mardi 23 octobre 2018

JUSTICE

 POLICE PARTOUT, JUSTICE NULLE PART.


La justice : une arme de la classe dirigeante

Le 17 octobre, deux étudiants, Roga et Victor, ont été condamnés par le tribunal de grande instance de Nanterre à respectivement six mois de prison ferme et quatre mois avec sursis. Leur crime ? Avoir été présents en avril dernier à une assemblée générale de leur université, alors en grève contre la sélection. La police avait envahi la fac et l'amphithéâtre où se déroulait cette réunion, pourtant totalement calme.

Une justice contre les militants
Au procès, tous les témoignages s'accordaient à dire qu'aucune violence n'avait été commise par les accusés. Seuls les policiers, qui eux avaient bien usé de la force physique pour expulser les étudiant.e.s et personnels de leur propre fac, prétendaient le contraire, sans en apporter aucune preuve. Cela semble suffisant pour la justice. Son message est limpide : il ne fait pas bon se mobiliser contre le gouvernement et son monde d'injustice ; il ne fait pas bon lutter pour assurer un avenir décent à tous et à toutes.
Il s'agit d'une décision politique. Aussi, c'est par la mobilisation de tous ceux et celles qui subissent l'exploitation dans cette société pourrie que nous pourrons obtenir leur relaxe lors du procès en appel dans quelques mois. Aucune autre décision ne sera acceptable.

Une justice pour les profits
La justice dévoile, s'il le fallait, son vrai visage : c'est une arme aux mains des puissants qui dirigent le monde. Une arme pour maintenir le système en place, pour dissuader ceux et celles qui tentent de relever la tête. Une arme au service de l'ordre social et des profits des capitalistes.
Au début du mois s'est tenu à Montpellier le procès en appel d'un jeune homme et d'une jeune femme, reconnus coupables de « vol aggravé » pour avoir récupéré de la nourriture... dans les poubelles d'un supermarché ! Aussi absurde et indécent que cela paraisse, il vaut mieux pour les capitalistes que de la nourriture soit détruite plutôt qu'elle soit consommée gratuitement.

Une justice pour l'ordre établi
La justice a la main lourde quand elle a devant elle des syndicalistes ou des précaires. Beaucoup moins quand s'agit de politiciens qui ont détourné de l'argent, de patrons qui ont mis les travailleurs et travailleuses sur le carreau, ou des policiers qui ont commis une énième « bavure ».
Au début du mois, une prétendue « expertise médicale » a été rendue concernant la mort d'Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise. Les gendarmes eux-mêmes avaient reconnu l'avoir écrasé du poids de leurs corps... Mais le rapport indique que cela n'a pas concouru à son décès. Adama aurait été tué par une maladie génétique, déclenchée par un effort physique trop intense, car il avait couru... 437 mètres en 18 minutes ! Là encore, l'absurde le dispute à l'indécent.
Pendant que les médias en font des tonnes et des tonnes sur les perquisitions menées chez Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise, ils ne parlent pas de toutes les injustices quotidiennes que subissent la classe des travailleurs et des travailleuses, la jeunesse, les habitant.e.s des quartiers populaires.

Mais les luttes continuent. De la grève des postiers et postières du 92, menée depuis sept mois suite au licenciement d'un représentant syndical, à la lutte pour l'inscription des étudiant.e.s sans-fac en passant par les manifestations contre les crimes policiers, le camp des opprimés et des exploités ne baisse pas la tête. Et cela, la justice des capitalistes n'y pourra jamais rien !