ANTIKA HEBDO
Retour sur l’édition 2018 de l’université d’été du NPA
Crédit Photo:
Photothèque Rouge/MILO.
Du
26 au 29 août, la rentrée du NPA s’est fort bien passée lors de son
université d’été, qui a réuni 850 participantEs, soit bien plus que ces
dernières années. Une poussée de participation qui, espérons-le, annonce
une rentrée combative contre Macron et ses tristes sbires.
Il
aura fallu littéralement pousser les murs cette année... Fin août, le
village-vacances Rives-des-Corbières, où le NPA tient son université
d’été depuis maintenant cinq ans, affichait complet. Et pour que
personne ne dorme sur la plage, une centaine de participantEs (qu’ils et
elles en soient ici remerciés) ont été logés à quelques minutes du lieu
de l’université d’été. La rançon d’un succès... que l’on espère
-renouveler l’année prochaine.
Joyeux anniversaire(s) !
Durant
cette édition, le cycle consacré aux « années 68 » aura permis, au
cours de huit séances, en présence de nombreux invitéEs et
intervenantEs, qu’on se livre à un balayage international
enthousiasmant. Parmi les points forts, le Mai 68 français avec Ludivine
Bantigny, Laurence de Cock, Mathilde Larrère et un certain Alain
Krivine, a réuni plus de cent personnes, mais les autres séances (avec
entre autre Fabienne Lauret, Gilbert Pago, Alessandro Stella, François
Coustal ou Philippe Cyroulnik) n’auront pas été en reste. Et sous les
pavés, il y avait bien la plage...
Autre anniversaire,
les 200 ans de la naissance d’un célèbre barbu (oui, la barbe est
définitivement à la mode...) ont permis en quatre séances de revenir sur
l’héritage d’un marxisme vivant. À l’opposé d’une muséification du
génial penseur, les réunions où sont intervenus notamment Catherine
Samary, Alain Bihr, Olivier Besancenot, Ludivine Bantigny, Michael Löwy
et Jean Batou auront réuni entre 50 et 120 personnes.
Enfin,
les 100 ans de la Révolution allemande n’ont pas non plus été oubliés,
réunissant entre 50 et 60 personnes à la librairie La Brèche.
Continuons le débat...
Avec
nos nombreux invitéEs, l’échange aura été passionnant. À commencer par
les deux interventions d’Edwy Plenel, qui ont réuni 150 personnes sur le
droit à l’information, et 260 personnes autour d’une réflexion sur des
pistes stratégiques pour notre camp social en compagnie d’Olivier
Besancenot et de François Sabado.
Quelques semaines
après la grande opération de récup macronienne autour de la victoire des
« Bleus », les deux interventions de Mickaël Correia dans notre
université d’été auront permis d’aborder la dimension populaire du
football, et les limites du sport-business. Un salutaire ballon d’air
frais...
Port-Leucate a aussi été l’occasion de deux
débats centraux avec des organisations politiques invitées. Autour de
Philippe Poutou, devant 130 personnes, le premier débat a réuni des
représentantEs d’un large spectre de la gauche politique autour de la
question de la lutte contre les licenciements. Deux jours plus tard, le
débat avec Lutte ouvrière (une grande première pour eux), autour de
quelle politique pour les élections européennes, a fait le plein : près
de 300 personnes ont pu voir les représentantEs des deux organisations
échanger arguments et contre-arguments...
Sur cette
même question européenne, le débat plus interne organisé par le comité
exécutif du NPA a réuni 140 personnes le mercredi matin.
Internationalistes !
Plus
que jamais, notre identité internationale a imprimé sa marque à
l’université d’été. À commencer par une plénière de 240 personnes mardi
après-midi : « De l’air, ouvrons les frontières ! » Celle-ci a permis
aux interventions des camarades migrantEs de soulever la salle, à
Isabelle Saint-Saëns (GISTI et Migreurop) de donner un éclairage sur les
politiques criminelles de la France et de l’Europe, et à Suzel Prior et
Gibi Bonnet (La Roya citoyenne) de nous transmettre leur précieuse
expérience de solidarité.
À la librairie, Fatima
Ouassak est revenue sur le racisme d’État, avec une réflexion sur
l’articulation entre les oppressions de classe, de genre et de « race ».
Dans
le cycle international, nos invitéEs et intervenantEs ont permis de
couvrir un large espace thématique et géographique. Du Moyen-Orient avec
Marc Hakim de Souria Houria (Syrie liberté) à la Palestine avec
Dominique Vidal ; d’Éric Toussaint sur la dette et l’alternative
européenne à Alex Merlo et Laia Facet d’Anticapitalistas (État
espagnol) ; de Daniel Guerrier sur la lutte du peuple kanak à Mireia
Boya, ancienne députés de la CUP...
Préparer notre rentrée
Avec
le traditionnel meeting, qui a eu lieu cette année le lundi soir, les
interventions de nos porte-parole Philippe Poutou et Christine Poupin,
de militantEs de différents secteurs (cheminote, postier, étudiante) et
deux représentantEs du CSP 20e et de la CSP 75, nous ont plongés de plain-pied dans la rentrée sociale et politique.
À
travers différents ateliers, c’est aussi le mouvement du printemps
dernier et les luttes – passées et à venir – qui se sont invitées dans
notre programme. La mobilisation contre la sélection dans la jeunesse,
les premiers bilans du mouvement cheminot du printemps, l’offensive
programmée contre les services publics, les projets macroniens sur la
protection sociale, les grèves dans différents départements à La
Poste... Une séance a aussi été consacrée à l’analyse de l’orientation
des différents syndicats, avec une mise en perspective pour cette
rentrée.
Avec en point d’orgue de tout cela une séance
sur les stratégies pour nos mobilisations, qui a réuni 90 personnes dans
une salle pleine à craquer.
Et la culture dans tout ça ?
La
présence de la blogueuse--autrice de BD-féministe Emma nous a fait bien
plaisir. Et elle n’a pas ménagé ses efforts pour animer notre
université d’été : rencontre, apéro-dédicace à notre librairie,
atelier... Une BD décidément à l’honneur cette année avec la
participation d’Angel de la Calle, auteur et dessinateur espagnol, et
SoSkuld, qui a présenté à la librairie son travail et son expérience
professionnelle et artistique dans un atelier -consacré à l’hôpital.
Les soirées n’ont pas été en reste. En présence de 300 personnes, la projection du film En guerre a
permis un échange vivant avec son réalisateur Stéphane Brizé, tout
comme les projections des documentaires de Quentin Ravelli (Bricks) et d’Alexandra Dolls (Derrière les fronts : résistances et résiliences en Palestine) dans des salles plus modestes mais, elles aussi, archi pleines. Mardi en fin d’après-midi, l’avant-première de Wine calling,
en présence de son réalisateur, de son producteur, et de deux
producteurs de vins du Roussillon, a été suivie d’une dégustation de vin
fort appréciée par les participantEs...
Cela faisait
longtemps que nous n’avions pas donné de place au théâtre à notre
université d’été, et la représentation, mardi soir, de la pièce Made in Palestine par la troupe de théâtre belge Croquemitaine aura aussi été un des chouettes moments de cette année.
Enfin, c’est presque devenu une tradition, le dernier soir a permis au groupe 3e
Class d’envoyer quelques sons électriques tout à fait salutaires, se
permettant quelques clins d’œil (contre la police) et reprises (« On
lâche rien ! », « Motivés »...) tout à fait complices.
Vous
l’aurez compris, rendre compte de quatre jours de réunions, de soirées,
de discussions en terrasse, à la piscine ou à la plage, est presque
mission impossible. Et peut-être qu’en définitive, la meilleure des
façons de se faire une idée précise, c’est d’y venir (ou d’y revenir)
l’année prochaine.
Enfin, nous ne pouvons terminer cet
article sans saluer nos camarades de la commission Marion et Mathieu
qui, après des années de bons et loyaux services (et de tâches
logistiques souvent ingrates...), vont passer la main. Ils pourront
enfin profiter de toute la richesse du programme de la prochaine
université d’été.
Commission université d’été