samedi 8 septembre 2018

LE BON SAUVEUR


                    PSYCHIATRIE
Communiqué de presse du syndicat  CGT du centre hospitalier spécialisé de BEGARD

Les manifestants ont été accueillis par le maire, Gérard Le Caër, et la conseillère départementale Cinderella Bernard.
La Fondation Bon Sauveur de Bégard à la dérive.

En effet, suite à la fermeture de lits (23 lits service d’admissions et 10 lits service soins prolongés) il est de plus en plus difficile pour les familles de faire hospitaliser leurs proches à la Fondation Bon Sauveur. Les unités de soins sont saturées, l’unité de soins sans consentement, Sainte Camille, a un taux d’occupation de 100,46% sur l’année 2017 et l’unité d’admissions libres, Keravel, de 153,25%.Chose incroyable, décision a été prise que cette unité passe de 37 lits à 14 lits en 2018… 

La durée moyenne d’hospitalisation ne cesse de diminuer pour libérer de la place dans les unités et répondre aux demandes d’hospitalisations, cela occasionne régulièrement des ré-hospitalisations de patients n’étant pas suffisamment stabilisés. Dans le même temps la Direction ferme des lits uniquement dans le but de répondre à la logique budgétaire imposée par la « politique de santé »menée depuis de nombreuses années.

Alors que nous vivons dans une région où le taux de suicide est supérieur à 47,7% à la moyenne nationale, où il y a 2,4 décès/ jour en Bretagne par suicide, où le taux d’hospitalisations pour tentative de suicide dans les Côtes d’Armor est le plus élevé de Bretagne ( 23,7 hospitalisations pour 10000 hommes et 33,3 hospitalisations pour 10000 femmes),où la capacité d’accueil est de 73 lits pour 100000 habitants contre 100 lits pour 100000 habitants pour la moyenne nationale, il semble évident que la Bretagne est sous dotée. Cependant les « têtes pensantes » jugent nécessaire de fermer des lits ! Quelle est la corrélation entre ces taux et la fermeture de lits à la Fondation Bon Sauveur ? 

Actuellement le Conseil d’Administration refuse d’intégrer les représentants des salariés à leurs réflexions sur l’avenir de l’hôpital, et ce malgré leur slogan « résolument proche, humain et innovant », inscrit en première page du projet d’établissement de la Fondation Bon Sauveur. Une demande de Conseil de Surveillance extraordinaire formulée auprès de Mr Clec’h, Maire de Bégard et Président du Conseil de Surveillance, est restée sans réponse.

Puisque les lits sont saturés et les effectifs en constante diminution, les soignants ont le sentiment de ne plus pouvoir prendre en soin convenablement les personnes accueillies, de ce fait les soignants se trouvent en souffrance, plusieurs salariés quittent leur travail en pleurs et les arrêts de travail sont en constante augmentation. Dans le même temps la Direction est en réflexion sur la mise en place de nouveaux cycles de travail pour les salariés de la Fondation Bon Sauveur cela dans un unique but de diminuer la masse salariale et ainsi effectuer encore et encore des économies sur ce qui est pourtant essentielle à nos professions : la relation humaine.

Le virage ambulatoire voulu par L’ARS et mis en œuvre aveuglément par la Direction tente d’orienter les patients vers les centres médicaux psychologique, mais ceux-ci sont déjà saturés, 2 mois d’attente pour un RDV avec un psychiatre et parfois plus pour un RDV avec une psychologue. Cela ne répond en aucun cas aux demandes et besoins de la population.

La CGT de la Fondation Bon Sauveur dénonce la politique comptable et économique actuelle au détriment du Soin et du Bien-être des personnes accueillies, ainsi que des salariés.

La CGT de la Fondation Bon Sauveur demande des moyens humains et financiers, la création d’une unité pour adolescents, la réouverture d’une unité spécifique de soins prolongés en psychiatrie et le maintien de deux services d’entrées en hospitalisation libre à la Fondation Bon Sauveur.