mercredi 17 octobre 2018

greve nuit

LE TELEGRAMME

Guingamp. Le personnel de nuit de l’hôpital reconduit sa grève illimitée


Une vingtaine de travailleurs de nuit de l’hôpital de Guingamp s’est réunie, ce mardi matin, dans le local CGT du site, après avoir empêché la tenue de la Commission technique d’établissement.
Une vingtaine de travailleurs de nuit de l’hôpital de Guingamp s’est réunie, ce mardi matin, dans le local CGT du site, après avoir empêché la tenue de la Commission technique d’établissement. (Virginie Chenard)

« Astreintes non rémunérées », « fatigue et stress supplémentaires », « impact sur la vie de famille » : la réorganisation du travail du personnel de nuit voulue par la direction de l’hôpital de Guingamp a une nouvelle fois provoqué la colère des agents concernés, qui déplorent l’absence de dialogue à ce sujet.

Ce mardi matin, dans le local exigu de la CGT du centre hospitalier guingampais, les réactions sont vives au sein de la vingtaine de travailleurs de nuit qui s’y sont réunis. Toutes oscillent entre colère et amertume : « La trame de travail qu’on veut nous imposer implique de ne pas poser toutes nos nuits pour pouvoir être sollicités au besoin. Ce qui signifie des « semaines blanches » où on ne travaillera pas mais où on pourra faire appel à nous à tout moment. En clair, des astreintes non rémunérées », s’indigne une infirmière. « Ça leur permettra de réduire les effectifs, mais nous, on sera corvéables à merci. Cela va inévitablement générer de la fatigue, du stress en plus e...

OUEST FRANCE

Guingamp. À l'hôpital, la réorganisation du travail de nuit dans l'impasse

Une partie des personnels travaillant la nuit s’est retrouvée dans le local de la CGT de l’hôpital, hier matin, pour dire non au projet de réorganisation.
Une partie des personnels travaillant la nuit s’est retrouvée dans le local de la CGT de l’hôpital, hier matin, pour dire non au projet de réorganisation. | OUEST-FRANCE
Le projet de réorganisation du travail de nuit au sein du centre hospitalier de Guingamp est contesté par la CGT. La question était inscrite à l’ordre du jour du Comité technique d’établissement, mardi 16 octobre. Mais, celui-ci n'a pas pu avoir lieu.

Le projet de réorganisation du travail de nuit, présenté par le Direction de l'hôpital de Guingamp (Côtes-d'Armor) est loin de faire l'unanimité. « Cela fonctionne ainsi depuis des années. Pourquoi tout changer d’une organisation qui est efficace ? » Mardi matin, une quarantaine de personnels hospitaliers sont regroupés dans le local de la CGT de l'établissement. Ils sortent de la salle où devait se tenir une réunion du Comité technique d’établissement (CTE), avec « 38 points à l’ordre du jour, dont la réorganisation du travail de nuit », souligne Joseph Le Goas.
Une réunion à laquelle les cinq élus CGT n’ont pas pris part, mais à laquelle se sont invités de nombreux agents. Ce qui a eu pour effet immédiat d’invalider la réunion. « Ça ne fait que la troisième fois que le CTE ne peut se dérouler, grince le représentant syndical. Et le projet de réorganisation du travail de nuit n’est pas le seul dossier en souffrance. »

Des remplaçants non intégrés aux services

Mais, pour les personnels en grève depuis juin dernier, pas question d’adopter un nouveau rythme de travail. D’autant qu’en septembre, « le projet a été suspendu. Nous avons été invités à faire des propositions pour sortir du conflit… Mais, aucune discussion n’a eu lieu. Et revoilà le projet remis sur la table du CTE ! »
La nouvelle trame présentée par la Direction ne leur convient pas. « Ce que l’on veut, c’est conserver les deux équipes de nuit existantes dans chaque service, garder la fréquence petite et grande semaines, maintenir l’équilibre entre le travail et la vie personnelle, et disposer d’un pool de remplaçants identifiés et non intégrés aux services. »

Des petites et des grandes semaines

Et d’expliquer que cela fait des années, que la centaine d’employés, travaillant de nuit, alterne des semaines de deux nuits (de dix heures chacune), avec les semaines de cinq nuits travaillées, avec la même amplitude horaire.
« On travaille en auto remplacement, notamment pour pallier les arrêts de travail, remarquent plusieurs employées. On n’est pas assez. Il y a bien un pool de remplaçants, mais ceux-ci sont intégrés dans les équipes. Donc, quand ils doivent remplacer l’un ou l’autre, ils font des heures supplémentaires… Ce n’est plus jouable, d’autant que le travail de nuit est déjà suffisamment pénible. »

Des astreintes en projet

Le projet de réorganisation prévoit la mise en place de « jour blanc, ou de semaine blanche, c’est-à-dire des journées où nous serions d’astreinte. Où il nous faudrait attendre toute la journée chez nous, un possible appel téléphonique pour venir travailler. »
Et si chacun des agents de nuit concède qu’il est volontaire pour le travail de nuit, il n’en est pas de même pour la mise en place d’astreinte « non rémunérée, qui modifierait tous nos plannings… »

Des recrutements en cours

« Nous nous devons d’être dans la légalité, notamment concernant le temps de travail, revendique Richard Rouxel, le directeur du centre hospitalier. C’est le rôle d’une direction. »
Avant d’ajouter que 2,5 postes sont en cours de recrutement. Un nombre « très insuffisant », selon les agents qui poursuivent leur mouvement de grève qui, toutefois, « n’impacte pas les patients ».
Note du comité:

Le NPA apporte tout son soutien aux personnels en gréve de l'hôpital pour la défense de ses conditions de travail et pour des embauches de personnel.Les agents de nuit montrent la voie à suivre pour contrer la direction de l'hôpital: faire gréve, s'organiser, compter sur se propres forces et ne pas attendre des solutions de l'extérieur.
Cela vaut sans doute pour tout le monde et tous les services.

Le NPA salue nos camarades du syndicat CGT de l'hôpital qui mouillent leurs chemises, et ne se contentent pas de réunions de "concertation" avec la direction.Qui d'ailleurs annoncent qu'elle ne lâchera rien...Qu'il n'y a rien à discuter sinon des petits arrangements personnels.