Elections Européennes en Bretagne: non à la participation.
Voici le texte cosigné
par deux des composantes de l'indépendantisme de Gauche en Bretagne à
propos du scrutin Européen du 26 mai prochain. Elles avaient également
signé avec d'autres organisations indépendantistes et anticapitalistes Européennes un texte internationaliste sur ce sujet : “Pour la souveraineté des peuples, non à l’Union Européenne”.
Elections Européennes en Bretagne: non à la participation.
Le scrutin européen approche et entant
que militantEs Indépendantistes de Gauche pour une Bretagne libre,
réunifiée , brittophone, socialiste, féministe, antipatriarcale nous
tenons a faire connaitre notre position.
En tant que BretonNEs,
nous constatons que la Bretagne qui était au dernier scrutin noyée dans
une circonscription Grand Ouest sans âme est définitivement absente de
cette élection par la mise en place de la liste unique qui est un
dispositif de plus pour nier le caractère plurinational de cet état.
Nous ne pouvons donc nous exprimer en tant que peuple distinct dans
cette élection.
L’UE ne nous à pas garantie l’égalité
linguistique car en ne reconnaissant de façon officielle que les langues
et cultures des états dominants l’UE nie la diversité linguistique et
culturelle. Elle ne garantit en rien les droits linguistiques et
culturels de millions de citoyens européens et singulièrement des
Bretons.
En tant que militantEs investiEs dans de nombreuses luttes sociales
nous ne pouvons que constater que depuis la loi travail la répression
policière et judiciaire des mouvements de contestations sociaux sont la
norme dans cet état. A l’heure où la justice et la police déchainées
cognent durement sur les révoltés des ronds-points, les émeutiers de
toutes sortes , où les Gilets Jaunes et assimilés sont éborgnés par les
armes de guerre de la police en toute impunité il nous parait impossible
de prendre part à cette élection en faisant croire ainsi à l’existence
d’une quelconque culture démocratique française.
La limitation des libertés est chaque
jour confirmée par les interdictions de manifester, les arrestations de
journalistes, le fichage de masse…Voter dans ce contexte comme si de
rien n’était revient à être complice.
L’Union Européenne comme le FMI et la
banque mondiale ont depuis le début des années 2000 dans l’état français
et ailleurs en Europe, par des demandes d’ajustements budgétaires
dégradés nos conditions de vie de travailleurs, de membres des classes
les plus populaires en comprimant les dépenses de santé, d’éducation, en
dérégulant le droit du travail. Ce sont ces mesures d’austérité que les
plus pauvres, les femmes, les jeunes, les migrants sont les premiers à
subir de plein fouet particulièrement hors des métropoles.
En tant qu’alliés des luttes LGBTQI
nous constatons que les forces racistes et xénophobes en Europe
mettent en avant un projet de société rétrograde ultra patriarcal,
s’attaquant aux droits des femmes et des personnes LGBTQI. Les
institutions européennes ne sont pas garantes de ces droits, la lutte
collective et une meilleure visibilité des pratiques et revendications
antipatriarcales et féministes dans nos luttes si.
En tant qu’anticolonialistes
nous affirmons notre solidarité avec les peuples sous domination
coloniale française en Kanaky, Polynésie, Gaudeloupe, Martinique,
Guyane, Réunion dont ce droit fondamental à se déterminer librement est
nié et à qui l’ont ose présenter la participation aux élections du
parlement Européen comme un exercice démocratique
En tant qu’internationalistes
nous constatons que l’Union Européenne a soutenu le dictateur Erdogan
contre les peuples de Turquie dont les Kurdes et légitimé les agressions
impérialistes au Moyen Orient. Le Parti des Travailleurs du Kurdistan,
le PKK figure toujours sur la liste des organisations terroristes de
l’UE alors que c’est la résistance Kurde qui s’est battue contre DAESH.
Elle reste un soutien de poids à la
politique Israélienne de soumission et de spoliation du peuple
Palestinien et de sa résistance.
La faillite de l’Union Européenne est
totale tant elle est restée silencieusement complice de la monarchie
espagnole qui a violemment réprimé le peuple Catalan et ses dirigeants
qui a osé voter son indépendance.
De même cette UE a prouvé son
inefficience pour garantir aux Gallois, Ecossais, Irlandais une
alternative qui leur soient spécifiques au chaos du Brexit en respectant
leur droit à l’autodétermination.
Toute institution n’incorporant
pas le droit à l’autodétermination des peuples, condamne les nations
sans état à la disparition ou à l’assimilation. Ainsi l’UE nie la
diversité des peuples qui la constituent et transforme l’Europe en une
prison pour les peuples qui ne disposent pas d’état propre.
De plus L’UE et la France sont déjà en
train d’appliquer des politiques migratoires inspirés par
l’extrême-droite comme le prouve le grand cimetière méditerranéen. Face
au repli sur soi bleu blanc rouge et suprémaciste blanc nous réaffirmons
notre attachement à une Bretagne terre d’asile pour les réfugiéEs.
Sur le plan de la Défense de l’environnement
les luttes victorieuses récentes en Bretagne contre le projet
d’aéroport de Notre Dame des Landes, les projets d’extraction minières
prouvent que les mobilisations populaires multiformes bousculant la
légalité des capitalistes et non des institutions sur lesquelles nous
n’avons aucune prise permettent de gagner grâce aux luttes collectives
et à la défense des communs.
iI n’est pas possible de réformer
l’Union européenne afin qu’elle réponde aux intérêts des peuples et des
classes populaires. La Troïka, la Commission européenne, l’OTAN,
EUROPOL… sont des structures totalement antidémocratiques et le
Parlement européen est un organisme inopérant et parasitaire au service
des élites et des multinationales.
Pour toutes ces raisons nous
invitons nos militantEs et sympathisantEs à boycotter le scrutin du 26
mai, à le perturber en ne participant pas de façon normalisée à cette
mascarade partout en Bretagne.
Toute alternative à la démocratisation
passera par la déconstruction de l’Union Européenne et la construction
d’un modèle d’intégration, qui, au-delà de l’espace géographique actuel,
sera basé sur la solidarité et la souveraineté des peuples et
singulièrement du droit à l’autodétermination du peuple breton dans le
cadre d’un agenda politique qui lui soit propre.
Signataires :
La Gauche Indépendantiste ( Breizhistance)
Collectif Dispac’h