mardi 31 août 2021

udt

Contre le pass sanitaire, en défense de la vaccination !

Nous refusons le pass-sanitaire, au nom des libertés, contre le capitalisme de surveillance, les menaces sur les emplois des soignants. Mais nous le refusons aussi car il est incapable de construire l'adhésion à la vaccination anti-covid, nécessaire pour d'aller vers ceux qui doutent, sont éloignés des centres de vaccination. Défendre la vaccination en luttant contre le pass, c'est défendre la protection des plus fragiles face au virus de classe, à la santé dégradée par la malbouffe, le surpoids, les métiers les plus exposés, les logements les plus exigus. 17% des travailleurs manuels ne veulent pas du vaccin, contre seulement 8% des cadres sup. Réaction populaire contre les mensonges du capital, les scandales de Big Pharma, la défiance vaccinale tue, en Martinique et dans les banlieues populaires!

Nous défendons la liberté individuelle de dire non à la vaccination. Mais nous construisons surtout la liberté collective retrouvée grâce à l'accès universel à la vaccination, rendu possible par la fin des brevets, les transferts de technologies, les réquisitions, la gratuité de ces biens communs. Une vaccination universelle qui doit se conjuguer avec le maintien pour tous.tes des gestes barrières. La vaccination prévient 98 % de la mortalité, 90 % des hospitalisations. Ce ne sont pas les chiffres des capitalistes de la pharmacie, mais du système de santé public anglais qui a suivi 500 000 écossais vaccinés, 500 000 non vaccinés, et nous dit qui rentre à l'hôpital, en réanimation, qui meurt. Je me protège, mais je protège aussi les autres. Selon l'étude Pasteur, les vaccinés transmettent 12 fois moins que les non vaccinés, 10 fois moins dans l'étude Colorado! Car même face au delta, ils évitent encore de se contaminer à 42 % (Pfizer) ou 76% (Moderna), et diminuent ainsi la transmission. Seuls les vaccinés, contaminés et symptomatiques, -peu nombreux donc- ont -au début de l'infection- une charge virale identique aux non vaccinés, mais qui diminue plus rapidement, selon les chiffres du CDC. Les effets secondaires ? Le suivi de 29 millions de personnes par le service public de santé anglais, montre 200 fois plus de risques de thrombose après infection par la covid qu'après vaccination !

Limiter la vaccination aux plus âgés, aux porteurs de pathologies lourdes, ou hésiter à défendre les vaccins biens communs face aux anti-vax, aux réac de réinfocovid, c'est laisser se multiplier le virus en population générale. Avec mathématiquement une apparition plus rapide de variants, dont la dynamique est claire, plus de contagiosité, et les dernières études le démontrent, deux fois plus de risques de finir en réanimation avec le delta, y compris chez les plus jeunes. Quarante pour cent des réa en Martinique ont moins de 40 ans, la plupart non vaccinés. Le variant delta rend plus difficile à atteindre l'immunité collective. Il faut vacciner un plus grand pourcentage de population, il limite un peu moins les transmissions. Alors « relativer » la vaccination ? Ou en faire une urgence sanitaire, un acte d'accusation contre ceux qui laissent filer le virus et ses variants, préférant les brevets et les profits à une vaccination universelle.

Exaspérés par les accents complotistes, les pass « nazitaires », la présence de l'extrême-droite… la tentation de la vaccination obligatoire existe. Onze vaccins sont déjà obligatoires pour les enfants ! C'est oublier que lors du débat national sur la vaccination de 2016, le NPA s'est prononcé contre l'obligation vaccinale, comme… le jury citoyen et le jury des professionnels de santé. Et que c'est son président, un certain Professeur Alain Fisher, qui a imposé cette obligation. L'obligation vaccinale n'a pas fait la preuve de son efficacité ! Avec ses trois vaccins obligatoires, la France faisait moins bien que l'Allemagne et ses vaccins seulement recommandés. Pire la vaccination des nourrissons de moins de 9 mois reculait de 5% en 2014, malgré l'obligation, sur fond de scandale sanitaire. Liberté de vaccination mais choc de confiance disions-nous. Et pour cela, en finir avec les brevets, le secret commercial, exproprier les trusts pharmaceutiques, développer une pharmacovigilance indépendante, des vaccins sans aluminium face au doute raisonnable. Après les mensonges de Macron sur la covid, les mains arrachée, aujourd'hui la défiance vaccinale est bien pire. Pour passer de la vaccination obligatoire à la vaccination effective contrainte, combien de contrôles policier, de licenciements ? Contre le pass sanitaire, Macron qui casse nos droits et l'hôpital, les brevets de Big Pharma, en défense de la vaccination associée à une politique de prévention et de conviction bâtie avec les populations, le mouvement ouvrier doit d'urgence reprendre l'initiative.


Frank Prouhet



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jeudi 26 août 2021

CFDT

 LE TELEGRAMME

La CFDT accueille les salariés saisonniers à Saint-Agathon

Anaïck Thoraval (secrétaire départementale CFDT Côtes-d’Armor), Annick Le Guével (secrétaire fédérale du Fonds de Garantie des Victimes) et Cyrille Toulot (secrétaire au syndicat des services) accueil

En écho à la rencontre organisée en juillet, le syndicat CFDT a poursuivi, ce mercredi, son accueil estival des salariés, à Saint-Agathon. Un soutien professionnel et moral en cette rentrée incertaine.

 

et dans OUEST FRANCE 

Objectif de cette démarche, qui existe depuis vingt-trois ans : « Informer les saisonniers et les intérimaires sur leurs droits », raconte Anaïck Thoraval, secrétaire départementale du syndicat dans le département.  « On a reçu beaucoup d’appels pendant l’été, les salariés n’osent pas discuter avec nous, pour ne pas être vus de leurs collègues », poursuivent les présents. Notamment sur les heures supplémentaires et les documents qu’ils doivent recevoir en fin de contrat.

Et ce constat : « On voit que les salariés ont de plus en plus envie d’être au courant de leurs droits, mais on rappelle aussi les devoirs », précise Anaïck Thoraval, par exemple, ce qu’il faut faire en cas d’arrêt maladie.

Non ce n'est pas une provocation de publier le travail de terrain de la CFDT qui bénéficie des largesses médiatiques de Ouest France.Le journal qui prend bien soin de ne pas diffuser les communiqués du NPA et d'autres...La CFDT rappelle avec son humour très particulier que les salariés ont des droits mais aussi des devoirs.

Nous on trouve qu'ils ont surtout des devoirs et pas beaucoup de droits....Et que la CFDT s'emploie à les raboter...


samedi 21 août 2021

afgha

    Solidarité avec les peuples d’Afghanistan ! 

                        Accueil inconditionnel de tou·te·s les réfugié·e·s !

Il n’aura fallu que quelques semaines aux Talibans pour prendre le contrôle des principales villes d’Afghanistan avant de pénétrer dans la capitale Kaboul et de faire tomber le gouvernement. 20 ans après le déclenchement de la guerre par les États-Unis et leurs alliés, l’échec de l’intervention impérialiste est patent, avec le retour au pouvoir de ceux que Georges W. Bush et consorts prétendaient avoir éliminé.

Contrairement aux affirmations occidentales, les Talibans n’ont jamais disparu, et ont pu se réorganiser et prospérer sur fond de pauvreté, d’inégalités, d’État failli, de trafic d’opium, de corruption et de rejet de la présence militaire étrangère. L’Afghanistan est demeuré l’un des pays les plus pauvres de la planète (avec le 7e plus faible PIB par habitant au monde), et l’un des plus corrompus (parmi les dix derniers au classement de l’ONG Transparency International).

20 ans de guerre en Afghanistan, c’est plus de 160.000 morts côté afghan, des centaines de milliers de blesséEs et d’exiléEs, et près de 4000 soldats occidentaux (majoritairement étatsuniens) tués. Les 2200 milliards de dollars dépensés en 20 ans par les États-Unis — soit plus de 300 millions par jour — pour assurer leur présence sur place et « former » les forces de sécurité du gouvernement afghan n’y auront rien changé : le président afghan est en fuite, la police et l’armée afghanes se sont effondrées et les Talibans règnent en maîtres à Kaboul. Une énième démonstration du fait que les interventions militaires impérialistes ne se font jamais dans l’intérêt des peuples, et que pour ces derniers elles font partie du problème et non de la solution.

Les images de chaos et d’évacuation précipitée des ressortissants occidentaux donnent une idée des menaces qui pèsent aujourd’hui sur des centaines de milliers, voire des millions d’Afghan·e·s. Nous exprimons notre solidarité avec toute la population afghane, qui risque de vivre encore des années de guerre civile, et notamment avec toutes celles et tous ceux qui sont aujourd’hui dans le viseur du pouvoir ultra-réactionnaire des Talibans : journalistes, militant·e·s associatifs, syndicaux ou des droits humains, ainsi que toutes les femmes et les personnes LGBTI, dont la situation déjà dramatique risque de se dégrader encore un peu plus.

Les pays occidentaux, dont la France qui fut présente militairement pendant 13 ans en Afghanistan, portent une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Il est dès lors particulièrement insupportable d’entendre Macron évoquer les « flux migratoires » face auxquels il faudrait « se protéger » : un discours emprunté à l’extrême droite, qui souffle sur les braises du racisme et vise à transformer en menace des réfugié·e·s cherchant à fuir la guerre et la misère.

La mise en scène, ces derniers jours, de l’accueil de quelques dizaines d’exilé·e·s afghans ne fait guère illusion : les frontières doivent être ouvertes, l’accueil doit être inconditionnel et la traque aux réfugié·e·s déjà présents sur le territoire doit cesser. 

Solidarité avec les peuples d’Afghanistan ! 

De l’air, ouvrez les frontières !

Guingamp, le 21 août 2021

 

perros

 

 https://photos.lci.fr/images/613/344/bretagne-une-stele-de-simone-veil-vandalisee-20210811-2145-eee818-0@1x.jpeg


Intervention devant la stèle de  Simone Veil  à PERROS GUIREC le Vendredi 20 Août 2021


Avant de lire un texte inspiré par le RAAR, réseau d’action contre l’antisémitisme et tous les racismes et qui apporte son soutien à notre rassemblement, je voudrais exprimer des sentiments et des émotions personnelles, parce que je sais que d’autres ici , au dela de leurs engagements dans leurs organisations, ont exactement les mêmes sentiments et émotions qui concernent autant la personne de Simone Veil, que d’autres personnes dont ils cultivent fidèlement le souvenir de leurs combats de leurs engagements et qui ont fait ce que nous sommes tous aujourd’hui.


Donc, j’ai une pensée pour ma tante, camarade de lycée de Simone Veil à Nice, pour ma camarade de Ras L’Front dont les grands parents, tout comme mes propres grands parents étaient engagés dans le réseau « Marcel », qui a sauvé plus de 527 enfants juifs en 1943 dans les Alpes Maritimes. J’ai une pensée pour un de nos camarades de Ras L’Front et du PS, aujourd’hui décédé, enfant juif caché à St Quay Portrieux, tout comme mon oncle.
Voila.


Au moment même où nous nous réunissons , a lieu à Drancy le 80e anniversaire, jour pour jour, de l’ouverture le 20 aout 1941 de ce camp de concentration. Plus de 70.000 Juifs, dont 11.000 enfants (le plus jeune est un bébé de 15 jours) y transitèrent, avant d'être déportés à Auschwitz. Seuls 2.500 d'entre eux-elles ont survécu.


La profanation répétée de la stèle en mémoire de Simone Veil et les injures qui y ont été inscrites rappelle que celle-ci a subi la haine violente des fascistes et des antisémites, notamment lors de sa présentation de la loi libéralisant l’IVG en 1974.
A l’Assemblée nationale il lui avait été reproché d'avoir fait "le choix d'un génocide", tandis que d’autres évoquaient des embryons "jetés au four crématoire »
Simone Veil elle même témoignait ainsi : « je présentais le triple défaut d'être une femme, d'être favorable à la légalisation de l'avortement et, enfin, d'être juive. Plusieurs fois, en sortant de chez moi, j'ai vu des croix gammées sur les murs de l'immeuble. «On avait inscrit sur la porte de mon domicile: "Veil = Hitler"»


Plus tard en 1979, le Front national avec Jean-Marie Le Pen en personne vint attaquer une de ses réunions électorales. Elle leur répondit alors publiquement " je n’ai pas peur de vous, j’ai survécu à bien pire. Vous êtes des SS aux petits pieds ".

 
Ces profanations répétées de Perros-Guirec se déroulent dans le contexte d’une vague de propagande raciste et antisémite de grande ampleur à l’occasion de la crise du Covid.
Les propos et actes antisémites ont explosé dans et hors des manifestations, notamment celles désignant des personnalités juives comme responsables de la situation sanitaire, sous forme directe et explicite, ou par l’utilisation du terme antisémite codé « Qui ? » désignant « une certaine communauté » c’est à dire les Juifs selon le général factieux d’extrême-droite Delawarde.


Face à cette situation, il est nécessaire et urgent que les antiracistes se manifestent et condamnent fermement et sans ambiguïté ces manifestations de haine et de complotisme, dont on connaît les liens profonds avec l’antisémitisme.


Nous souhaitons aussi alerter certaines organisations syndicales, associatives, politiques, qui se réclament du progrès social, sur le fait qu’il n’est pas possible de participer à des manifestations où l’antisémitisme s’exprime de manière récurrente, sans qu’il suscite de réprobation. 


Il est plus que jamais nécessaire d’affirmer clairement un engagement fondamental pour ne pas laisser passer impunément des actes et propos racistes et antisémites"






             ALGUES VERTES LE FEUILLETON CONTINUE MAINTENANT LOCQUIREC DANS LE TREGOR FINISTERIEN

 

 

Algues vertes à Locquirec. « L’hydrogène sulfuré, un gaz toxique également présent dans le sable » (Ouest-France)

Si les efforts commencent à payer dans l’anse de Locquirec (Finistère), ce gaz toxique issu des algues vertes en décomposition est tout de même présent en plusieurs endroits. À Pors-ar-Villiec, on le mesure notamment dans le sable, ce qui, selon Yves-Marie Le Lay, auteur d’un livre sur le sujet, peut être dangereux pour les enfants s’y aventurant.

Yves-Marie Le Lay creuse le sable, qui, à cet endroit prend une couleur noirâtre « caractéristique de la présence d’hydrogène sulfuré ». | OUEST-FRANCE
Ouest-France Delphine VAN HAUWAERT. Modifié le 19/08/2021 à 18h00 Publié le 19/08/2021 à 17h19
 
 


« Regardez, des enfants jouent pas loin, alors que dans le sable ici, il y a de l’hydrogène sulfuré. » Yves-Marie Le Lay désigne une zone à l’est de la plage de Pors-ar-Villiec, à Locquirec (Finistère), dans laquelle des algues (vertes, brunes et rouges) s’accumulent dans des mares, entre les rochers, pendant plusieurs jours à plusieurs semaines en fonction des coefficients de marées.

À l’est de la plage de Pors ar Villiec, à Locquirec, Yves-Marie Le Lay a détecté de l’hydrogène sulfuré dans des sédiments à proximité d’une zone rocheuse, où un mélange d’algues (vertes, rouges et brunes) s’amoncelle régulièrement. | OUEST-FRANCE

Le problème ne vient pas tant de ces tas d’algues que « des sédiments » à proximité. Pour le prouver, le militant écologiste allume son détecteur de sulfure d’hydrogène (H2S), visant à mesurer, en parties par million de molécules d’air (ppm), ce gaz issu de la décomposition des algues vertes.

Couleur noirâtre

Armé d’une pelle à main, Yves-Marie Le Lay creuse le sable en divers endroits de la zone. Ça sent fortement l’œuf pourri, et en effet, à 5 ou 10 cm de profondeur, le sable prend une couleur noirâtre « caractéristique de la présence d’hydrogène sulfuré ». À chaque fois, le détecteur réagit, affichant des valeurs de 12 à 200 ppm, en fonction du degré d’humidité du sable.

Un détecteur de sulfure d’hydrogène permet de mesurer la présence de ce gaz dans les sédiments. | OUEST-FRANCE

On est loin des 500 ppm à partir desquels cela devient critique pour l’homme, mais l’auteur du livre Algues vertes, un scandale d’État : nitrates et gaz toxiques, 50 ans de déni rappelle que selon l’agence régionale de santé de Martinique (où de l’hydrogène sulfuré est observé en raison d’algues brunes, les sargasses), de faibles valeurs peuvent entraîner « des gênes respiratoires, des maux de tête, irritations oculaires ou de la gorge », phénomènes pouvant être « accentués chez les personnes sensibles et vulnérables ».

Dans cette zone, 48,4 ppm sont enregistrées. | OUEST-FRANCE

Yves-Marie Le Lay l’admet, « personne ne viendra poser sa serviette ici », mais le risque, selon lui, porte plutôt sur les enfants. « En creusant des trous, ils peuvent en prendre plein le nez. »

Surtout dans le sable

Le président des associations Dour ha Douar et Sauvegarde du Trégor Goëlo-Penthièvre a écrit récemment au maire, afin d’alerter sur le fait que « l’hydrogène sulfuré n’est pas seulement présent dans les tas d’algues échouées en phase de putréfaction, mais aussi et surtout dans le sable ou la vase, là où elles se déposent régulièrement. Ce gaz toxique issu de leur décomposition séjourne alors des mois après les derniers échouages et en leur absence visible. »

Yves-Marie Le Lay creuse le sable, qui, à cet endroit, prend une couleur noirâtre « caractéristique de la présence d’hydrogène sulfuré ». | OUEST-FRANCE

Les ramassages organisés au Moulin de la rive sont donc utiles, mais « il faudrait aussi recenser toutes les autres zones à risque » et intervenir quand c’est possible. « Dans l’estuaire du Douron, c’est compliqué, mais on peut déconseiller aux personnes d’aller là-bas. » À Pors-ar-Villiec en revanche, « il suffirait d’enlever les algues dès échouage, pour éviter qu’elles ne pourrissent ».

Si « nous sommes loin d’atteindre ici les niveaux de pollution toxique de la commune d’Hillion et de ses voisines », le Locquirécois rêve « d’un suivi journalier du littoral de la commune », qui se traduirait par un signalement « des zones à risques sur place et sur le site de la mairie ». Loin d’être un frein à la fréquentation touristique selon lui, cette information, « unique en Bretagne », pousserait au contraire un public « rassuré » à fréquenter ses plages.

adama

Peut être une image de 2 personnes, personnes debout et plein air

mercredi 18 août 2021

CLIMAT


LE TREGOR

Perros-Guirec. Le Collectif climat s'indigne contre la venue de la Patrouille de France

La Patrouille de France revient à Perros-Guirec le 27 août. Une nouvelle qui a fait réagir le Collectif climat du Trégor dans une tribune.

La patrouille de France revient à Perros-Guirec.
La Patrouille de France revient à Perros-Guirec. (©Le Trégor)

Dans une tribune, le Collectif climat du Trégor s’insurge contre la prestation de la Patrouille de France, programmée le 27 août prochain à Trestraou, à Perros-Guirec.

Mi-août 2021 : les scientifiques du GIEC viennent à nouveau de tirer la sonnette d’alarme : oui la planète brûle et nous ne sommes plus du tout certains de pouvoir éteindre l’incendie (...) Fin août 2021 : la patrouille de France revient à Perros-Guirec.

Collectif climat du Trégor

La mise en parallèle de ces deux informations est sans appel pour l’association :

« Le lien entre la venue de ces avions et le cri d’alarme des scientifiques du climat ne mérite-t-il pas d’être fait ? Surtout quand dans le même temps, l’actualité nous annonce quasi quotidiennement de nouvelles catastrophes liées au réchauffement climatique : incendies géants par ci, inondations meurtrières par là…»

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Malaise

Un lien qui met mal à l’aise, considèrent les défenseurs de l’environnement.

« Et sans doute ce malaise vient-il en partie de la symbolique de la situation. En effet, d’un côté des scientifiques qui nous exhortent à la sobriété et à une baisse drastique de l’usage de l’avion. De l’autre, parallèlement, des milliers de personnes qui se rassemblent pour regarder des avions qui, durant tout l’été, vont sillonner le ciel de France pour faire des acrobaties », poursuivent-ils.

Et si le carambolage entre ces deux actualités : « Cri d’alarme des scientifiques du climat » d’un côté, et « acrobaties d’avions » de l’autre, ne constituait la plus belle illustration du fait que non, décidément non, nous n’avons toujours pas pris la mesure de la catastrophe climatique qui s’annonce ?

Collectif climat du Trégor

Le collectif poursuit : «Il nous faut d’urgence faire une chasse impitoyable à toutes nos consommations d’énergie fossile. Et pas demain, mais dès ce matin !»

Pour eux, ce rendez-vous est un symbole et sa suppression l’aurait été tout autant : 
« Qu’on le veuille ou non, toute lutte a besoin de symboles… Alors, renoncer dès aujourd’hui aux acrobaties de ces avions émetteurs de CO2, ne serait-ce pas une belle manière de dire clairement : OK on a compris ; la mobilisation générale pour le climat, c’est vraiment ici et maintenant… »

Indécent ?

Et puis, n’y a-t-il pas quelque-chose d’indécent à s’extasier devant ces avions émetteurs de CO2 quand, dans le même temps, des milliers de personnes sont en train de tout perdre, dans des incendies ou des inondations amplifiés justement par l’excès de ce fameux CO2 ?

Collectif climat Trégor

 

Collectif climat du Trégor
climate-alarm-lannion-22300@laposte.net
 
Le comité Nathalie Le Mél est membre du collectif climat.

 

PHILIPPOT

 SAINT BRIEUC jeudi 19 Août 2021

Rassemblement contre la venue de Philippot 
jeudi 19/08 à 18h
en haut de la rue St Guillaume à St Brieuc.

devant la biscuiterie le Brieuc
 
Le Comité de vigilance antifasciste CVA22 APPELLE A SE RASSEMBLER POUR UNE BRETAGNE UNIE, SOLIDAIRE ET Antifasciste.

 
 
Détails sur  


Le NPA a prévu sa présence départ de Guingamp co voiturage de la chesnaie 17h30
prévenir si vous pouvez venir avec nous.
 
 

Saint-Brieuc. Venue de Philippot : la CGT en colère, les antifas organisent une contre-manifestation

photo florian philippot, fondateur du mouvement les patriotes et ex-vice-président du front national.  ©  afp / bertrand guay

Florian Philippot, fondateur du mouvement Les Patriotes et ex-vice-président du Front national. © AFP / Bertrand GUAY

Le déplacement de Florian Philippot, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), jeudi 19 août 2021, au soir, fait réagir. Dans un communiqué, la CGT dénonce le rassemblement. De son côté, le collectif de vigilance antifasciste appelle à une contre-manifestation jeudi, près de la place Du Guesclin.

« La venue de Philippot, président du mouvement d’extrême droite Les Patriotes, à Saint-Brieuc, n’est pas un hasard. Depuis plusieurs mois, nous constatons l’organisation régulière de rassemblements régionaux des mouvances radicales de droite dans la capitale costarmoricaine, déplore la CGT dans un communiqué, avant le rassemblement de jeudi à 18 h 30. Un rassemblement comme celui-ci mêle revendications anti-masques et anti-vaccination. Le discours est alimenté par la peur du progrès et nourri de récits complotistes et obscurantistes. »

La CGT, elle, se dit « pour la vaccination de masse et dénonce fermement la mise en œuvre du passe sanitaire ». « La CGT affirme ses positions et rappelle aux syndicats et syndiqués son refus de participer à de tels rassemblements. »

Une contre-manifestation

De son côté, le Collectif de vigilance antifasciste (CVA 22) a lancé, mardi soir, un appel à une contre-manifestation jeudi soir, à partir de 18 h, en haut de la rue Saint-Guillaume. « Philippot et ses Patriotes, Via et l’UPR n’ont jamais pris la mesure de la crise sanitaire, ils sont dans le déni de la pandémie qui a fait au moins 4,4 millions de morts au niveau mondial. Dès le début, ils surfent sur la peur des gens et sur les désinformations en contestant les gestes barrières et les vaccins qui ont une efficacité, dénonce le collectif sur Facebook. Ils entretiennent la confusion en utilisant une sémantique basée sur des valeurs sociales ou pseudo-humanistes, pour profiter de la crise, en avançant à pas feutrés et capitaliser sur un drame sanitaire. Ces manifestations entraînent une ambiance nauséabonde. »

 
 

mardi 17 août 2021

weil


Simone Weil (NPA et CCCP Trégor)

antisme

COMMUNIQUE DU NPA ET DU CCCP TREGOR

PERROS GUIREC  : VANDALISATION DE LA STELE DE SIMONE VEIL

La pandémie du Covid donne lieu à une déferlante de propagande antisémite et complotiste.

Les luttes des femmes pour leur émancipation  dans les années 1970 ont permis la promulgation de la loi Veil sur l’avortement. Les forces les plus réactionnaires ne l’ont jamais admis.

C’est pour cette raison qu’ils ont profané par quatre fois la stèle de Perros, tout en amalgamant cette loi avec un soi-disant pouvoir occulte des citoyens de confession israelite.

Si comparaison n’est pas raison,certaines théories nauséabondes prennent la forme de l’assimilation de la vaccination et du passe sanitaire à la Shoah. Des étoiles jaunes sont brandies par des opposants organisés à la vaccination. Les  mêmes condamnent un « passe nazitaire » et  le comparent à l’inscription sinistre du portail d’Auschwitz.

Cette manipulation, revient à minimiser et banaliser le génocide des Juifs, et à désigner des « responsables » fantasmés de la pandémie en alimentant des idées fascisantes.

Le débat légitime sur le contenu des mesures sanitaires et l’appréciation de la politique gouvernementale est détourné au profit de théories complotistes totalement réactionnaires et porteuses de lourds dangers négationnistes et antisémites. L’émergence des thèses conspirationnistes est un vieux procédé de l’extrême droite.

Le NPA, comité Nathalie Le Mèl, et le CCCP Trégor se tiennent disponibles pour toute action visant à dénoncer les actes antisémites, xénophobes et racistes

npabear@gmail.com

 

lundi 16 août 2021

 

LIBE

 LIBERATION du 11 août 2021.

 

 

Filière avicole : «Il y avait tous les piliers d’un cas de traite des êtres humains»
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Maillon méconnu de la filière avicole, le ramassage de volaille est un travail harassant, souvent effectué par des travailleurs étrangers, voire sans papiers. En Bretagne, plusieurs entreprises sont dans le viseur de l’inspection du travail, et l’une d’elles fait l’objet de poursuites pour «traite des êtres humains».


Dans un élevage avicole du Finistère. (Vincent Gouriou/Libération)
par Gurvan Kristanadjaja, Pauline Moullot et photos Vincent Gouriou

publié le 11 août 2021 à 20h33



Un soir de juillet, à 4 heures du matin, un minibus traverse discrètement le centre de la Bretagne, des Côtes-d’Armor au Morbihan. A son bord, sept salariés – quatre Roumains et trois Français –, tous ramasseurs de volailles. Le chantier a lieu chez Marc (1), un agriculteur de 37 ans. Là-bas, plusieurs camions attendent d’être chargés de poulets, avant de prendre la direction de l’abattoir. L’équipe va s’attaquer cette nuit à un des poulaillers de Marc, rempli de 19 000 coqs. Ils seront transformés en nuggets et burger de McDonald’s.

Le hangar de l’exploitation s’ouvre et laisse entrevoir une nuée d’animaux blancs couchés les uns à côté des autres, parfois entassés. Ils sont en plein sommeil. L’exploitant donne le coup d’envoi de l’opération au volant de son tracteur chargé de caisses vides. Il s’approche à toute berzingue. En cadence, l‘équipe de sept ramasseurs se met au travail : ils entassent les volailles dans de grandes caisses à tiroirs. «Deux», «trois», «cinq» : ils crient le nombre de poulets qu’ils tiennent en main en les lançant dans les coffres. Tous les volatiles ou presque sont attrapés par les pattes, puis déplacés la tête en bas. Certains se débattent, tentent de battre des ailes, et lancent des piaillements frénétiques. D’autres sont déjà morts et lancés inertes sur le côté du poulailler.



Les volatiles sont at­trapés par les pattes, puis déplacés la tête en bas. Certains se débattent, tentent de battre des ailes. (Vincent Gouriou/Libération)

Dans un élevage de volailles du Finistère. (Vincent Gouriou/Libération)
L’odeur de fiente, âcre, et la poussière prennent à la gorge. La cadence est infernale. Le tracteur a à peine le temps de faire l’aller-retour pour aller chercher une caisse vide dans le camion, que les huit tiroirs de la première contenant 22 volailles chacun sont remplis. En moins d’une demi-heure, un premier camion est chargé. Il en reste quatre pour vider l’intégralité du bâtiment. Le soleil se lève peu à peu. Les travailleurs sont en nage. Ils ont mal au dos, aux bras, partout. La plupart n’a pas de protection, sauf Kevin (1), qui a coupé des chaussettes de foot pour les glisser sur ses avant-bras et se protéger des griffures. «C’est le travail le plus dur qui existe», assène Nicolas (1) sans hésiter, un éleveur du coin venu donner un coup de main à son voisin.


Le ramassage constaté chez Marc cette nuit-là n’est pas pire qu’un autre. Pas mieux non plus. Il témoigne simplement de la difficile réalité de la filière. Selon les personnes contactées, ces conditions d’enlevage concernent toutes les volailles que l’on consomme, y compris celles élevées en bio et plein air. Exception faite des chantiers réalisés à la machine – une option moins répandue car elle n’est pas adaptée à tous les élevages. Un paradoxe quand on sait que les industriels dépensent beaucoup d’argent pour faire la pub de poulets bien dans leurs pattes mais qui finissent jetés la tête à l’envers.

«Dernier maillon d’une chaîne malade»
Derrière la problématique animale, on découvre celle des conditions de travail, jugées parmi les plus «difficiles du monde agricole», selon une source officielle qui souhaite rester anonyme. Un entrepreneur historique du secteur, qui se dit proche du dépôt de bilan, décrit le métier de la manière suivante : «On travaille sur de la merde, donc on est traités comme des merdes.» «Le ramassage, c’est le dernier maillon d’une chaîne qui est malade», abonde une autre source officielle.


Le mal est tel que les patrons de ces entreprises, pris en étau au sein d’un système de sous-traitance multicouches, se disent aujourd’hui au bord de la rupture. Ils affirment ne plus trouver de salariés français pour effectuer ce boulot. «Avant, on avait des papis français qui venaient parfois juste en complément», précise Nicolas, pour qui le ramassage permet aussi de toucher un revenu supplémentaire, après que la grippe aviaire a mis un coup à ses finances et à son exploitation de canards. Mais aujourd’hui, ces chantiers aux horaires irréguliers sont à la fois incompatibles avec une vie de famille et insuffisants pour donner lieu à un CDI à temps plein. De l’avis de plusieurs entrepreneurs de la filière, il leur est impossible de proposer à leurs salariés des contrats qui respectent pleinement la loi, notamment car ils ne peuvent pas les prévenir de leur emploi du temps au moins une semaine à l’avance, comme le veut la réglementation.


«On était si fatigués qu’on pouvait s’endormir en ramassant les poules», raconte Oumar (à droite). (Vincent Gouriou/Libération)
«On a les plannings au dernier moment, parfois le jour pour le lendemain. 100 % de mes salariés peuvent me poursuivre aux prud’hommes et ils sont sûrs de gagner», raconte un autre chef d’entreprise anonyme. Ce sont les abattoirs qui fixent les dates et horaires des enlèvements de volaille, le reste de la chaîne n’a aucun regard sur le timing : il arrive ainsi qu’en quelques jours, un éleveur ait la tâche de trouver une équipe disponible pour ramasser ses poulets en urgence. La pression se répercute alors sur le sous-traitant qui est obligé de se débrouiller pour faire couvrir plusieurs exploitations par une seule équipe ou se faire prêter de la main-d’œuvre par un confrère. Certains finissent alors par faire «n’importe quoi», juge un entrepreneur des Côtes-d’Armor. Jusqu’à exploiter des travailleurs sans papiers dans des conditions proches de l’esclavage moderne.


En arrivant dans le Finistère, Edouard (1), un Ivoirien de 41 ans, a d’abord cru en sa bonne étoile. Début 2019, ce travailleur sans papiers arrivé il y a peu en France vit en région parisienne et enchaîne les petits boulots, des ménages payés au noir. Quand une connaissance lui suggère de le rejoindre à Landivisiau car son patron a besoin de main-d’œuvre au plus vite, Edouard ne connaît rien de ce coin du pays, mais le deal paraît honnête : s’il signe un contrat de travail pour devenir ramasseur de volailles, son futur employeur s’engage à l’aider dans sa procédure de régularisation. Il lui propose aussi un hébergement dans une chambre partagée avec un autre salarié au sein de l’entreprise, en échange d’un loyer prélevé directement sur son salaire. Une opportunité comme on en reçoit peu quand on est en situation illégale sur le territoire. Edouard décide de faire confiance, boucle sa valise et débarque un soir de mars 2019 à la gare de Morlaix, dans le nord de la Bretagne, région qui produit un poulet français sur trois.

«Tu te bouges le cul et tu arrêtes de m’emmerder»
Immédiatement, il se met à travailler pour une société nommée Prestavic. La première semaine est «très pénible», selon l’Ivoirien. «Ramasser la volaille, c’est un métier difficile, je m’en suis vite rendu compte. Pour mon premier jour de travail, j’ai commencé ma journée à 18 heures et j’ai terminé à 11 heures le lendemain parce qu’on devait enchaîner les chantiers», se souvient l’ancien salarié, le regard calme. «En plus, on ne nous payait que les heures passées à ramasser, 10-15 euros de l’heure et pas le temps d’attente. Sauf qu’il y a des longues routes pour aller d’une exploitation à une autre, tout ça ce n’est pas compté dans nos salaires, on touchait entre 800 et 900 euros par mois», poursuit Edouard.


Pour ce qui est de son hébergement, il n’est pas beaucoup mieux loti. «C’était sale. Quand on prenait une douche, l’eau passait par le plafond et atterrissait à l’étage en dessous. C’était très humide, il y avait des moisissures partout, on avait du mal à respirer», raconte-t-il aujourd’hui avec dégoût. Peu après son arrivée, le patron devient agressif. «Chaque matin, j’ai des besoins naturels… Mais il nous interdisait d’aller aux toilettes pendant nos heures de travail. Quand je protestais, il me disait : “Tu te bouges le cul et tu arrêtes de m’emmerder.” C’était vraiment choquant.»


Les conditions de travail des ramasseurs sont parmi les plus «difficiles du monde agricole». (Vincent Gouriou/Libération)
Edouard comprend qu’il est pris au piège : s’il veut obtenir la régularisation promise par l’employeur, il n’a qu’à accepter ses conditions et se taire. «[Le patron] nous disait aussi : “Moi, je suis français donc si ça merde c’est vous qui allez rentrer en Côte-d’Ivoire.”» Pour une source officielle, «c’est un aspect important que l’on a constaté au cours des investigations : cette emprise au sein de l’entreprise. Un salarié lambda peut dire non, un sans-papiers va se dire qu’il n’a pas le choix».


Sauf qu’un jour, certains des collègues d’Edouard vont à la préfecture prendre des renseignements concernant les procédures de régularisation censées être en cours. Ils découvrent que leur patron n’a pas tenu sa promesse : il n’a jamais déposé d’autorisation de travail auprès des services de l’Etat, obligatoire pour embaucher des sans-papiers.

C’est ce qui a motivé Jason (1), un collègue ivoirien d’Edouard, à se rendre à l’union locale de la CGT de Morlaix en avril 2019. Face à l’ampleur du dossier, le syndicat prévient les services de l’inspection du travail, qui mènent un contrôle le 6 juillet 2020, au cours duquel il apparaît que 17 des 23 salariés de la firme sont en situation irrégulière. «L’inspection du travail s’est rendu compte qu’il y avait tous les piliers d’un cas de traite des êtres humains. Il y avait le recrutement organisé de sans-papiers, orchestré par une femme ivoirienne, et ciblé. Des promesses de régularisation. Des hébergements très vétustes avec le sol qui s’écroulait à cause de l’humidité. Des conditions de travail hyper difficiles. C’est vraiment un cas d’école», assure la source proche du dossier.


Edito
Filière avicole : des pratiques indignes et une responsabilité à tous les échelons
Editorial
11 août 2021
Dans la foulée, la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) fait un signalement au parquet de Brest pour cette infraction et l’enquête est menée conjointement avec la police aux frontières de Rennes. Une perquisition a lieu le 22 septembre 2020. Le dossier est «exceptionnel» par son envergure : en Bretagne, c’est la première fois qu’un employeur est poursuivi pour le motif de «traite des êtres humains». Prestavic a été placée en liquidation judiciaire le 15 décembre 2020. Sollicité par Libération, son patron n’a pour le moment pas donné suite. L’enquête, désormais entre les mains du parquet de Brest, est toujours en cours.

«Les Français ne veulent plus de ce travail»
A quelques kilomètres de là, dans le huis clos d’un chantier de ramassage de volailles, l’affaire, relayée par la presse régionale fin 2020, fait débat parmi les salariés d’Aviland, une société concurrente fondée par un ancien de Prestavic. La plupart sont eux aussi des sans-papiers, dont certains ont fui cette entreprise, attirés par la promesse de meilleures conditions de travail. Pourtant, rien n’a changé malgré ce transfert : leur nouveau patron utilise les mêmes pratiques, excepté l’hébergement insalubre sur place. Pas de régularisation en vue et les heures de déplacement restent non payées. «On commençait à 7 heures, on finissait à 18 heures. Puis, le patron nous demandait de recommencer à 20 heures pour toute la nuit. On dormait dans le froid entre deux ramassages, sans chauffage. On était si fatigués qu’on pouvait s’endormir en ramassant les poules. Mais nous n’avions pas le droit de nous plaindre au risque de prendre ce que le patron appelait “une punition” : il ne nous donnait pas de travail pendant trois, quatre ou cinq jours. Il savait qu’on était sans papiers et qu’on ne pourrait pas vivre longtemps sans argent», relate Oumar (1), un ancien salarié ivoirien arrivé en France en septembre 2017.


Le tout teinté de racisme, selon l’exilé : «Il y avait parmi nous des Burkinabés, des Sénégalais, des Ivoiriens. Il connaissait nos prénoms mais nous appelait “les Africains”…» poursuit-il. Dans le groupe, une partie des travailleurs pense qu’il faut prendre le même chemin que leurs homologues de Prestavic. Ce qu’ils finissent par faire en décembre 2020 : là encore, la CGT alerte l’inspection du travail, qui réalise un contrôle. «C’est à ce moment seulement que l’on a découvert nos droits», se souvient Jordan (1) un autre employé.

Interrogé, le patron d’Aviland, Daniel Rolland, reconnaît avoir embauché des sans-papiers depuis «fin 2018» : «On a eu une accumulation de travail et une difficulté à recruter. Mais on n’était pas au courant des démarches à réaliser pour faire travailler des personnes en situation irrégulière», se justifie-t-il auprès de Libération. L’inspection du travail a estimé cette fois que tous les critères n’étaient pas réunis pour réaliser un signalement pour l’infraction de traite des êtres humains auprès du parquet, notamment car les salariés n’étaient pas hébergés sur place. L’entreprise a finalement été placée en liquidation judiciaire le 18 mai, 25 dossiers déposés aux prud’hommes, et tous les sans-papiers, dont Oumar, ont au moins obtenu un titre de séjour provisoire. En Bretagne, les suspicions ne tarissent pas depuis ces enquêtes : au moins deux autres entreprises seraient dans le viseur de l’inspection du travail.



Un couple de travailleurs dans un élevage avicole. (Vincent Gouriou/Libération)
L’éclosion de ces affaires a poussé certaines entreprises à revoir leurs pratiques. En parallèle, une alternative légale à l’emploi de travailleurs sans papiers s’est démocratisée en Bretagne ces dernières années. Les acteurs du secteur ont vu débarquer des salariés roumains dans la région : des travailleurs prêts à occuper toutes les nuits ces métiers pénibles contre une rémunération bien supérieure à celle qu’ils auraient pu espérer au pays. Ce sont eux qui occupent désormais la plupart des chantiers. Ils le répètent aussi : «De toute façon, les Français ne veulent plus de ce travail.»

A Loudéac, petite commune rurale des Côtes-d’Armor de 9 500 habitants, cet afflux soudain de travailleurs de l’Est est bien perceptible. Ils invoquent cette «foutue époque qui change», les Français devenus «trop fainéants», et les «gens de l’Est» contents de les remplacer. «Ils ne rechignent pas à la tâche, eux, au moins», glisse un chef d’entreprise du coin. Les riverains racontent qu’il y a dix ans encore, il était rare d’entendre les accents d’une langue étrangère dans les rues de la ville. Une courte balade suffit à comprendre ce qu’ils évoquent : sur l’heure de midi entre la boulangerie et la poissonnerie, on entend autant parler roumain que français. Une petite épicerie aux couleurs bleu-jaune-rouge a vu le jour, c’est le point de rassemblement des expatriés en mal du pays. Tous ou presque sont arrivés ici par le ramassage de volailles et y sont restés depuis – entre 1 000 et 2 000 personnes résideraient dans le coin, selon les estimations d’une association locale d’amitié franco-roumaine. Ils le disent sans crainte : ils n’ont piqué le boulot de personne et sont en règle. Le salarié derrière la caisse, un costaud de 29 ans, a lui-même été ramasseur dès son emménagement dans les Côtes-d’Armor. Depuis la Roumanie, il avait entendu parler du bon plan par son oncle, puis l’a refilé à ses frères et amis pour la plupart originaires de Botosani, dans le nord du pays. Un premier emploi qui ne nécessite ni qualification, ni permis de conduire, ni de maîtriser le français.


A quelques kilomètres de là, derrière son bureau tout neuf, Elena (1), une patronne roumaine, confirme que le bouche à oreille a fait déménager nombre de ses connaissances. Cette jeune cheffe d’entreprise a créé sa société de ramassage il y a un an en France, après s’être elle-même expatriée pour être salariée dans le secteur. Depuis les polémiques qui ont secoué la filière, elle a voulu s’assurer de «faire les choses bien». L’entrepreneuse est en contact régulier avec l’inspection du travail. Chez elle, pas de sans-papiers, assure-t-elle, mais beaucoup de Roumains qu’elle a fait venir du pays «par [ses] contacts». «Chacun a commencé à ramener de la famille, puis des amis. Je n’ai même pas besoin de mettre d’annonce», s’amuse cette brune aux yeux ronds. Elena leur propose même une solution «clé en main» : elle loue une maison qu’elle sous-loue ensuite à ses nouveaux venus. Elle les aide aussi à créer un compte en banque et dans les démarches administratives.

Chartes et guides en tous genres
Eleveurs, patrons et salariés de ces petites entreprises s’interrogent : les industriels et distributeurs qui vendent les poulets ont-ils conscience des conditions dans lesquels ils sont ramassés ? En remontant la filière, très peu d’acteurs sont prêts à prendre leurs responsabilités. «Ils considèrent que le ramassage, ce n’est pas leur problème mais que c’est entre l’éleveur et le ramasseur. Sauf que le véritable donneur d’ordre, c’est l’industriel. Le lien de subordination ne fait aucun doute», dénonce un professionnel du secteur, appuyé par des sources proches du dossier. Pour attester de leur bonne volonté, les industriels invoquent des chartes ou guides en tous genres élaborés en interne comme autant de labels censés les prémunir des dérives – mais bien inefficaces en réalité. Le numéro 1 français côté industriels, LDC (le Gaulois, Loué, Marie, Maître coq…), rappelle par exemple que leurs éleveurs «ont signé une charte dans laquelle ils s’engagent sur des pratiques de bien-être animal à toutes les étapes de l’élevage jusqu’au ramassage». Mais rien sur les conditions de travail des salariés.


L’éclosion de ces affaires a poussé certaines entreprises à revoir leurs pratiques.  (Vincent Gouriou/Libération)
Idem du côté du groupe coopératif Terrena – dont la filiale Galliance (deuxième acteur de la volaille en France) produit notamment les marques Père Dodu et Paysan breton – qui invoque ce sacro-saint «guide des bonnes pratiques». Il assure que l’enlèvement manuel «reste minoritaire» et qu’il recommande à ses adhérents de faire appel à des entreprises mécanisées. Mais cela ne dépasse pas la recommandation, qui ne plaît pas forcément aux éleveurs, comme Marc et Nicolas, que nous avions rencontrés : «Les entreprises qui possèdent les machines ne veulent pas se déplacer pour de petits volumes. Si on faisait appel à elles, on serait obligés de jongler entre une équipe mécanique et une manuelle. Donc on préfère travailler toujours avec les mêmes, dont on sait qu’elles seront toujours disponibles.» Selon un professionnel, moins de 40 % des volailles bretonnes seraient ramassées par des machines.

Côté distributeurs, Monoprix fait aussi le coup de la charte : «Tous les fournisseurs s’engagent à respecter la “charte éthique fournisseurs” mise en place par l’enseigne», nous dit-on. La plupart des autres enseignes (Intermarché, Carrefour, Leclerc) n’ont pas donné suite aux sollicitations de Libération ou indiqué ne pas être «légitimes» pour y répondre. Au niveau des services de l’Etat, la Dreets de Bretagne a lancé une démarche au sein de la filière avicole pour mettre au point… une charte de bonnes pratiques sur le ramassage. «L’intérêt, c’est d’intégrer toute la chaîne de production», indique la directrice départementale en Côtes-d’Armor, Annie Guyader. Selon un éleveur breton, malgré tous ces textes, il est finalement «impossible pour les industriels d’être sûrs que ces entreprises respectent les conditions de travail et de vie des personnes qu’ils emploient, car on ne va pas demander les papiers des salariés du ramassage quand ils arrivent la nuit…» Il en est la preuve : lui-même a travaillé avec Prestavic pendant des mois sans savoir qu’ils employaient des sans-papiers.

Ces problématiques concernent aujourd’hui d’autres régions : en octobre, le patron de la société Prodige sera jugé à La Roche-sur-Yon (Vendée) pour aide au séjour des personnes en situation irrégulière et emploi d’étrangers sans titre de travail. Le 14 juin, le tribunal de Dax jugeait de son côté une entreprise de ramassage de volaille accusée de traite des êtres humains après la plainte d’un salarié marocain. Les trois prévenus ont été relaxés, mais le salarié va faire appel. La prise de conscience pourrait venir directement des déflagrations causées par les dossiers Prestavic et Aviland. «On a mis le pied dans une fourmilière», affirme une source impliquée dans l’enquête. «Il faut qu’il y ait une vraie réflexion de la filière sur ce travail. […] S’il y a condamnation, ça va envoyer un énorme signal à la filière et à tout le monde agricole : on peut pas faire n’importe quoi avec la main-d’œuvre, ce sont des êtres humains», assène une autre source proche du dossier.

(1) Le prénom a été modifié.

La filière en chiffres

—  Le marché de la volaille pèse lourd dans l’agriculture française, et bretonne en particulier. Avec 1,9 million de tonnes en 2019, la volaille représente la deuxième viande la plus consommée en France (derrière le porc). Un chiffre stable depuis plusieurs années. Les deux tiers des volailles produites en France sont des poulets. Pourtant, alors même que la production française de poulet est la troisième d’Europe, elle reste insuffisante pour répondre à la demande. En 2020 celle-ci ne couvrait que 84 % des besoins selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. Un poulet français sur trois, et 41 % des œufs de consommation sont produits en Bretagne. Selon la chambre d’agriculture de Bretagne, en 2020, la filière avicole totalisait dans la région 17 800 emplois directs, soit 12 % de tous les emplois de la filière agricole.

Thierry Perennes

samedi 14 août 2021

sud

 Solidaires

Dans la nuit du 12 au 13 août, les locaux de l'Union syndicale Solidaires ont été dégradés par des inscriptions, des tags fascites et racistes. Solidaires finances publiques apporte tout son soutien à notre union interprofessionnelle et aux camarades de la Grange aux Belles (siège de l'Union). L'extrême droite, ses discours racistes et antisémites et ses agressions, ne doit plus progresser. Syndicalistes nous devons continuer à la combattre partout où elle essaie de s'infiltrer y compris dans nos manifestations !

Le communiqué de l'Union syndicale Solidaires: 

L’extrême droite sera toujours notre ennemie

Vraisemblablement dans la nuit du 12 au 13 août, les murs des locaux de l’Union syndicale Solidaires ont été dégradés et recouverts d’inscriptions. Si les slogans inscrits sont peu lisibles, mais visiblement racistes, les croix celtiques, symboles de l’extrême droite radicale, ne laissent pas de doutes sur la provenance de cette dégradation. Ce n’est, hélas, pas la première fois que des locaux syndicaux ou du mouvement social sont la cible d’attaques de l’extrême droite. Plus grave, celle-ci n’hésite pas à s’en prendre de plus en plus souvent physiquement aux militant-es syndicaux, antiracistes, féministes, antifascistes, montrant ainsi que derrière un discours policé, les vieilles haines et méthodes restent les mêmes. Cette dégradation de locaux n’est évidemment rien comparé à ce qu’ont pu subir des militant-es ces dernières années… mais cela ne doit pas être minimisé, parce que c’est la même logique. Dans un contexte où les idées d’extrême droite se banalisent, relayées par des responsables politiques de partis de gouvernement et des éditorialistes à longueur d’antenne, c’est un nouveau signal pour l’ensemble des antifascistes : l’extrême droite est à l’offensive, sur tous les terrains, et n’hésite pas à s’en prendre à celles et ceux qui s’opposent à elle. L’heure n’est pas à la « vigilance », mais bien à la contre-offensive : dans nos entreprises et nos services, dans nos quartiers comme dans nos manifestations, l’extrême droite doit être combattue sur tous les terrains. L’Union syndicale Solidaires continuera à prendre toute sa place dans ce combat.

Paris, le 13 aout 2021

Communiqué de Solidaires

 

 

 COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La CGT condamne les attaques subies par Solidaires !

Le siège de Solidaires, organisation syndicale qui s’est engagé aux côtés de la CGT et d’autres organisations contre les idées d’extrême-droite,  a fait l’objet de tags à caractères fascistes cette nuit. Cette attaque est inadmissible et condamnable.

Elle se produit dans un contexte où les idées d’extrême-droite, conspirationnistes  prospèrent dans notre société alimentées par les propos tenus et les actes du gouvernement dans  la gestion de la crise sanitaire visant à stigmatiser et opposer les citoyens entre eux.

La CGT apporte tout son soutien à Solidaires et continuera à œuvrer pour défendre la liberté d’expression, le respect des différences et pour un réel débat démocratique dans le pays.

Montreuil, le 13 août 2021

jeudi 12 août 2021

algues

 SAUVEGARDE du Tregor Goelo Penthièvre

 

 Courrier adressé à la COOPERL LAMBALLE

 

 Yves-Marie Le Lay, président
7, rue de Kermaquer
29241 LOCQUIREC                                                  Le 4 août 2021

                                                                     

 

                                             à
                                                                    Monsieur le directeur
                                                                     COOPERL
                                                                    Rue Jeannie Maroué
                                                                    22400 LAMBALLE

 

 
Monsieur le directeur,

 

 

 
 

Vous recevez par ce colis un échantillon du désastre écologique et sanitaire
que vous faites subir à des dizaines de milliers de citoyens et citoyens. Vous n’y trouverez rien d’autre qu’une bouillie putride avec son odeur fétide caractéristique de la présence à forte dose de gaz toxiques et en particulier du redoutable hydrogène sulfuré. 

 

Tous les jours des êtres vivants meurent dans cet univers cauchemardesque. Des hectares de littoraux sableux et vaseux sont nécrosés pendant au mieux des mois au pire toute l’année. 

Des femmes, des hommes, des enfants mal informés des risques qu’elles et ils prennent peuvent à tout moment succomber en se promenant sur ces espaces.

 
Enfin mesurez-vous les dommages peut-être irréversibles dont sont victimes
tous les riverains de ces espaces nécrosés et toxiques ? C’est toute une population qui respire un air en permanence saturé d’hydrogène sulfuré. 

Aujourd’hui plus personne ne peut dire que ce n’est qu’une simple gène. 50 ans après le début de cette pollution, l’ARS sollicitée par notre association a
enfin mis en garde le corps médical pour souligner les symptômes caractéristiques d’intoxication et les mesures à prendre auprès des victimes.

 
Le biocidaire à l’origine de ce désastre est clairement identifié, les
échouages massifs des algues vertes et leur pourrissement sur le littoral.
Les producteurs de ces échouages donc les responsables sont tout autant
identifiés, toute une filière agricole intensive avec des élevages hors sols qui produisent irrésistiblement des excédents d’azote dont se nourrissent ces algues et provoquent leur prolifération. Ce fait n’est plus discutable aujourd’hui parce qu’il est clairement établi par deux rapports, un du Sénat, l’autre de la Cour des Comptes.

 
Votre entreprise est un acteur principal de ce développement en portant la
filière porcine intensive hors sols sur la quasi-totalité du bassin versant de la Baie de Saint-Brieuc.

 
C’est à ce titre que notre association s’adresse à vous en lieu et place des pouvoirs publics qui faillissent à leur mission en vous laissant conduire cette pollution toxique et même en l’encourageant par des subventions publiques.

Au-delà du message simple : RETOUR À L’ENVOYEUR, notre association
vous interpelle publiquement pour vous demander quelles mesures vous comptez prendre pour limiter la production du cheptel porcin sur ce bassin versant, seul moyen d’en finir avec les excédents d’azote à l’origine de cette pollution toxique et même si vous envisagez seulement de prendre de telles mesures.


Nous ne doutons pas de votre réponse que nous rendrons publique comme
l’est cette demande.

 

Salutations.