lundi 28 janvier 2019

A DOM

LE TELEGRAMME




Les membres du syndicat CGT départemental de l’aide et du soin à domicile se sont réunies vendredi après-midi, à Ploumagoar, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et de rémunération depuis les opérations de fusion.
Les membres du syndicat CGT départemental de l’aide et du soin à domicile se sont réunies vendredi après-midi, à Ploumagoar, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et de rémunération depuis les opérations de fusion. (Virginie Chenard)
Réunies vendredi après-midi, à Ploumagoar, autour de Marie-Françoise Zanchi, leur secrétaire syndicale départementale, les membres de la CGT de l’aide et du soin à domicile ont décidé de pousser un cri d’alarme sur la situation qui est la leur depuis les fusions des 80 structures des Côtes-d’Armor initiées par le Département depuis 2017 (*), dans le but de faire des économies.

Des restructurations aux dépens des salariés


Car, qu’il s’agisse d’élus locaux, départementaux, de députés ou de l’ARS, les messages d’alerte lancés par ces aides-soignantes ou aides à domicile restent lettre morte, malgré la constitution d’un dossier et de multiples rencontres. Pourtant, les motifs de colère sont nombreux pour ces femmes qui dénoncent « un nivellement par le bas » : suppression des usages et acquis sans compensation ; augmentation des risques professionnels liés à la délocalisation imposée (kilomètres supplémentaires, troubles musculo-squelettiques notamment) ; manque de dialogue social ; surcharge de travail ; augmentation de l’amplitude horaire…
Le « basculement de l’activité vers des structures privées à but lucratif, pour qui la rentabilité du service prime sur la qualité de la prise en charge sans que cela n’effraie nos financeurs » est également déploré. D’autant que « les Côtes-d’Armor ont longtemps été à la pointe de ce qui se faisait pour les personnes âgées », reconnaît une syndicaliste.

Dévalorisation salariale


Les conditions de rémunération sont également pointées du doigt : « Le peu que nous avons obtenu en vingt ans nous a été raboté », constatent-elles avec amertume, citant en exemple, pour dix-huit ans d’ancienneté, le cas d’une aide à domicile rémunérée à hauteur de 10,18 € bruts (sans prime) ; d’une aide-soignante à 12,67 € bruts (sans prime) et d’un poste de direction à temps complet à 35,01 € bruts, avec diverses primes et voiture de fonction.
« Le métier est en souffrance. Il n’est plus attractif : on nous demande de travailler plus tout en diminuant notre salaire ! », s’exclament les syndicalistes d’une même voix.
Devant ce sombre tableau, elles sont formelles : à moyen terme, c’est l’usager qui en paiera les conséquences. À plus long terme, c’est « le maintien même du service à domicile qui est menacé ».

Attirer l’attention des élus


La CGT départementale du service d’aide et de soin à domicile compte donc « passer à l‘offensive » en alertant le grand public mais, surtout, « les élus qui font partie de nos conseils d’administration, dont l’accès nous est refusé ». Le syndicat souhaite également interpeller les députés Kerlogot et Bothorel, qui ont chacun passé une demi-journée d’immersion dans un des services costarmoricains, sans toutefois apporter des pistes de réflexion pour améliorer la situation.
« Si rien ne bouge, on ira jusqu’à la grève », préviennent les membres du syndicat, bien décidées à « se faire entendre, d’une manière ou d’une autre ».
* Après les fusions, les 80 structures sont passées à 22 dans le département. Elles pourraient, à terme, selon l’une des syndicalistes, êtres réduites à huit.

© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/guingamp/aide-et-soin-a-domicile-le-cri-d-alarme-de-la-cgt-27-01-2019-12193312.php#vBtvFT76fP41wTtR.99