POLICE PARTOUT, JUSTICE NULLE PART.
La justice : une
arme de la classe dirigeante
Le 17 octobre, deux
étudiants, Roga et Victor, ont été condamnés par le tribunal de
grande instance de Nanterre à respectivement six mois de prison
ferme et quatre mois avec sursis. Leur crime ? Avoir été
présents en avril dernier à une assemblée générale de leur
université, alors en grève contre la sélection. La police avait
envahi la fac et l'amphithéâtre où se déroulait cette réunion,
pourtant totalement calme.
Une justice contre les
militants
Au procès, tous les
témoignages s'accordaient à dire qu'aucune violence n'avait été
commise par les accusés. Seuls les policiers, qui eux avaient bien
usé de la force physique pour expulser les étudiant.e.s et
personnels de leur propre fac, prétendaient le contraire, sans en
apporter aucune preuve. Cela semble suffisant pour la justice. Son
message est limpide : il ne fait pas bon se mobiliser contre le
gouvernement et son monde d'injustice ; il ne fait pas bon
lutter pour assurer un avenir décent à tous et à toutes.
Il s'agit d'une décision
politique. Aussi, c'est par la mobilisation de tous ceux et celles
qui subissent l'exploitation dans cette société pourrie que nous
pourrons obtenir leur relaxe lors du procès en appel dans quelques
mois. Aucune autre décision ne sera acceptable.
Une justice pour les
profits
La justice dévoile, s'il
le fallait, son vrai visage : c'est une arme aux mains des
puissants qui dirigent le monde. Une arme pour maintenir le système
en place, pour dissuader ceux et celles qui tentent de relever la
tête. Une arme au service de l'ordre social et des profits des
capitalistes.
Au début du mois s'est
tenu à Montpellier le procès en appel d'un jeune homme et d'une
jeune femme, reconnus coupables de « vol aggravé » pour
avoir récupéré de la nourriture... dans les poubelles d'un
supermarché ! Aussi absurde et indécent que cela paraisse, il
vaut mieux pour les capitalistes que de la nourriture soit détruite
plutôt qu'elle soit consommée gratuitement.
Une justice pour
l'ordre établi
La justice a la main
lourde quand elle a devant elle des syndicalistes ou des précaires.
Beaucoup moins quand s'agit de politiciens qui ont détourné de
l'argent, de patrons qui ont mis les travailleurs et travailleuses
sur le carreau, ou des policiers qui ont commis une énième
« bavure ».
Au début du mois, une
prétendue « expertise médicale » a été rendue
concernant la mort d'Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise. Les
gendarmes eux-mêmes avaient reconnu l'avoir écrasé du poids de
leurs corps... Mais le rapport indique que cela n'a pas concouru à
son décès. Adama aurait été tué par une maladie génétique,
déclenchée par un effort physique trop intense, car il avait
couru... 437 mètres en 18 minutes ! Là encore, l'absurde le
dispute à l'indécent.
Pendant que les médias
en font des tonnes et des tonnes sur les perquisitions menées chez
Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise, ils ne parlent pas de
toutes les injustices quotidiennes que subissent la classe des
travailleurs et des travailleuses, la jeunesse, les habitant.e.s des
quartiers populaires.
Mais les luttes
continuent. De la grève des postiers et postières du 92, menée
depuis sept mois suite au licenciement d'un représentant syndical, à
la lutte pour l'inscription des étudiant.e.s sans-fac en passant par
les manifestations contre les crimes policiers, le camp des opprimés
et des exploités ne baisse pas la tête. Et cela, la justice des
capitalistes n'y pourra jamais rien !