mercredi 30 avril 2025

EDITO

 

Vive le 1er mai, journée internationale de lutte de la classe ouvrière !

Paris, 2023. Manifestation du 1er mai. Photographie de Martin Noda / Hans Lucas – Photothèque Rouge

 

 

Alors que les classes dirigeantes du monde entier veulent nous accabler avec leurs menaces de guerre commerciale et de guerre tout court, ce ne sont pourtant pas les luttes qui manquent : aux États-Unis, des manifestations contre la politique de Trump ont eu lieu à plusieurs reprises dans de nombreuses villes du pays ; en Serbie et en Turquie, la jeunesse défie le pouvoir ; en Grèce ainsi qu’en Belgique, d’importantes grèves générales ont eu lieu ces derniers mois.

Toute ressemblance serait purement fortuite…

En Belgique, une nouvelle mobilisation est d’ailleurs annoncée pour le 29 avril, pour refuser le plan d’attaque du nouveau gouvernement, poétiquement surnommé la coalition Arizona, qui s’en prend aux allocations chômage, veut repousser toujours plus l’âge de la retraite et prévoit des coupes budgétaires dans les services publics. De quoi trouver des échos ici, où Bayrou nous sermonne, affirmant que nous ne travaillons pas assez, et prévoit 40 milliards « d’efforts supplémentaires » à réaliser sur le budget 2026, qu’il faudrait prendre sur l’éducation, la santé, les services publics, les dépenses des collectivités, etc. Des efforts, nous en faisons bien assez, pour boucler nos fins de mois, alors que les capitalistes de l’armement se frottent les mains devant leurs carnets de commandes bien pleins. Car ces 40 milliards serviront à arroser les grands groupes français, les Dassault, Thales et bien d’autres.

Un plan de défense nationale… pour nous attaquer

 
Cette défense de l’industrie française, dont le gouvernement comme les directions syndicales se font les chantres, ne protège en rien les emplois. Même dans l’armement : si les salariés doivent produire plus, ce sera en subissant l’augmentation des cadences. Dans les autres secteurs, les plans de licenciements continuent à s’abattre. ArcelorMittal vient d’annoncer la suppression de 600 postes dans sept sites du nord de la France. Voilà qui se rajoute à la longue liste des licenciements annoncés par Auchan, Casino, Michelin, STMicroelectronics et bien d’autres. Ces grands groupes ne connaissent aucune difficulté : ainsi en 2024, les actionnaires d’ArcelorMittal ont touché plus d’1,5 milliard d’euros. Comme toujours sous le capitalisme, il s’agit d’exploiter toujours plus les travailleurs pour dégager un maximum de profits. Un mécanisme bien huilé, que seules nos luttes peuvent faire dérailler.

La force des travailleurs, c’est la grève !

Qu’il s’agisse de nos salaires ou de nos emplois, seules nos mobilisations collectives pourront nous permettre de nous défendre. À Geodis à Gennevilliers, les travailleurs ont obtenu 150 euros d’augmentation à l’issue de trois semaines de grève, au lieu des 35 euros initialement proposés par la direction. À Stellantis Poissy, des débrayages ont lieu pour exiger des garanties sur l’avenir du site. À la SNCF, la mobilisation s’organise pour plusieurs jours de grève la semaine du 8 mai sur la question des plannings de travail et des salaires. L’état de nervosité dans lequel cette perspective de grève met la direction de la SNCF et le gouvernement suffit à nous rappeler notre force : quand celles et ceux qui font tout tourner dans la société s’arrêtent… tout s’arrête. Ce sont ceux qui menacent nos salaires et nos emplois qui veulent nous prendre en otage. Ils veulent décider de tout, de notre vie quotidienne, de nos emplois, de nos salaires, de la guerre, sans que nous ayons notre mot à dire. C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons. Faisons du 1er mai la première étape d’une riposte collective, en France et dans le monde.

Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 28 avril 2025