Rennes : réquisition pour les migrantEs
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NPA.
Depuis
le 17 octobre, plusieurs dizaines de migrantEs et de soutiens ont
procédé à la réquisition d’un immeuble de 18 appartements à Rennes.
Depuis, la vie s’y organise, et nous reprenons la rue pour faire
entendre l’exigence de droits.
Fin août, nous
avions avancé la rentrée militante, avec l’association Un toit c’est un
droit, pour faire face à la mise à la rue de dizaines de familles. Du
12 septembre au 17 octobre, nous avons, avec le Collectif de soutien aux
personnes sans papier (CSP35) et de nombreux soutiens, mené une série
d’occupations afin de mettre à l’abri des personnes à la rue, chaque
jour entre 25 et 70, et d’exiger leur hébergement par la mairie et la
préfecture (voir l’Anticapitaliste n°444). Nous avons connu des
succès partiels, mais le 14 octobre, nous avons commencé à voir revenir
des gens dont nous avions obtenu l’hébergement. La sensation était de
ne pas pouvoir aller plus loin… Alors, l’AG de ce jour-là, tenue dans un
bâtiment de l’université de Rennes 2 – où nous occupions alors cinq
salles transformées en centre d’accueil provisoire – a décidé de se
transformer en « Groupe logement du 14 octobre » et de changer
d’objectif : puisque les occupations « amies » ne donnaient plus le
résultat escompté, il ne nous restait que la réquisition !
Réquisition !
C’est
ainsi que le 17 octobre, nous nous sommes retrouvéEs à plus de 200, au
métro République (lieu traditionnel des rassemblements rennais), pour
une « grande action logement ». Et voilà les 200 manifestantEs de
s’engouffrer dans le métro… pour ressortir peu de temps après au sud de
Rennes. Et en quelques minutes, le bâtiment de l’allée d’Estrémadure
était à nous ! Deux semaines plus tard, il l’est encore, et plus de
100 personnes s’y sont installées, avec la garantie de ne pas être
expulsées par la police, puisque la direction d’Archipel (office de HLM)
nous a proposé de signer une convention valable jusqu’au 15 janvier
(avec un possible avenant pour prolonger s’il n’y a pas de solution de
relogement). Alors la vie peut reprendre ses droits, les familles
s’installer dans des appartements avec l’eau, l’électricité, le
chauffage. CertainEs sont « chez eux » pour la première fois depuis si
longtemps…
Reprendre la rue
Un
matelas alloué à chacunE, des couvertures, des plaques électriques
commencent à équiper les appartements et une cuisine collective est
ouverte pour susciter les échanges. 15 nationalités, des AG traduites en
anglais, russe, allemand, arabe, français articulé… Il est temps
maintenant de se rappeler au bon souvenir des autorités. Alors le
10 novembre, dans une unité que nous défendons depuis longtemps, nous
manifesterons, pour exiger un toit pour touTEs. Nous retrouverons dans
la rue des amiEs, des camarades, qui occupent d’autres lieux ou qui sont
logéEs par des associations, et touTEs ensemble, avec ou sans statut,
nous dirons haut et fort que notre lutte, c’est pour obtenir des droits
pour touTEs, mais aussi pour rétablir immédiatement la dignité de touTEs
malgré et contre les carences de l’État !
Correspondant