OUEST FRANCE
Saint-Brieuc. Suicide de Gwenaël Le Goffic : le tribunal ne reconnaît pas la faute de Nutréa
Le
Tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Saint-Brieuc a
rendu son jugement, jeudi 27 septembre, concernant l’accident du travail
de Gwenaël Le Goffic. Le chauffeur livreur de l’entreprise Nutréa, une
filiale de Triskalia, s'était suicidé le 21 mars 2014, sur le site de
Plouisy. Le tribunal ne reconnaît pas la faute inexcusable de
l’employeur. Édith Le Goffic, son épouse, fait appel de ce jugement.
Le suicide est bien un accident du travail
Dans un premier jugement rendu le 3 septembre 2015, le Tass de Saint-Brieuc avait déclaré que le suicide de Gwenaël Le Goffic constituait bien un accident du travail au sens de l’article L 411-1 du Code de la sécurité sociale, ce qu’avait contesté la coopérative Nutréa-Triskalia, mais aussi la Mutualité Sociale Agricole d’Armorique.L’union régionale Solidaires de Bretagne, et le collectif de soutien aux victimes des pesticides continuent à soutenir Édith Le Goffic et l’accompagnent dans sa démarche de faire appel.
« Il aurait dû signaler ses problèmes de santé »
Dans un communiqué, ils soulignent : « Le Tass a considéré que les éléments du dossier ne permettaient pas d’établir que le passage à l’acte suicidaire était prévisible par l’employeur compte tenu notamment de l’absence de doléances exprimées par Monsieur Le Goffic. Selon le tribunal, Gwenaël Le Goffic aurait dû signaler ses problèmes de santé à son employeur. »Mais Solidaires et le collectif assènent : « C’est bien sur l’employeur que pèse l’obligation de sécurité et de prévention des risques. »