lundi 23 décembre 2019

OB

La réaction d’Olivier Besancenot aux accusations de “prise en otage des fêtes de Noël”



La responsabilité est clairement établie, c’est celle du gouvernement.
Je suis au dépôt Belliard avec les salariés de la RATP qui sont en grève majoritaire depuis le 5 décembre.
Il faut savoir que la mobilisation contre la réforme des retraites qui concerne tout le monde, et pas que les régimes spéciaux, a débuté en réalité au mois de septembre puisqu’il y a eu une première journée de grève. Et on avait appelé à l’époque à une grève reconductible à partir du 5, pas à partir du 20 décembre, puisque j’entends dire qu’on prendrait en otage la population à la veille des fêtes, mais à partir du 5.
Ça veut dire que ça fait plus de 12 jours qu’on est en grève, et en réalité le gouvernement a joué la montre et il s’est pris les pieds dans le tapis.
La mobilisation s’amplifie et continue. L’opinion est du côté des grévistes, et on ne lâchera pas. Il y en a qui regardent la durée, nous on regarde le nombre.
À partir de demain, il faut généraliser la grève. Je crois qu’une grève générale, avec des millions de grévistes, des millions de manifestants, pourrait balayer cette contre-réforme en quelques jours. 
Avant de revenir à la mobilisation de demain, Olivier Besancenot, qu’est-ce que vous répondez à Bruno Le Maire, qui ce matin opposait vacanciers – ceux qui comptent partir pendant les fêtes de Noël – et grévistes ?
Que M. Le Maire et son gouvernement suspendent la réforme. Que M. Macron prenne la parole ce soir pour dire que les conditions ne sont pas réunies pour faire passer cette contre-réforme. Parce qu’une réforme, ça signifie le progrès social et l’amélioration des conditions de vie et d’existence. Là c’est exactement l’inverse, que ce soit sur l’âge de 64 ans ou sur le système par points.
Il y a un élément nouveau, c’est l’affaire Delevoye. L’architecte de cette contre-réforme est un monsieur qui a visiblement la tête en l’air, il a oublié de déclarer dix fonctions. C’est interdit par la loi. C’est à 200 000 euros près, ça lui est passé au-dessus de la tête visiblement.
On n’est pas là pour lui rafraichir la mémoire. Simplement ce monsieur devrait démissionner. Si le rapporteur démissionne ça veut dire que son rapport n’a plus de crédibilité. Si le rapport n’a plus de crédibilité, alors il faut mettre leur contre-réforme à la poubelle.
Monsieur Macron peut débloquer la situation dès ce soir s’il veut. Il a la responsabilité de tout ce qui est en train de se passer actuellement. C’est lui qui est en train de jouer avec les nerfs, pas simplement des grévistes, mais aussi de l’ensemble de la population.