mardi 29 juillet 2025

santé

 

La santé, oui, mais avec modération !






Dans le cadre du budget 2026, Catherine Vautrin, ministre de la Santé, a proposé un traitement de choc : retirer 5 milliards d’euros à son propre ministère. Tronçonner le budget de la Santé et achever les hôpitaux à coups de coupes budgétaires tout en accentuant la pression du patronat sur ses employés en arrêt. Tout un programme ! Rassurez-vous, c’est pour notre bien : il s’agit de nous « responsabiliser ». Nous abuserions trop de la Sécurité sociale : les temps changent, et tomber malade est devenu un loisir trop coûteux…

Plus tu tousses, plus tu payes !

Catherine Vautrin nous explique qu’« il faut arrêter avec cette idée que l’Assurance-maladie, ‘c’est gratuit, j’y ai droit’ ». Elle se félicite donc du doublement des franchises médicales (jusqu’à 100 euros par an), tout en nous rassurant : ce ne sera « que » 8 euros par mois, à régler directement au comptoir, pour bien faire ressentir le prix des soins aux consommateurs mal élevés que nous sommes.

Le gouvernement veut aussi « faciliter » la sortie des Affections Longue Durée (ALD) dès que le médecin déclare qu’on est « guéri », même après un AVC ou un cancer. Traduction : dès qu’on va un peu mieux, adieu la prise en charge à 100%. Par ailleurs, les cures thermales et certains médicaments jugés peu utiles pourraient aussi ne plus être entièrement remboursés. Autrement dit, ce sont surtout les plus modestes qui risquent de se retrouver coincés entre un traitement à poursuivre et un porte-monnaie vide.

Quand le patron devient le nouveau médecin traitant

Poursuivant dans sa chasse aux « abus », la ministre annonce que tout premier arrêt maladie sera limité à 15 jours en médecine de ville et un mois après une hospitalisation. Cerise sur le gâteau, elle évoque la possibilité que ce soient les employeurs qui paient les arrêts de 4 à 7 jours : une manière de donner carte blanche au patronat pour intensifier la pression sur les salariés malades.

Quand chaque réduction budgétaire creuse un peu plus le fossé entre ceux qui peuvent encore se soigner et ceux qui comptent leurs boîtes de médicaments, on comprend que la rigueur budgétaire n’est pas neutre : elle choisit ses cibles !

Martin Eraud