Mauvaise
majorité pour une sale politique
Sans
surprise, le mouvement de Macron a bien gagné la majorité à
l'Assemblée nationale. Mais comme prévu également, cette victoire
est obtenue avec près de 60 % d'abstention. Celle-ci atteint des
sommets dans les quartiers populaires, sans compter les votes blancs
ou nuls !
Alors
non, cette Assemblée dominée par les disciples de Macron n’aura
aucune légitimité. Aucune légitimité pour finir de briser le Code
du travail. Aucune légitimité pour plafonner les indemnités de
licenciement et garantir l’impunité des patrons voyous. Aucune
légitimité à autoriser les référendums patronaux, c'est-à-dire
le chantage à l’emploi. Aucune légitimité pour augmenter la CSG,
alors que les grandes entreprises peuvent empocher l’argent de nos
salaires qui devrait servir à financer la Sécurité sociale. Aucune
légitimité à rendre permanent et constitutionnel l’état
d’urgence, qui n’empêche aucun acte terroriste mais permet de
s’en prendre aux militants et militantes du mouvement social et
d’interdire les manifestations.
Macron
et sa bande parlent d’une « loi Travail XXL », comme si la loi de
l’an dernier ne suffisait pas ! Alors, ne leur laissons aucun répit
! Construisons nous aussi un mouvement « XXL » pour les en empêcher
!
L'année
dernière, nous étions des millions à nous opposer à la loi
Travail et à son monde d’injustice et d’exploitation. Des
centaines de milliers de travailleurs et de travailleuses, salariés,
privés d’emplois, en formation, retraités… à faire grève, à
manifester, à nous réunir sur les places pour organiser notre
lutte. Avec les grèves des raffineries, des transports et de
nombreuses entreprises, nous n’étions pas loin de bloquer le pays.
Il nous a manqué des rythmes de mobilisation, un appel à faire la
grève reconductible partout, à manifester plusieurs jours de suite
tous et toutes ensemble. Faute de cela, la mobilisation s’est
essoufflée à certains endroits alors qu’elle débutait ailleurs.
Mais
la détermination de notre classe sociale n’est pas entamée pour
autant ! Dès le lendemain de l’élection de Macron, nous étions
des milliers à manifester à l’appel de plusieurs syndicats et
collectifs militants regroupés dans la coordination du Front social.
Celui-ci rassemble désormais des organisations de toute la France.
Il a créé des collectifs locaux et appelé à des rassemblements
dans de nombreuses villes et régions dès le lundi 19 juin lendemain
des législatives. En tout, 20 000 personnes ont ainsi manifesté
leur détermination à ne pas laisser faire le gouvernement !
Avant
même d’être élu, Macron annonçait qu’il passerait dès l’été
ses mesures sur le travail par ordonnances, c'est-à-dire de façon
accélérée, sans vote des députés. Vu la domination de ses sbires
à l’Assemblée, il pourrait même les laisser voter, cela ne
changerait rien.
La
véritable opposition se trouve de toutes façons dans la rue, dans
les lieux de travail et d’études, dans nos quartiers, partout où
nous nous mobilisons pour défendre nos droits. Il n’y a pas à
attendre. Les plans du gouvernement et du patronat sont connus. À
nous de contre-attaquer dès maintenant !