lundi 15 septembre 2025

edito

 

Pour dégager la politique antisociale en faveur des riches et des patrons, le 18 septembre tous en grève… et après on continue !

Paris, 10 septembre 2025. Photothèque Rouge / Copyright : Martin Noda / Hans Lucas.

Le 10 septembre, nous étions plusieurs centaines de milliers sur les blocages, dans les rassemblements et les manifestations. Ni les 80 000 flics de Retailleau, ni la nomination express de Lecornu après le hara-kiri de Bayrou n’ont désamorcé la colère, au contraire.

Le 10 septembre : un très bon début !

Des milliers de travailleurs, travailleuses et jeunes ont fait grève, dans la santé, dans l’éducation, à la SNCF, mais aussi dans des petites entreprises, sans attendre les consignes des syndicats.

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans le pays, des milliers se sont réunies en assemblées sur les places pour discuter des suites. Partout, ce sont aussi les jeunes qui ont rejoint les manifs. Au moins 150 lycées étaient bloqués, et si les campus sont restés sages c’est parce que la rentrée universitaire n’avait pas encore eu lieu. Une jeunesse désobéissante et spontanée est une force. C’est à ses côtés, qu’il faudra lutter.

Samedi 13, des manifestations ont aussi eu lieu. C’est un mouvement qui naît, par en bas, qui exprime la colère profonde des classes populaires.

Les ministres passent, le programme reste

Car les patrons attendent de Lecornu qu’il continue la politique de ses prédécesseurs : nous faire payer la « dette » en supprimant des milliers d’emplois dans la fonction publique, en bloquant les salaires, sabrant dans les hôpitaux, en déremboursant médicaments et soins… Pendant que les patrons empochent 211 milliards annuels de subventions et exonérations – et même 270 milliards selon un livre qui vient de paraître –, et l’explosion du budget de l’armée profite aux Dassault, Safran, Thalès et autres.

Même agrémenté de quelques « concessions » pour acheter le soutien d’un Parti socialiste qui ne demande pas mieux – comme le renoncement, annoncé ce week-end, à nous voler deux jours fériés –, c’est un budget de guerre sociale et de guerre tout court… porté par l’ancien ministre des Armées, tout un symbole !

Rien à attendre d’une nouvelle loterie électorale

Tout le petit monde politique frétille à l’idée de nouvelles élections. À droite, le parti le plus anti-ouvrier, le RN, dont les dirigeants fréquentent et apprécient Lecornu, réclame, pour faire bonne figure, de nouvelles élections législatives, en espérant y glaner plus de députés et arriver aux manettes pour s’en prendre davantage encore aux services publics, aux travailleurs immigrés, puis à tous les travailleurs.

À gauche, PS, PCF et Verts entrent dans des mécanos visant éventuellement à soutenir le gouvernement, en mettant des « conditions ». La belle affaire !

La France insoumise appelle à « bloquer le pays » pour mettre en avant la « destitution » de Macron. Mais c’est encore détourner la colère vers les solutions électorales et institutionnelles. Un autre gouvernement, avec ou sans Macron, en laissant au pouvoir ceux qui nous exploitent, ne pourra rien amener de bon pour la classe ouvrière et la jeunesse.

Tous et toutes en grève le 18, généralisons les grèves !

Pour imposer une autre politique, nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes. Il faudra bloquer le pays et le moyen le plus efficace d’y parvenir, c’est la grève ! Si les travailleurs cessent le travail, plus rien ne tourne et la machine à profits se grippe. C’est par la grève qu’on s’attaque à la minorité d’exploiteurs qui décident de tout à notre place. C’est par la grève qu’on pourra dégager la politique patronale et avec elle toute la société capitaliste, qui n’entraîne que misère et guerre, exploitation, oppressions et racisme.

Alors, soyons en grève le 18… et après ! Soyons aussi massivement dans la rue pour que tout le monde voie notre force. Discutons entre nous dans les ateliers et les bureaux, avant et après les manifestations, afin de nous organiser à la base, pour décider nous-mêmes de notre lutte, sans nous en remettre aux politiciens et aux appareils syndicaux.

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 15 septembre 2025