LE TREGOR
Pleumeur-Bodou. Les pompiers CGT réclament plus de moyens humains et financiers
Les représentants CGT du SDIS du grand Ouest, réunis à Pleumeur-Bodou, demandent plus de professionnels, de moyens et la reconnaissance des cancers comme maladies professionnelles.
36 délégués CGT de huit départements du grand Ouest et même de Seine-et-Marne se sont retrouvés les 2 et 3 juillet au centre du Baly à l’Ile-Grande à Pleumeur-Bodou pour échanger sur leurs problématiques.
Ce genre de réunion n’avait pas eu lieu depuis quelques années.
« Le but est de partager des expériences afin d’avoir un discours commun », explique Erwan Le Guen, secrétaire du syndicat CGT du SDIS 22.
Cette rencontre se tient alors que le Beauvau de la sécurité civile, qui avait débuté en avril dernier, a été suspendu par la dissolution.
« Redynamiser les sections syndicales » est un autre objectif.
Volontaires ou professionnels ?
Les syndicats posent la question de la professionnalisation des effectifs de la sécurité civile.
Le SDIS (Service Département d’Incendie et de Secours) repose en grande partie sur le volontariat.
Les Côtes-d’Armor comptent environ 2 500 volontaires pour 300 pompiers professionnels et une centaine d’administratifs.
« On constate un essoufflement du volontariat par rapport à la suractivité. Le nombre d’interventions n’a pas augmenté mais la durée, oui. Les volontaires reprennent leur travail après une intervention ou le lendemain s’ils sont appelés la nuit. »
« Rupture d’égalité entre les territoires »
Les régulations des urgences ont un impact direct sur l’ensemble des Côtes-d’Armor.
Quand les patients sont transportés vers Guingamp, il y a engorgement à Guingamp, dont les patients sont à leur tour emmenés sur Saint-Brieuc.
Son collègue parle « d’effet dominos ».
« Il y a une rupture d’égalité entre les territoires, notamment entre le nord et le sud du département. »
La CGT réclame des créations de postes dans les Côtes-d’Armor et des professionnels dans tous les centres de secours.
Des cancers en nombre
La santé et la prévention sont aussi à l’ordre du jour de la rencontre.
Est notée chez les pompiers une recrudescence des cancers.
La toxicité des fumées mais aussi les produits utilisés, voire les tenues portées (PFAS) sont mis en cause.
Le syndicat CGT demande une reconnaissance des cancers des pompiers comme maladies professionnelles.
« La mise en œuvre de mesures préventives est un gros chantier », reconnaît Erwan Le Guen.
« La solution est budgétaire »
Le financement des SDIS repose sur des financements locaux (département, communes, EPCI).
« On est en souffrance dans le 22 parce que les financements ne sont plus adaptés. Le 22 est le parent pauvre de la Bretagne parce qu’il n’y a pas de CHU. On ne peut pas renouveler les véhicules et il faut plus de personnels. »
Le syndicaliste évoque la croissance de la population de 500 000 en 2000 à 623 000 en 2024.
Et le pompier de se faire plus vindicatif :
« Le tourisme génère de l’argent mais aussi plus de secours. Les collectivités ne contribuent pas suffisamment. C’est incompréhensible au vu de leurs revenus. »
Ces problèmes abordés se retrouvent dans tous les départements de façon plus ou moins cruciale.
Des négociations auprès du ministère de l’intérieur sont en attente.