Contre l’extrême-droite, par nos manifestations et nos grèves, en finir avec 40 ans de politiques antisociales et racistes, de gauche comme de droite
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Après la débâcle de sa liste aux Européennes, Macron a dissous l’Assemblée nationale. « Je veux vous redonner le choix », a-t-il dit. Tu parles ! Sous les grands airs, on voit très bien les calculs du politicien pyromane. Celui qui a pavé la voie à l’extrême droite menace maintenant de lui faire une passe décisive. Le « rempart contre l’extrême droite », après avoir mis en musique tous ses thèmes, s’apprête à gouverner avec. Rien d’étonnant : l’un comme l’autre sont des défenseurs acharnés des intérêts du patronat.
Petits arrangements entre meilleurs ennemis
Le ras-le-bol de sept ans de sa politique au service des riches, d’une politique de casse des services les plus essentiels à la population et d’attaques incessantes contre les travailleurs s’est traduit par le vote qui a sanctionné Macron et sa politique.
Mais difficile de s’en réjouir, car c’est l’extrême droite qui tire les marrons du feu, totalisant plus de 40 % des voix exprimées. Certes, l’abstention relativise ce résultat, mais ils sont bel et bien là, avec la recette habituelle des Le Pen-Bardella et autres Zemmour-Marion Maréchal : en pariant sur la haine de Macron, sagement débarrassée de toute haine du capitalisme, le système social qu’ils ont en commun. En la transformant au contraire en haine contre ses cibles déjà désignées, toujours les mêmes : étrangers, immigrés, femmes et minorités de genre, contre les travailleurs les plus exploités. Et en définitive contre toute la classe ouvrière.
Ni les élections ni « l’union de la gauche » ne feront reculer les idées d’extrême droite
Les partis de gauche se sont lancés dans la course des Européennes en ordre dispersé, en ayant tous en tête le leadership pour l’élection présidentielle de 2027. Face à l’inquiétante vague brune, beaucoup espèrent les voir de nouveau s’unir pour l’endiguer. On peut comprendre l’inquiétude. Mais aucun « front populaire » ou « union de la gauche », dont les différentes moutures ont été responsables de la montée de l’extrême droite des dernières décennies, ne pourront lui faire « barrage », et encore moins maintenant que leurs faibles scores les obligent, pour avoir des députés, à refaire alliance avec Macron, au second tour ou dès le premier.
La nécessité d’une riposte du monde du travail et de la jeunesse
Oui, l’unité de ceux qui veulent lutter contre l’extrême droite et contre Macron est plus que jamais nécessaire. Mais lutter en commun, ce ne sera pas nous appuyer sur un bulletin commun dans l’urne, mais sur notre force collective, celle de notre nombre, de nos mobilisations. Refuser leur monde, porter la lutte là où nous sommes les plus forts. Dans la rue, en participant, en organisant des rassemblements et des manifestations. Dans les entreprises, faire levier avec notre rôle essentiel de travailleurs : nous faisons tourner toute la société, cela nous donne une force potentielle gigantesque.
Ces idées, ce sont celles que les listes des révolutionnaires ont défendues aux Européennes, en particulier notre liste, « Pour un monde sans frontières ni patrons, urgence révolution ! ». Celles et ceux qui ont voté pour ces listes ont été peu nombreux, mais ils ont eu raison de le faire. Nous remercions bien sûr toutes celles et ceux qui, malgré le boycott des médias, ont voté pour la liste menée par Selma Labib et Gaël Quirante et nous les appelons à nous rejoindre, car il faut préparer les luttes dès aujourd’hui. Aucune élection n’a le pouvoir d’en finir avec le capitalisme. Mais nous pouvons y exprimer autre chose que la résignation ou l’illusion du « moins pire ». C’est pourquoi les révolutionnaires doivent constituer un pôle aux prochaines élections législatives. En tout cas, le NPA-Révolutionnaires fera tout pour en être.
Éditorial du NPA Révolutionnaires du 10 juin 2024