PSYCHIATRIE
Communiqué de presse du syndicat CGT du centre hospitalier spécialisé de BEGARD
La Fondation Bon
Sauveur de Bégard à la dérive.
En effet, suite à la fermeture de lits
(23 lits service d’admissions et 10 lits service soins prolongés)
il est de plus en plus difficile pour les familles de faire
hospitaliser leurs proches à la Fondation Bon Sauveur. Les unités
de soins sont saturées, l’unité de soins sans
consentement, Sainte Camille, a un taux d’occupation de
100,46% sur l’année 2017 et l’unité d’admissions libres,
Keravel, de 153,25%.Chose incroyable, décision a été prise que
cette unité passe de 37 lits à 14 lits en 2018…
La durée moyenne d’hospitalisation
ne cesse de diminuer pour libérer de la place dans les unités et
répondre aux demandes d’hospitalisations, cela occasionne
régulièrement des ré-hospitalisations de patients n’étant pas
suffisamment stabilisés. Dans le même temps la Direction ferme des
lits uniquement dans le but de répondre à la logique budgétaire
imposée par la « politique de santé »menée depuis de
nombreuses années.
Alors que nous vivons dans une région
où le taux de suicide est supérieur à 47,7% à la moyenne
nationale, où il y a 2,4 décès/ jour en Bretagne par suicide, où
le taux d’hospitalisations pour tentative de suicide dans les Côtes
d’Armor est le plus élevé de Bretagne ( 23,7 hospitalisations
pour 10000 hommes et 33,3 hospitalisations pour 10000 femmes),où la
capacité d’accueil est de 73 lits pour 100000 habitants contre 100
lits pour 100000 habitants pour la moyenne nationale, il semble
évident que la Bretagne est sous dotée. Cependant les « têtes
pensantes » jugent nécessaire de fermer des lits ! Quelle
est la corrélation entre ces taux et la fermeture de lits à la
Fondation Bon Sauveur ?
Actuellement le Conseil
d’Administration refuse d’intégrer les représentants des
salariés à leurs réflexions sur l’avenir de l’hôpital, et ce
malgré leur slogan « résolument proche, humain et innovant »,
inscrit en première page du projet d’établissement de la
Fondation Bon Sauveur. Une demande de Conseil de Surveillance
extraordinaire formulée auprès de Mr Clec’h, Maire de Bégard
et Président du Conseil de Surveillance, est restée sans réponse.
Puisque les lits sont saturés et les
effectifs en constante diminution, les soignants ont le sentiment de
ne plus pouvoir prendre en soin convenablement les personnes
accueillies, de ce fait les soignants se trouvent en souffrance,
plusieurs salariés quittent leur travail en pleurs et les arrêts
de travail sont en constante augmentation. Dans le même temps la
Direction est en réflexion sur la mise en place de nouveaux cycles
de travail pour les salariés de la Fondation Bon Sauveur cela dans
un unique but de diminuer la masse salariale et ainsi effectuer
encore et encore des économies sur ce qui est pourtant essentielle
à nos professions : la relation humaine.
Le virage ambulatoire voulu par L’ARS
et mis en œuvre aveuglément par la Direction tente d’orienter les
patients vers les centres médicaux psychologique, mais ceux-ci sont
déjà saturés, 2 mois d’attente pour un RDV avec un psychiatre et
parfois plus pour un RDV avec une psychologue. Cela ne répond en
aucun cas aux demandes et besoins de la population.
La CGT de la Fondation Bon Sauveur
dénonce la politique comptable et économique actuelle au détriment
du Soin et du Bien-être des personnes accueillies, ainsi que des
salariés.
La CGT de la Fondation Bon Sauveur
demande des moyens humains et financiers, la création d’une unité
pour adolescents, la réouverture d’une unité spécifique de soins
prolongés en psychiatrie et le maintien de deux services d’entrées
en hospitalisation libre à la Fondation Bon Sauveur.