Le
22 mars, on commence la vraie contre-offensive, celle du tous
ensemble.
Depuis
des mois, les attaques pleuvent en masse sur l'ensemble du monde du
travail, de la jeunesse et des retraités. Depuis des mois, les
résistances sont nombreuses, mais dispersées dans l'espace et
non-coordonnées dans le temps. C'est fondamentalement pour cette
raison que Macron et les patrons s'en donnent à cœur joie, ils ont
l'impression d'être tout-puissants alors que c'est notre incapacité
à faire converger l'ensemble de nos colères qui les rend forts.
Public,
privé, cheminot-e-s, jeunes, chômeuses, retraités...
Vendredi
dernier les salariés de Ford manifestaient à Bordeaux contre la
nouvelle menace de fermeture de leur entreprise. Jeudi 15 mars, les
salariés des EHPAD et les retraités seront dans la rue. Ainsi que
des lycéens et des étudiants contre la sélection à l'Université.
Les facteurs de Rennes vont bientôt entamer leur deuxième mois de
grève, tout comme de nombreux salariés des hôpitaux de Lyon. Les
uns et les autres se battent contre les suppressions de postes, la
dégradation des conditions de travail et celle des services publics
en général. Et ils sont des centaines, des milliers d'autres, un
peu partout à se battre contre les mêmes causes, produisant les
mêmes effets : austérité, chômage, précarité, alors que
pour les patrons, les riches, les nantis, tout va bien ! On a
ainsi appris la semaine dernière que Bernard Arnault, le PDG du
groupe français LVMH, leader du « luxe » mondial est
devenu la 4ème fortune mondiale avec 72 milliards d'euros...
Maintenant
c'est tous ensemble qu'il faut lutter si on veut gagner !
La
colère sociale est forte. Il faut qu'elle puisse désormais
s'exprimer d'une seule voix, il faut arrêter avec la cacophonie des
luttes dispersées. Le 22 mars est la première occasion depuis
longtemps de nous retrouver le plus nombreux-ses possibles en grève
et dans la rue. Pas seulement les fonctionnaires, les cheminots, les
lycéens et les étudiantes, mais les salarié-e-s du commerce, de la
métallurgie, des transports routiers, et bien d'autres encore !
Il y a en marre d'attendre d'être écrasés les uns derrière les
autres ! Ce sera une première étape pour défendre le statut
des cheminots comme pour résister face à l'offensive du
gouvernement contre l’ensemble du monde du travail et de la
jeunesse. Les directions syndicales ont prévu pour l’instant à
Paris ce jour-là deux manifestations séparées, l’une cheminote
et l’autre des fonctionnaires, qui ne se rejoindraient qu’en fin
de parcours. Alors que c’est en tapant toutes et tous sur le même
clou, en se mobilisant ensemble que les travailleuses et travailleurs
ont réussi par le passé à faire reculer la classe dirigeante.
La
force des travailleurs c'est la grève, la plus massive possible !
Nous
savons tous qu'une seule journée ne sera pas suffisante pour faire
reculer le patronat et le gouvernement. Aucun secteur ne pourra
gagner seul face au gouvernement. Plus que jamais il faut construire
une grève massive, qui ne s'arrête pas aux « journées
saute-moutons» qui nous ont conduit à l'échec lors des derniers
mouvements organisés par les directions syndicales. Un mouvement qui
pose la question de la reconduction. Une grève générale, comme un
mai 68, mais qui aille jusqu’au bout, jusqu’à remettre en cause
le pouvoir de ceux qui nous dirigent !
Si
le gouvernement actuel tient tellement à supprimer le statut des
cheminots, ce n'est pas pour redresser les comptes de la SNCF, c'est
pour écraser une frange du salariat qui, à de nombreuses reprises,
a su faire grève massivement, bloquer l'économie, mais aussi
s'organiser sur ses lieux de travail, en assemblées générales,
voire en coordinations, et a su s'adresser aux autres travailleurs
pour qu'ils les rejoignent, (notamment en 1995, et c'est cela qui
avait fait reculer le gouvernement de l'époque). Ce dont le
gouvernement a particulièrement peur, c'est qu'en plus d'unir nos
luttes, nous nous organisions à la base, avec le souci de contrôler
nous-même notre mouvement, de le faire vivre démocratiquement.
Discutons dès maintenant partout sur nos lieux de travail et d'étude
de tout cela. La rencontre nationale ouverte à tous les salarié-e-s,
syndicalistes, militant-e-s des luttes sociales, organisée le 7
avril à la Bourse du Travail à Paris par le Front Social sera aussi
une occasion importante d'en discuter.