Des Canadair, pas des Rafale ! Des hôpitaux et des écoles, pas des canons !

Alors que Bayrou doit présenter le 15 juillet ses choix pour le prochain budget, Macron, dans la posture qu’il affectionne de chef de guerre, lui a volé la primeur sur le budget des armées : pour 2026, Macron veut ajouter 3,5 % aux 7 % de hausse déjà prévus dans la loi de programmation militaire 2024-2030. Rallonge suivie d’une autre de 3 % en 2027 pour arriver à cette date à 64 milliards. Entre 2017 et 2027, le budget des armées aura donc doublé… Et Macron dira à l’automne prochain sous quelle forme il compte embrigader la jeunesse. La propagande militariste est donc en marche. On ne sait pas si la guerre est au bout, mais les Dassault et les Thalès se frottent déjà les mains !
Tout pour les marchands de mort…
Macron et ses chefs militaires n’en finissent pas de nous baratiner sur le danger russe. Il est vrai que Poutine oblige les Ukrainiens à vivre sous les bombes, mais l’armée russe est empêtrée dans le Donbass depuis trois ans et l’on voudrait nous faire croire qu’elle est à nos portes ?
Bien sûr, les bruits de botte s’amplifient et Poutine est un fauteur de guerre. Mais qu’en est-il de Trump, qui vient de bombarder l’Iran ? Et de Netanyahou qui en a fait autant et continue de massacrer à Gaza ? Et de Macron lui-même, avec les troupes françaises en Afrique qui y sont vomies par la population ?
Et c’est Macron, l’éborgneur des Gilets jaunes, l’homme des attaques contre le droit du travail, qui va nous protéger ? Qui peut croire une telle ânerie ?
Le midi brûle – et le pays ne dispose que de 12 Canadair, vieux de 30 ans, contre 234 Rafale ! Macron veut des obus et des canons quand le personnel soignant des hôpitaux, quand les enseignants n’en peuvent plus, quand tout ce qui fonctionne ne tient que par le dévouement des travailleurs qui s’efforcent de pallier comme ils peuvent les coupes décidées en haut lieu. Tout ça pour donner aux militaires de quoi répandre la mort ? Pour que les actionnaires des industriels impliqués l’armement – c’est-à-dire à peu près toutes les grosses boîtes – se gavent encore peu plus ?
Les cadeaux aux riches responsables des déficits
L’Office français pour les conjonctures économiques (OFCE), un organisme servant de conseils aux gouvernements, vient d’éditer un rapport expliquant que le déficit public est dû, depuis 2017, à la baisse des impôts – qui a surtout profité aux riches – et non à l’augmentation de la dépense publique.
C’est pourtant sur les dépenses que Bayrou veut réaliser 40 milliards d’économies. Et, pour ce qui est d’augmenter les impôts, la petite musique contre les « niches fiscales » ne concerne pas les exonérations des riches, ou le crédit impôt recherche accordé sans aucun contrôle aux entreprises, mais… les 10 % d’abattement fiscal auxquels les retraités ont droit comme tous les salariés !
40 milliards à trouver ? Une commission sénatoriale vient de chiffrer les aides aux entreprises. En tout 211 milliards par an – qui vont en priorité à Thalès, Dassault, STMicroelectronics et autres entreprises du CAC 40 – sous forme d’exonérations fiscales, de subventions directes, d’exonérations de cotisations sociales. Rien que ces dernières sont désormais chiffrées à 80 milliards, dont l’État compense l’essentiel sur le budget. Mais il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Dans son discours, Macron a dit, pour justifier ses largesses aux militaires : « Pour être libres dans ce monde, il faut être craints ». C’est très exactement ce dont les travailleurs ont besoin : si nous ne voulons pas que la machine mise en route nous écrase, il faut que riches et gouvernants nous craignent.
Les mesures de Macron-Bayrou n’ont rien d’inévitable. C’est nous qui faisons tout dans cette société, jusqu’aux micros dans lesquels ils déblatèrent sur les sacrifices que nous devrions faire. Oui, nous avons largement les moyens que nos mobilisations leur inspirent une frousse salutaire !
Editorial du NPA-Révolutionnaires du 14 juillet 2025