VIDEO DU MEETING DES RER 2025.
Nouveau Parti Anticapitaliste Révolutionnaires comité Nathalie Le Mél
lundi 25 août 2025
dimanche 24 août 2025
samedi 23 août 2025
PAOTRED
PAOTRED AR C'HOAT
Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) : un groupe de rap irlandais interdit de scène ?
- Publication le
Kneecap, un groupe de rap originaire de Belfast, doit se produire le 24 août au festival Rock en Seine. Mais des appels se multiplient pour qu’il soit interdit de scène. Pourquoi ? Parce que les trois musiciens qui l’animent (Mo Chara, Moglai Bap et DJ Provai) n’ont jamais caché leur soutien aux Palestiniens et leur opposition à la guerre de Gaza. Cela a suffi à la macroniste Caroline Yadan, députée représentant les Français de l’étranger (dont ceux d’Israël), bientôt rejointe par l’ultra-sioniste Conseil représentatif des institutions juives de France pour demander sa déprogrammation. De son côté la municipalité de Saint-Cloud a décidé de suspendre sa subvention au festival du fait de la présence de ce groupe. Quant au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, il s’est dit « très attentif » à la question. Tout est bon pour tenter de faire taire celles et ceux qui se tiennent au côté du peuple palestinien contre ses bourreaux.
Note du comité Nathalie Le Mél du NPA.R:
Vendredi 22 aout au Festival de la Saint Loup à Guingamp, deux militant-e-s de notre comité ont rencontré en marge du concert du groupe breton BARZAZ, un musicien d'Irlande du Nord qui fut leur professeur de musique. Il est fort heureux que Retailleau ne mène pas d'enquête sur leurs anciens enseignants. Ni sur leurs amis...
vendredi 22 août 2025
jeudy
Kenavo Jean-Pierre
Depuis le début de semaine, tous les groupes locaux de l’AFPS de Bretagne portent le deuil de notre ami Jean-Pierre Jeudy.
Son départ est pour nous une perte considérable. Les Palestinien-nes aussi, perdent un ami et un infatigable défenseur de leurs droits. Nous pensons en particulier aux réfugiés du camp de El Arroub en Cisjordanie pour lequel il avait initié un jumelage avec la ville de Carhaix.
Au-delà de la Bretagne, c’est toute l’AFPS et son bureau national qui s’associent au chagrin immense de sa famille et de nos amiEs de France Palestine Centre Bretagne. À tous et toutes nous présentons nos sincères et solidaires condoléances.
Jean-Pierre avait une stature physique et morale qui semblait faire de lui une force de la nature. Ce genre de personne dont on ne peut pas imaginer qu’elle nous quitte un jour tant sa personnalité provoquait respect et admiration.
Respect par sa capacité à expliquer sans jamais brusquer ses interlocuteurs, à convaincre sans heurter, à partager ses convictions sans les imposer.
Admiration pour le parcours militant, politique et associatif de celui qui par son action durant trois mandats de maire a toujours cherché à améliorer la vie des habitantEs de Carhaix-Plouguer en centre Bretagne.
Tous les hommages aujourd’hui rendus à Jean-Pierre parlent à juste titre du lutteur infatigable, du militant politique issu des rangs du PCF, de son éloquence et de son humanisme. Pour les membres de l’AFPS, Jean-Pierre restera à jamais cet ami, ce camarade, longtemps président charismatique du groupe local AFPS Centre Bretagne dont l’action a permis de développer le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien dans une région où la solidarité est érigée en principe. Une solidarité active, constructive faite de projets qui se décline aussi bien en breton qu’en français.
Si le drapeau palestinien est régulièrement accroché au fronton de la mairie de Carhaix, l’action de Jean-Pierre y est pour beaucoup. Jusqu’au dernier moment de sa vie, il aura été de tous les combats de l’AFPS pour la Palestine, pour les réfugiés du camp de El Arroub, pour l’accueil des militant-es palestinien-nes de passage dans la région, pour dénoncer le génocide à Gaza...
Il est certain que dans nos prochains rassemblements pour la Palestine, à Carhaix ou à Quimper, lors de nos prochaines réunions publiques en Finistère, Jean-Pierre va terriblement nous manquer. Le souvenir que nous garderons de lui servira de ferment à notre engagement collectif auprès du peuple palestinien.
Et pour cela, Jean-Pierre, nous te disons trugarez bras (merci beaucoup)
Le Bureau national de l'AFPS
jeudi 21 août 2025
LORIENT
sur le site national du NPA.R
Festival interceltique de Lorient, ou « Comment au commerce rien ne résiste »
Lorsque le Festival interceltique de Lorient fut créé en 1971, la culture bretonne sortait de sa quasi-clandestinité, et il s’est épanoui dans les luttes ouvrières et paysannes qui allaient éclater en Bretagne dans l’après 1968 et qu’il a accompagnées.
Comme la plupart des fêtes, festivals, festou noz1 innombrables dans la péninsule armoricaine, la mondialisation capitaliste n’avait pas encore jeté son dévolu sur cette « valeur marchande ».
« Mais au commerce, rien ne résiste », avait écrit Gilles Servat, chanteur contestataire et poète emblématique en Bretagne – ici, pour poète, on dit un barde –, dans sa chanson Défloraison publicitaire. Les traditions, les langues et l’histoire de Bretagne, que ces festivals promouvaient, sont passées à l’arrière-plan. « Pour rayonner, il ne faut pas cliver. Les grands festivals n’aiment donc pas beaucoup la politique ! », vient d’écrire Gael Briand, rédacteur en chef du Peuple Breton, journal de l’UDB2, dans une tribune du Télégramme.
Comme en écho, le festival des Vieilles Charrues à Carhaix s’en est violemment pris à un groupe qui avait peint sur un décor deux drapeaux palestiniens. Le forçant à les effacer car « ici on ne fait pas de politique »… La veille, le président Martin accueillait pourtant Rachida Dati…
Comité Nathalie Le Mél du NPA-R
1 Fest noz, fête de nuit, devient festou au pluriel.
2 Union démocratique bretonne, parti breton social-démocrate
dimanche 17 août 2025
CHRONIQUE DE BRETAGNE
NI FOLKLORIQUE, NI PASSÉISTE
MAIS PROFONDÉMENT
RÉVOLUTIONNAIRE. Episode deux.
FESTIVAL INTERCELTIQUE DE LORIENT ,
OU « COMMENT AU COMMERCE RIEN NE RESISTE ».
Un barde, chanteur contestataire et poète emblématique en Bretagne, avait glissé dans une de ses chansons « défloraison publicitaire » cette phrase assassine.
Lorsque le Festival Interceltique de Lorient fut créé en 1971, la culture bretonne sortait de sa quasi clandestinité, et elle devait accompagner et s’épanouir dans les luttes ouvrières et paysannes qui allaient éclater en Bretagne dans l’après 1968.
Comme la plupart des fêtes, festivals, festou noz (1) innombrables dans la péninsule armoricaine, la mondialisation capitaliste n’avait pas encore jeté son dévolu sur cette « valeur marchande ».
C’est donc avec un certain intérêt que nous lisons dans le quotidien Le Télégramme une tribune écrite par Gael Briand, rédacteur en chef du Peuple Breton, journal de l’UDB (2).
« C’est sans doute que le combat pour les langues et l’histoire de Bretagne est trop « politique ». Or, pour rayonner, il ne faut pas cliver. Les grands festivals n’aiment donc pas beaucoup la politique ! Si l’histoire et la langue sont le parent pauvre de la culture bretonne, c’est parce qu’elles touchent à l’identité. Un mot qui fait peur. Encore un. Pas de vague, donc, et on s’en tient à une identité de basse intensité, à la communication institutionnelle et au marketing territorial où une culture a vite fait d’être réduite à un produit de consommation. »
Critique qui doit résonner aux oreilles des dirigeants d’un festival qui se targue de promouvoir les langues cultures et traditions des pays et des peuples de la Celtie (3). Car les écoles associatives en langue bretonne Diwan ont banqué 4500€ , le stand au sein du festival, tarif dit « préférentiel...
Dans le « même temps » comme dirait Macron, nous avons vu le festival des Vieilles Charrues à Carhaix s’en prendre violemment à un groupe qui avait peint sur un décor deux drapeaux palestiniens. Le forçant à les effacer car « ici on ne fait pas de politique »...mais la veille le président Martin accueillait Rachida Dati. L’histoire officielle ne dit pas si elle a demandé des nouvelles des soeurs Goadec (3) et leur a délivré à titre posthume la médaille des palmes académiques…
Il y a quand même un rayon de soleil au tableau de la Celtie et il nous vient d’Irlande, un pays qui connaît le sens des mots colonisation, famine et crime de guerre ( La Pâques 1916 à Dublin).
Un drôle de pays qui a élu un poète président de la République et celui ci a le toupet de déclarer son soutien au peuple palestinien :
Le président irlandais Michael Higgins (4) a appelé lundi le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à recourir aux mesures du Chapitre VII contre Israël, en raison des crimes de génocide et de famine commis contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza.
Or appliquer le chapitre VII c’est prendre toute une série de mesures comme :
"l'interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications, ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication, ainsi que la rupture des relations diplomatiques".
Avant l’usage de la force armée...
Comme quoi toute le monde ne pense pas que pendant le génocide la fête continue.
Comité Nathalie Le Mél du NPA.R
Note
1-fest noz fête de nuit , devient au pluriel festou.
2-Union Démocratique Bretonne, parti breton social démocrate.
3- Les trois soeurs Goadec étaient des chanteuses traditionnelles de kan ha diskan originaires de la région de Carhaix.
4- Mickael D.Higgins fiche wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_D._Higgins
samedi 16 août 2025
unef
L’Unef monte au créneau contre le prochain budget Bayrou
L’Unef tire la sonnette d’alarme sur l’impact négatif qu’aura « l’année blanche » budgétaire décrétée pour l’an prochain par François Bayrou sur le coût de la vie étudiante. « Les étudiants vont encore être (…) les plus touchés par cette année blanche », affirme Hania Hamidi, sa secrétaire générale, en faisant notamment référence au gel des prestations dont bénéficient les étudiants, comme les aides personnalisées au logement (APL) ou les bourses d’étude. Pour l’année 2024-2025 le syndicat étudiant note une augmentation de 4,12 % du coût de la vie pour les étudiants avec un total de charges de 1 226 euros par mois. Une augmentation qui s’explique par une hausse des loyers, du coût des transports, mais également des frais obligatoires pour s’inscrire à l’université. C’est presque deux fois plus que la hausse constatée l’année précédente (+ 2,25 %). Il va donc en résulter une aggravation de la précarité des étudiants. Autant de raisons pour eux de rejoindre le combat contre Bayrou et son budget.
vendredi 15 août 2025
GAZA
HALTE AU GENOCIDE A GAZA.
HALTE A LA COLONISATION.
LIBERATION DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES PALESTINIENS.
LIBERATION DE MARWAN BARGHOUTI.
PALESTINE VIVRA.
chaleurs
Fortes chaleurs dans les transports : quelles perspectives de classe pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique ?
- Publication le

La vague de chaleur de juin, particulièrement longue et intense, a notamment touché les transports en commun. Et, contrairement aux épisodes caniculaires de juillet et août, elle a eu lieu avant les vacances d’été, soit à un moment où l’activité et la fréquentation sont encore importantes. De quoi mettre les travailleurs du transport, les voyageurs et le matériel à rude épreuve. C’est moins l’écologie qui est « punitive » que le réchauffement climatique lui-même ! Bien des salariés l’ont senti, et l’on voit d’ailleurs les idées climato-sceptiques reculer, ce qui est positif.
Pour les militants révolutionnaires, cela change aussi la manière d’envisager la lutte écologique. Il ne s’agit plus seulement de dénoncer les effets néfastes du mode de production capitaliste sur l’environnement mais aussi de se battre concrètement pour faire face aux conséquences du réchauffement. C’est ce que les spécialistes du climat appellent « l’adaptation », à laquelle ils ne réfléchissent que dans le cadre de la société actuelle. Mais les mobilisations ouvrières, en posant cette question sur le terrain de la lutte des classes, permettent de l’aborder sous un angle nouveau.
Coup de chaud social pour faire face à la canicule
On ne peut pas travailler dans des véhicules surchauffés ou dans des ateliers de maintenance étouffants. Il faut donc des climatisations, de la ventilation, des temps de pause suffisants dans des endroits frais et avoir un accès à l’eau. C’est le minimum et pourtant, été après été, tout cela manque… sauf dans les bureaux des directions, plutôt bien équipés (au siège de la RATP, il y a même de l’eau pétillante !). Alors, en ce mois de juin, les actions collectives contre les conséquences de la chaleur se sont multipliées. Aux ateliers SNCF de Quatre-Mares (Rouen), un débrayage a obtenu l’accès à une fontaine à eau supplémentaire. À Montpellier, des conducteurs de cars de la filiale Transdev Occitanie Littoral ont fait grève pour que les véhicules soient climatisés. Et, si l’accès à la clim dans les bus n’était pas la revendication principale des journées de grève à Lyon (23 juin) et à Valenciennes (7 juillet), elle constituait toutefois un des carburants de la colère.
Il y a aussi la multitude des droits de retrait. On ne sait pas bien combien de travailleurs du transport en ont exercé un pour se soustraire à une situation dangereuse. La presse en parle peu : toute à ses obsessions sécuritaires, elle est plus bavarde quand il faut commenter les droits de retrait qui font suite à des agressions ! En termes de mobilisation et d’organisation collective, les droits de retrait sont certes d’un niveau inférieur à ce que permet une grève, mais ils contribuent à leur échelle au rapport de forces et à la prise en compte du problème par les travailleurs.
Quelles revendications immédiates contre la chaleur ?
Les entreprises et les autorités organisatrices développent vis-à-vis des salariés et des voyageurs une communication bien rodée : de plus en plus de véhicules et de lieux sont équipés de systèmes de rafraîchissement, et ceux qui ne le sont pas encore le seront prochainement. Mais la réalité est bien différente. Dans la région lilloise par exemple, des rames « VR2N » non pourvues de climatisation ont roulé tout le mois de juin : elles devaient cesser d’être utilisées pendant la « période estivale », mais celle-ci commençait seulement officiellement le 1er juillet !
Et du fait du manque de moyens, les clims défectueuses ne sont pas réparées. À Bordeaux, cinq mainteneurs doivent s’occuper de la clim de 450 bus ; à Lyon, dans une salle de pause des conducteurs de tramway, la clim ne marchait pas pendant la vague de chaleur, ce qui donnait envie à certains de se mettre au frais… en retournant travailler ! Les pannes sont en plus repérées toutes en même temps, les clims étant lancées quand il commence à faire chaud et non pas selon un plan de prévention qui permettrait de détecter les défaillances en amont.
Une première revendication est donc d’avoir des équipements de climatisation suffisants, et aussi d’avoir les moyens de les entretenir.
Mais la climatisation est loin d’être une solution miracle…
La climatisation ne règle pas tous les problèmes. Dans les véhicules, elle doit composer avec deux contraintes. D’abord, pour ne pas consommer trop d’énergie et éviter les chocs thermiques, la climatisation ne doit pas fonctionner trop fort. Généralement, elles sont relatives à la température extérieure (par exemple, il y a un écart de 4°C, ou de 5°C). Ensuite, les véhicules de transport en commun ouvrent par définition régulièrement leurs portes, ce qui réchauffe l’habitacle. Des solutions techniques peuvent limiter ce phénomène, comme des vitrages athermiques isolants, mais sans le supprimer totalement. Dans le cas des bus, les battements au terminus ne sont pas toujours suffisants pour les rafraîchir, d’autant plus que les bus thermiques devraient couper le moteur (par égard pour le voisinage et… le climat !), ce qui stoppe le fonctionnement de la climatisation. Cela dit, comme pour l’organisation de la société en général, les transports en commun sont préférables aux véhicules individuels : il est clair qu’un bus climatisé de 55 places rejette moins de chaleur vers l’extérieur que 11 voitures climatisées de cinq places !
Il y a aussi tous les bâtiments liés aux transports en commun (gares, ateliers, dépôts) et qui n’ont pas été conçus pour résister aux fortes chaleurs. Les ateliers, par exemple, ne sont pas isolants (vétustes, ils n’isolent parfois même pas de la pluie !) et l’air est constamment ventilé pour évacuer les fumées toxiques, ce qui ramène l’air chaud de l’extérieur à l’intérieur. Avec le port obligatoire des EPI (équipements de protection individuelle), c’est-à-dire pantalons, chaussures de sécurité, etc., l’usine devient un vrai sauna. Même problème pour le personnel de station et de bord. Au contact de la clientèle, il n’est pas toujours autorisé de porter un bermuda ou un short, même sous 40°C. Sans parler de l’architecture des gares, sont souvent de vraies serres avec leurs grandes verrières.
Et puis il y a toutes les infrastructures en extérieur. L’acier des rails de train et le cuivre des caténaires montent vite en température sous le soleil. À 38°C, les rails peuvent atteindre 60°C. Une herbe sèche pas loin et une étincelle au passage du train peuvent vite provoquer un incendie. La forte chaleur des matériaux entraîne aussi une dilatation des rails, qui, s’ils ne sont pas droits et parallèles, peuvent faire sortir le train de son lit. Le blanchiment des rails à la peinture a été expérimenté mais ne permet de baisser la température que de 4 ou 5°C –insuffisant…
Pour faire face à la chaleur, il faut réduire le temps de travail et s’organiser pour l’imposer
Si tout était climatisé, il ferait toujours aussi chaud dehors, voire plus chaud car les clims contribuent à l’échauffement des villes. Et qui dit chaleur, dit difficulté à récupérer en dehors du travail. C’est d’ailleurs le problème du décalage des horaires (commencer plus tôt pour finir plus tôt), proposé par exemple aux ateliers SNCF de Lille où le thermomètre a affiché jusqu’à 35°C : certes, cela évite les fortes chaleurs de la journée quand on travaille le matin, mais le temps de sommeil raccourcit, et sa qualité baisse avec la température qui monte.
En fait, le patronat et l’État font leur possible pour que les fortes chaleurs ne perturbent pas la marche normale des affaires et des profits. Quelques clims mal entretenues, des solutions techniques insuffisantes, des horaires décalés quand c’est possible, et tout peut continuer comme si de rien n’était. Mais ce n’est pas aux travailleurs de faire les frais du réchauffement !
Il faut réduire le temps de travail pour rendre les activités professionnelles, notamment les plus physiques, compatibles avec les conditions climatiques. Réduire le temps de travail sur la journée, bien entendu, pour tenir compte du surcroît de fatigue lié à la température et pour permettre à chacun de récupérer. Il faut aussi allonger la durée des pauses. À la RATP, par exemple, quand il fait plus de 28°C et que le bus n’est pas équipé de clim, un protocole spécial permet aux conducteurs de bénéficier de 12 minutes de battement lorsque leur course a duré plus de 45 minutes, et de 8 minutes en deçà de 45 minutes. Mais, quand il y a une clim à bord (ce qui est loin d’être toujours les cas : seuls 10 % des bus du dépôt d’Ivry en sont par exemples pourvus), il n’y a rien ! De tels protocoles devraient être grandement améliorés et généralisés pour permettre aux conducteurs de souffler entre les trajets, et aussi pour refroidir les véhicules et les rendre confortables pour les voyageurs.
Pour imposer cette réduction du temps de travail, il faut un certain niveau de combativité et d’organisation collective. Les mobilisations du mois de juin ont commencé à montrer la voie en ce sens, en réussissant à gagner par endroits, même si nulle part à notre connaissance le temps de travail n’a diminué (si ce n’est pendant la durée de la grève ou du droit de retrait). Ce serait le prochain palier à franchir. Et il signifierait beaucoup, à savoir que, face à une catastrophe climatique engendré par le mode de production capitaliste, les travailleurs peuvent remettre en cause à leur avantage une des chasses gardées des patrons : l’organisation du travail. Dès lors, il n’y a pas de raison d’en rester là, et tous les choix de gestion capitaliste, toute l’organisation de la production pourraient être passés au crible de la lutte ouvrière. Dans le transport, il s’agirait de revendiquer des embauches et plus de matériel, pour augmenter l’offre afin de réduire l’utilisation de la voiture individuelle qui est une des principales origines du réchauffement climatique. Ainsi, le combat contre la crise écologique et l’adaptation à ses conséquences déjà là ne se feraient pas au détriment des travailleurs mais en fonction de leurs intérêts de classe et à partir de leur organisation collective, s’inscrivant dans la lutte générale contre cette société capitaliste qui épuise « les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur » (K. Marx, Le Capital).
Bastien Thomas et Julie Devrim