LETTRE DES ASSOCIATIONS A
MICKAEL COSSON
DEPUTE DE SAINT BRIEUC
Sauvegarde du Trégor Goelo Penthièvre
et Défense des victimes des algues vertes
À
Monsieur Mickael Cosson, député Le 15 juillet 2024
17, Allée Marie Vaillant
22000 Saint-Brieuc
Monsieur le député,
Les électrices et électeurs de la 1re circonscription de Saint-Brieuc vous ont
accordé leur confiance pour les représenter à l’Assemblée Nationale. Nous vous en félicitons.
C’est à ce titre et en votre qualité d’élu municipal de la commune d’Hillion
que vous avez réagi à la calamité de plus d’un demi-siècle dans la baie de Saint-Brieuc, à savoir
les marées vertes avec son cortège d’effets sur la santé humaine, allant de simples malaises au
décès avéré d’hommes ou d’animaux. Nous nous permettons de vous rappeler que ce sont nos
associations qui les premières, dès 2008, ont mis en évidence ces risques sanitaires. Elles
défendent toujours les familles des victimes, dont celle de Thierry Morfoisse et soutiennent celle
de Jean-René Auffray.
Dans vos dernières déclarations au journal Ouest-France au sujet de la troisième fermeture de la plage
de Saint-Guimond pour dépassement du seuil d’alerte à l’hydrogène sulfuré, nous relevons avec
beaucoup d’intérêt que vous élargissez le champ des victimes en tenant ces propos cités « Or, on voit
que tout est mort autour des marées vertes, il faut agir ! ».
Oui, ce sont la flore et surtout la faune de ces littoraux qui meurent à cause de
l’hydrogène sulfuré produit par les échouages massifs d’algues vertes. Et pas seulement sur la
plage de Saint-Guimond, mais aussi sur d’autres plages comme celles de l’Hôtellerie et de la
Grandville et dans l’estuaire du Gouessant et partout en Bretagne où pourrissent les algues
vertes. Comment ne pas saluer cette reconnaissance explicite du préjudice écologique pour ces
motifs avec injonction de le réparer que l’association Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre a
obtenu de la justice le 18 juillet 2023 ! Nous vous remercions de cette confiance, peut-être
involontaire, que vous accordez implicitement à nos associations.
Oui, il est patent, comme nous le disons depuis des années aux co- gestionnaires de la réserve naturelle
nationale de la Baie de Saint-Brieuc, que dans ces zones de protection de la faune et la flore, sur des
hectares leurs habitats pourtant protégés par la règlementation sont pour certains dégradés
ponctuellement, pour la plupart irrémédiablement et durablement détruits par le produit de la
décomposition des algues qui migrent dans les sédiments, leur donnant cette couleur caractéristique
noir fumée et l’aspect de bouillie putride.
Que les algues vertes échouées représentent un risque sanitaire que plus personne ne peut nier
aujourd’hui’ est suffisamment grave pour que toute la communauté bretonne traite enfin les causes de
cette calamité à laquelle plus personne n’a le droit de s’habituer.
S’y ajoute aujourd’hui la reconnaissance de la destruction de la riche biodiversité de
nos littoraux et de nos estuaires. Voilà qui renforce encore l’urgence d’agir, comme vous le dites.
Par contre, nos convergences, au moins apparentes, s’arrêtent là. Quand vous voulez saisir les deux co-
gestionnaires de la Réserve, Saint-Brieuc Armor Agglomération et VivArmor Nature, tout comme le
préfet, autorité de tutelle afin de leur demander l’autorisation de couvrir la zone de putréfaction des
algues par une couche de sable, nous les avons déjà traduits devant les tribunaux pour avoir failli dans
leur gestion de la préservation de la biodiversité dans une réserve naturelle nationale.
Quand vous leur demandez de mettre la poussière sous le tapis, nous exigeons de leur part le respect des
lois qui sanctionnent aussi la dissimulation délibérée d’un écocide.
Pour nous, le coeur de l’action ne se réduit pas à un tas de sable déplacé pour masquer temporairement
le problème bien réel sur lequel nous sommes d’accord, mais bien s’attaquer à ses causes connues et
reconnues, autrement que par des Plans Algues Vertes inopérants parce qu’inadaptés.
Monsieur le député, nous ne saurions trop vous conseiller de vous rapprocher de votre collègue de la 4 e
circonscription Muriel Lepvraud qui a elle-même accepté avec quatre de ses collègues de reconnaître
en notre compagnie ce grave préjudice écologique le 16 octobre dernier. Nous vous proposons de
constituer avec elle une commission d’enquête parlementaire sur le sujet des algues vertes en Bretagne
afin d’expliquer pourquoi nous en sommes là 54 ans après les premiers échouages.
Bien sûr, nous nous tenons à votre entière disposition pour être auditionnés, forts d’une connaissance et
d’une expérience sur le sujet d’un quart de siècle.
Soyez assuré, Monsieur le député, de notre considération.
Pour Défense des Victimes des Marées Vertes, son président André Ollivro
Pour Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre, son président Yves-Marie Le Lay
Copie : Monsieur le Préfet des