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Ploumagoar. Les salariés de Lidl débrayent pour enrayer un possible licenciement
La crainte du « licenciement discriminatoire » d’un de leurs collègues a mobilisé une trentaine de salariés, ce jeudi matin, sur le parking du magasin Lidl, à Ploumagoar.
« Il est très mal psychologiquement. Il n’était pas en capacité de venir. Il est resté travailler à l’entrepôt. Il veut garder son boulot ». Devant le magasin Lidl de la zone du Runiou, à Ploumagoar, ce jeudi matin, Arnaud Rouxel, délégué du personnel CGT, évoque avec émotion la situation de son collègue Mathias, préparateur de commande-cariste, à l’entrepôt situé à quelques mètres de là, à Runanvizit. Un salarié de 24 ans, en poste depuis trois ans au sein de l’entreprise, et qui a fait l’objet, mardi, d’un entretien suffisamment inquiétant, selon le syndicat, pour laisser craindre un licenciement.« La direction a deux jours pour prendre sa décision, qui devrait donc intervenir ce vendredi. C’est pour ça qu’on se mobilise aujourd’hui », indique Arnaud Rouxel, boycottant pour l’occasion la réunion des délégués du personnel prévue ce jeudi.
« Ils veulent faire un exemple »
Sur le parking du supermarché low cost, une trentaine de salariés s’est réunie pour dénoncer ce qu’elle considère comme un « licenciement discriminatoire ». Ce qui est reproché à Mathias : un « refus d’ordre » et des « absences injustifiées ». Mais le délégué du personnel pense que c’est la participation du jeune homme au conflit social de cet été qui lui vaut de se retrouver sur la sellette.
« Mathias est quelqu’un de fragile mais de très courageux.
Une action en justice envisagée
Par ailleurs, une pétition pour le maintien en poste de Mathias, réunissant les signatures de 68 salariés appartenant au service préparation de commandes (sur une centaine de postes) a été remise à la direction ce mercredi. Une version en ligne a également été créée.
« Si Mathias est licencié, ce qu’on saura au plus tôt ce vendredi et au plus tard sous un mois, on ira aux Prud’hommes, pas pour licenciement abusif, mais pour discrimination », conclut le syndicaliste.
Contactée, la direction du magasin n’a pas souhaité s’exprimer.