La
souscription : pour une indépendance radicale.
Le NPA bien présent sur les panneaux d'expression libre à Guingamp, 29 octobre 2018, Place St Sauveur.
Cette
souscription a un caractère exceptionnel au vu de ses objectifs,
politiques comme financiers. Être présent sur le champ politique en
toute indépendance des institutions et aider à la construction des
mobilisations a un coût, a fortiori lorsque des échéances
électorales s’annoncent, comme ce sera le cas en 2019 avec les
européennes.
Leur argent
et le nôtre...
Les partis
institutionnels perçoivent d’importantes subventions publiques,
calculées en fonction des résultats aux élections législatives.
C’est ainsi que LREM a reçu, pour l’année 2018, 20,6 millions
d’euros, les Républicains 14,4 millions, le PS 7,6 millions,
le FN/RN 4,6 millions, et la FI 4,14 millions. Pour le NPA,
les camarades le savent bien, le calcul est assez simple : 0
euro ! Nous n’avons en effet pas réalisé suffisamment de
voix lors des élections législatives pour avoir le « droit »
de percevoir ces subventions. Une faiblesse qui s’explique
notamment par le fait que nous n’avions pas assez de fonds pour
nous présenter aux législatives dans un nombre conséquent de
circonscriptions... condition sine
qua non pour prétendre
aux subventions publiques !
En d’autres
termes, le système actuel reproduit les inégalités entre les
partis, en donnant beaucoup aux plus gros, et (presque) rien aux plus
petits. Une certaine conception de l’équité… Nous ne pouvons
donc compter que sur les cotisations des militantEs du NPA et sur le
soutien financier de nos sympathisantEs, ainsi que sur la solidarité
de toutes celles et tous ceux qui, même s’ils ou elles ne votent
pas forcément pour nous, estiment que notre présence dans le débat
politique et le soutien que nous apportons aux luttes sont d’utilité
publique. Et ils et elles existent, nombreuses et nombreux. À nous
d’aller les solliciter !
Notre
indépendance politique, notre refus des alliances électorales sans
principes, notre détermination à refuser de « lisser »
notre discours en reculant sur des principes dans le seul espoir
d’obtenir plus de voix, et donc plus d’argent, ont un coût. Un
coût que nous assumons, en fonctionnant à l’économie, en
comptant sur une prise en charge bénévole de la quasi-totalité des
tâches indispensables à nos activités, et en ne salariant qu’un
nombre très réduit de permanentEs (ceux-ci se comptent sur les
doigts d’une main, et pas à temps complet…).
Mais ces
mesures économes ne sont pas suffisantes pour nous permettre d’avoir
des activités et des apparitions à la hauteur des enjeux de la
situation, d’autant plus que des élections auront lieu l’an
prochain et que, sans bien évidemment être électoralistes, nous
estimons que les anticapitalistes auront un discours et des
propositions à y faire entendre, contre l’Europe de l’austérité,
en solidarité avec les migrantEs, pour une perspective
internationaliste.
Aussi,
l’objectif de notre souscription peut sembler élevé :
1,5 million
d’euros. Mais il ne
représente, après tout, que le tiers des subventions que l’État
verse au FN, et 1/14 de ce que touche LREM !
Une voix
indépendante des institutions nationales comme européennes
De plus, si le
NPA s’est construit comme parti qui refuse la dépendance
financière vis-à-vis des institutions, c’est pour préserver sa
liberté politique : une condition déterminante pour mener les
combats que nous décidons démocratiquement, sans nous laisser
entraver par la crainte de voir se tarir le robinet financier des
institutions.
Nous ne
voulons pas déterminer nos campagnes politiques l en nous adaptant
aux idées dominantes. Bien au contraire ! Et, nous mesurons
aujourd’hui combien s’éloigne de plus en plus des valeurs du
mouvement ouvrier, une partie d’une gauche qui court derrière les
électeurs et électrices tentés par le Rassemblement national. Au
prétexte, bien sûr, de les en détacher, mais avec comme objectif
premier de maintenir et d’élargir ses propres positions dans les
institutions.
Nous ne
voulons pas que les prises de parole médiatiques, trop rares, de nos
porte-parole soient dictées par l’obsession de la punchline et des
clashs sur les réseaux sociaux pour marquer les esprits avec les
prochaines échéances électorales en ligne de mire. Faire de la
politique pour nous, c’est aussi dévoiler le fonctionnement des
institutions et les illusions qu’elles suscitent pour remplir leur
rôle : maintenir les rapports de domination et d’exploitation.
La présence
du NPA dans les prochaines échéances européennes est indispensable
pour porter une voix singulière. Nous voulons aussi y exprimer la
colère légitime du monde du travail et de la jeunesse contre les
institutions européennes. Une colère légitime car ces institutions
sont des outils financiers, juridiques et législatifs pour défendre
les intérêts des banques et des multinationales européennes,
contre ceux des salariéEs, des retraitéEs, de la jeunesse des pays
qui composent l’Union européenne et dont l’exploitation nourrit
directement les profits de ces groupes capitalistes.
Nous voulons
montrer que les institutions européennes ne fonctionnent pas contre
les institutions nationales mais en complément : un étage
supplémentaire, mais indispensable, de la fusée pilotée par les
différentes bourgeoisies à cette étape de la mondialisation
capitaliste. Ainsi, ces institutions sont une machine de guerre
contre les droits des peuples européens, qui flatte et développe
nationalisme et xénophobie, avec une Europe forteresse qui rejette à
la mer tous les réfugiéEs, politiques, économiques, climatiques…
Contre Macron et l’Europe forteresse, nous voulons porter dans les
prochaines élections une voix internationaliste, solidaires de tous
les exploitéEs d’Europe et des autres continents, contre les
exploiteurs et leurs institutions, européennes et bien sûr
nationales.
Pour
montrer que la dépendance aux financements institutionnels n’est
pas un obstacle incontournable, pour que notre indépendance
vis-à-vis des institutions ne devienne pas un bâillon, nous avons
impérativement besoin de réussir notre souscription. L’argent ne
rend pas tout possible, mais rien n’est possible sans argent :
il faut le dire, le répéter autour de nous… et verser et faire
verser à la souscription.