mercredi 5 novembre 2025

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Travailleurs d’ici ou d’ailleurs, un même combat contre le patronat !

Jeudi dernier, le RN a pour la première fois remporté un vote à l’Assemblée nationale : une motion appelant à « dénoncer » l’accord migratoire franco-algérien de 1968. Il a été un moment supplémentaire pour le RN de décharger sa bile raciste et de faire sa petite cuisine en décrochant des votes de la droite.

De quoi traite cet accord ?

Depuis 1968, l’accord en question a été modifié par l’État français à trois reprises. Quelques dispositions avantagent un peu les Algériens par rapport aux autres immigrés, comme la réduction de six mois du délai pour demander le regroupement familial. Mais les autres les handicapent : la régularisation par le travail ou pour motif humanitaire ne s’appliquent pas à eux ; les étudiants diplômés en France peuvent plus difficilement rester pour travailler.

Beaucoup de bruit raciste…

Depuis que les mobilisations « Bloquons tout » et les grèves de septembre n’occupent plus les médias, la boue raciste ressurgit. Ils montent en épingle le moindre fait divers dans lequel des étrangers sont mêlés. S’agit-il de faire diversion ? En partie oui : ce ne sont pas les immigrés qui licencient, bloquent les salaires, ou cassent les services publics, mais les capitalistes et le gouvernement. Cette démagogie vise également à nous affaiblir. En créant un climat de défiance entre nous, le racisme veut nous empêcher de faire bloc face à nos employeurs, de défendre nos conditions de vie.

Le RN n’en a d’ailleurs pas le monopole. La droite et le gouvernement mènent depuis deux ans une vraie campagne contre les Algériens. Ils dénoncent hypocritement la dictature des généraux, alors que l’État français s’est bien gardé d’aider le peuple algérien à s’en débarrasser lors du mouvement de révolte du « Hirak », et visent en fait tous ceux qui parmi nous, en France, ont des racines de l’autre côté de la Méditerranée.

… pour couvrir le bulldozer des attaques antisociales

En retour, le RN rivalise avec Lecornu sur les manières de nous faire les poches. Le 23 octobre, il présentait devant un parterre de patrons son « contre-budget ». Loin de combattre les coupes budgétaires, il veut raboter 36 milliards d’euros de plus. Ses cibles sont les pauvres, les étrangers et la protection de l’environnement. Mais se passer d’autant d’argent public retombera fatalement sur toute la population laborieuse. Surtout qu’à l’inverse, il refuse de toucher aux 270 milliards d’aides aux capitalistes. Ses députés multiplient les votes contre tout ce qui va un tant soit peu dans ce sens !

Seulement, rien ne fonctionne sans nous dans cette société. C’est d’ailleurs par le mot d’ordre « Une journée sans nous : si on s’arrête, tout s’arrête ! » que la Marche des solidarités va mobiliser le 18 décembre prochain pour la journée de solidarité internationale des migrants. Derrière ce slogan, il y a toute la réalité des travailleurs et travailleuses sans-papiers, exploités, opprimés dans les ateliers, les métiers de service et les chantiers que le patronat presse jusqu’à la mort parfois, mais qu’il utilise aussi pour mettre la pression sur l’emploi et les salaires sur l’ensemble du monde du travail. C’est cette logique qu’il faut briser en nous joignant massivement à la mobilisation du 18 décembre, comme vont déjà le faire les travailleurs et travailleuses du social en appelant à la grève. Si nous faisons bloc, les patrons, les riches et le gouvernement à leur service ne pourront rien nous imposer. N’en déplaise à ceux qui, à gauche, prétendaient qu’avec la fin du 49.3, ils pourraient nous défendre à l’Assemblée – avec le résultat qu’on voit –, c’est à nous, travailleurs et travailleuses, de prendre nos affaires en main. En commençant par nous unir, quelles que soient nos différences.

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 3 novembre 2025