langues cultures et traditions des pays et des peuples de la Celtie (3). Car les écoles associatives en langue bretonne Diwan ont banqué 4500€ , le stand au sein du festival, tarif dit « préférentiel...
Dans le « même temps » comme dirait Macron, nous avons vu le festival des Vieilles Charrues à Carhaix s’en prendre violemment à un groupe qui avait peint sur un décor deux drapeaux palestiniens. Le forçant à les effacer car « ici on ne fait pas de politique »...mais la veille le président Martin accueillait Rachida Dati. L’histoire officielle ne dit pas si elle a demandé des nouvelles des soeurs Goadec (3) et leur a délivré à titre posthume la médaille des palmes académiques…
Il y a quand même un rayon de soleil au tableau de la Celtie et il nous vient d’Irlande, un pays qui connaît le sens des mots colonisation, famine et crime de guerre ( La Pâques 1916 à Dublin).
Un drôle de pays qui a élu un poète président de la République et celui ci a le toupet de déclarer son soutien au peuple palestinien :
Le président irlandais Michael Higgins (4) a appelé lundi le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à recourir aux mesures du Chapitre VII contre Israël, en raison des crimes de génocide et de famine commis contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza.
Or appliquer le chapitre VII c’est prendre toute une série de mesures comme :
"l'interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications, ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication, ainsi que la rupture des relations diplomatiques".
Avant l’usage de la force armée...
Comme quoi toute le monde ne pense pas que pendant le génocide la fête continue.
Comité Nathalie Le Mél du NPA.R
Note
1-fest noz fête de nuit , devient au pluriel festou.
2-Union Démocratique Bretonne, parti breton social démocrate.
3- Les trois soeurs Goadec étaient des chanteuses traditionnelles de kan ha diskan originaires de la région de Carhaix.
4- Mickael D.Higgins fiche wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_D._Higgins
