Benalla,
Collomb, Macron sont dans le même bateau
Benalla
tombe à l’eau… Prenons les rames !
Personne
n’aurait parié un sou il y a un peu plus d’un an, lorsque Macron
est arrivé au pouvoir, sur le fait qu’une « affaire
Benalla » pourrait éclater ainsi au grand jour. Si on se
rappelle les discours lénifiants en boucle dans les médias sur la
« probité », « le renouvellement de la vie
politique », « la transparence », on pourrait
presque en rire… s’il ne s’agissait pas en fait des méthodes
d’un État, d’une police,
d’un personnel politique aux mœurs pourries, qui n’hésitent
jamais devant la violence, le mensonge, l’illégalité lorsqu’il
faut défendre les intérêts des dominants.
Une
petite frappe à l’Elysée… à l’image d’un système
extrêmement brutal
Benalla
était rémunéré par l’État,
protégé par Macron, couvert par Collomb, renseigné par des flics….
Comme combien d’autres ? Car ce qui apparaît clairement,
maintenant, c'est que ce n'est pas l'affaire d'un seul barbouze, mais
c'est bien tout un système, qui fonctionne sur la violence et sur la
répression. Le seul défaut de Benalla, désormais, aux yeux de tous
ceux qui l’ont rémunéré et couvert c’est de s’être fait
prendre la main dans le sac. Un fusible va sauter… peut-être
quelques autres, parmi des flics ou des grands commis de l’Etat.
Collomb et Macron n’en sont pas à un mensonge ou une saloperie
près. C’est leur job au quotidien en fait… L’un casse les
droits des salariéEs en leur disant que c’est pour leur bien,
l’autre chasse les migrantEs et les sans-papiers en disant que
c’est pour « notre bien ». L’essentiel est maintenant
pour tout ce petit monde d’essayer de convaincre l’opinion que
cette « affaire » reste exceptionnelle, qu’un seul
fruit est pourri mais évidemment pas le système !
Les
députés, les politiciens de tout bord, s'offusquent du fait que
Benalla aurait outrepassé ses droits en s'affublant d'un costume de
policier. Tous les membres de la "commission d'enquête"
parlementaire ont salué "l'admirable travail" du préfet
de police... celui-là même qui coordonnait les troupes de baqueux
et de CRS qui ont tabassé les manifestants le 1er mai ! Car la
violence policière contre les manifestantEs, les syndicalistes, les
habitants des quartiers populaires, les migrantEs, les jeunes qui en
ont marre des contrôles au faciès n’est pas exceptionnelle. Elle
est même en train de devenir la norme. Il y a deux ans mourrait
Adama Traoré, il y a quelques semaines mourrait Aboubakar Fofana.
Ceux qui les ont tué portaient l’uniforme, avait le droit de
porter une arme, étaient « en service » officiellement…
Alors pour un Benalla qui perd son job et qui connaît les affres de
la garde à vue combien de tueurs assermentés et impunis ?
Tout
est pourri dans la Macronie
Ce
scandale n’arrive pas dans un ciel sans nuage pour Macron. Sa
politique est de plus en plus ouvertement contestée, combattue,
détestée. Même s’il a été difficile jusqu’ici de remporter
des victoires sociales significatives, les luttes n’ont jamais
cessé depuis un an. Certaines de ces luttes durent, sont acharnées,
comme celles des postierEs du 92, comme celles des conducteurs de
trains de fret de la région Normandie, comme celles des soignantEs
des hôpitaux psychiatriques, comme celle des salariéEs de la grande
distribution, et tant d’autres ! On se demande bien dans ce
contexte ce que sont allés faire les dirigeants des principales
centrales syndicales à l’Elysée la semaine passée, discuter à
l’invitation de Macron… des futures attaques qu’il compte nous
faire subir dès la fin des vacances d’été ! De la même
façon, qu'avons-nous à attendre d'une "commission d'enquête"
parlementaire dirigée par LREM et tous ceux qui votent les lois
contre les travailleurs et les immigrés ? Prétendre vouloir
"dialoguer" avec ce gouvernement, ou mener des batailles
parlementaires dans les institutions façonnées pour et par les
exploiteurs, c'est nous mener dans une impasse. Pendant que certainEs
luttent, se font réprimer, se font expulser ou même meurent, ce
n’est pas « de discussions » dont on a besoin mais d’un
plan de bataille résolu contre ce gouvernement. Il ne viendra
visiblement pas des directions syndicales et de la gauche… il doit
alors venir de nous ! Macron, Collomb, et toute leur clique, on
les vomit, on veut les dégager. Pour cela, il faut unir nos luttes,
les faire converger. Plus que jamais, c’est ce système pourri et
tous ses serviteurs qu’il faut virer ! Ne recommençons pas à
la rentrée la stratégie qui nous a mené durant toute cette année
à l’échec : étudiantEs, cheminotEs, fonctionnaires,
salariéEs du privés, retraitéEs, chômeurs-euses, nous devrons y
aller une bonne fois pour toutes, tous ensemble ! Alors pourquoi
pas, dès maintenant, profiter du désordre créé par l'affaire
Benalla, pour descendre dans la rue crier notre dégoût de ce
système, et préparer ce mouvement d'ensemble dont nous avons tant
besoin ?