Centre hospitalier de Guingamp (22):
En s’en prenant au temps de travail des personnels, la
direction sape le service public de santé.
Crédit photo NPA.R
Vous êtes en bagarre depuis plusieurs semaines sur la remise en cause des temps de travail des personnels.
Pouvez-vous nous expliquer la démarche de la direction ?
Les attaques contre les personnels de l'hôpital de Guingamp se suivent et s'imposent en force sans aucune possibilité de véritable dialogue social, de prise en compte des demandes et revendications des personnels.
Le plus grave c'est qu'aucune évaluation des conséquences pour les agents ne sont faites malgré nos remontées, nos alertes.
Nous imaginons assez bien que les personnels vont faire les frais de cette réorganisation. Concrètement quelles sont les conséquences pour les agents, toutes les catégories sont elles concernées?
Forcément nous n'avons plus de médecin du travail depuis plusieurs années et du côté de l'inspection du travail, c'est silence radio.
Dans les mesures d’économie de la direction, il y a le passage des urgences en 12h00. Cela malgré le refus des équipes de nuit et aucun renfort réel depuis des mois suite à l'augmentation de l'activité du fait de la régulation des urgences de Lannion (l’hôpital voisin).
Ensuite les agents de nuit se sont vus appliquer des règles de pose de congés annuels très défavorables et hors des règles du code du travail et des pratiques d’usage.
La direction du GHT 7* a reculé sur la remise en cause des conditions de travail sur les hôpitaux de St Brieuc, Paimpol et Tréguier. La direction de Guingamp persiste.
Comment arrivez vous à mobiliser les personnels?
Vendredi le directeur souhaitait passer en force un nouveau guide du temps de travail. Les agents perdent les acquis sur le temps de repas de 30 minutes décomptées comme temps de travail.Il faut aussi savoir que le temps d'habillage et de déshabillage n'est pas comptabilisé pour les personnels, ni le temps supplémentaire passé pour les transmissions.
Les agents sont souvent rappelés pour remplacer leurs collègues et l'effort est toujours au détriment des conditions de travail de toutes et tous.
Le directeur invoque le déficit et c'est intolérable de gratter des miettes sur le dos du personnel qui n'est pas responsable de la mauvaise gestion, ni des coupes dans les budgets imposées par l’ARS.
Il a fallu travailler au forceps pour faire avouer au directeur ses intentions finales, en provoquant le blocage du CSE. Pour lui faire avouer qu'il faudrait travailler 30 minutes de plus ou céder une dizaine de RTT et tout cela pour le même salaire.
Les directions du groupement de territoire le GHT 7, prônent l'équité alors nous demandons comme à Saint-Brieuc, Paimpol et Tréguier (qui se sont mobilisés au printemps) la prise en compte des 30 minutes de repas en temps de travail pour tous les agents.
Perdre sur les conditions de travail c’est encore rendre l’hôpital public moins attractif.
Nous ne lâcherons rien.
Correspondant avec la participation
d’une soignante de La CGT.
*GHT7: groupement hospitalier des Côtes d’Armor