mercredi 3 avril 2019

TRISKALIA

OUEST FRANCE

Intoxiqués au travail. La pression de l’Europe sur la coopérative bretonne Triskalia

 
 
Des membres des comités de soutien entourent Laurent Guillou (2e à partir de la droite), un des intoxiqués par Nutréa, filiale de Triskalia. | DR
Plusieurs anciens salariés de Nutréa, une filiale de la coopérative agroalimentaire Triskalia, ont été gravement intoxiqués par des pesticides, sur leur lieu de travail, à Plouisy (Côtes-d’Armor). Depuis dix ans, ils se battent, avec l’aide de deux comités de soutien et du syndicat Solidaires, pour être indemnisés par leur ex-employeur (qui les a licenciés après leur intoxication).

Le 2 avril 2019, les victimes des pesticides ont été une nouvelle fois reçues à la Commission des pétitions du Parlement européen. « Cecilia Wikström, la présidente de la Commission des pétitions va écrire au ministère de l’Agriculture, expliquent ceux qui soutiennent les salariés, pour demander des comptes sur le traitement des victimes et sur les infractions au droit européen dont l’État français se rend coupable. Et les députés européens de tous les bords politiques ont demandé que des mesures contraignantes soient prises envers la France. Si ces sanctions sont décidées, la France pourrait se retrouver accusée devant la Cour européenne de justice. »

La Commission européenne a assuré que, suite à la publication de son rapport accablant contre l’État français, ses demandes d’informations complémentaires concernant « l’affaire Triskalia » adressées au ministère de l’Agriculture sont restées lettre morte. « Cette situation de blocage est intolérable, estiment les soutiens. La France doit contraindre Triskalia à changer ses pratiques et à indemniser les victimes des pesticides. L’omerta qui sévit au ministère de l’Agriculture et au sein de la filière agroalimentaire en Bretagne doit cesser ! Nous remercions le Parlement européen de se mobiliser à nos côtés. »

La pétition, en ligne sur change.org (Empoisonnés par les pesticides nous sommes tous concernés) a déjà recueilli près de 83 000 signatures.