Plougonver. Mai 68 : « L’intérêt de s’opposer collectivement »
La
section locale du Nouveau parti anticapitaliste a reçu, samedi 16 juin
2018, Alain Krivine. Cette figure de Mai-68 est venue parler des
événements qui ont secoué la France.
Une mobilisation massive mais calme
Thierry Pérennes a aussi recherché des témoins locaux des événements : il a trouvé, entre autres, deux enseignants, « dont l’un, Louis Bocquet, avait monté le comité de grève guingampais avec André Le Gallic, cheminot et militant CGT, et Le Crubier, responsable CFDT au centre hospitalier. La mairie était réquisitionnée, une cantine avait été montée au collège Prévert. À l’époque, la RN12 passait dans le centre-ville et les grévistes en avaient joué pour réquisitionner les camions d’Alexis Gourvennec pour le ravitaillement. »« L’individualisme prend le pas »
Venu donner un coup de main à cette rencontre avec Alain Krivine, Jérémy Bellaiche souligne : « Fêter Mai 68, c’est rappeler les 10 millions de grévistes et l’opposition au gouvernement de l’époque. Au NPA, notre perspective reste la même : combattre un gouvernement au service des patrons. Le contexte a pu changer sur certains points, mais il y a plein de raisons de se révolter aujourd’hui : chômage, inégalités, lois racistes, précarité… »Pour Thierry Pérennes : « Mai 68 montre tout l’intérêt à s’opposer collectivement aux politiques gouvernementales. Actuellement, on se trouve pris dans des considérations où l’individualisme prend le pas. Il y a plus de salariés que jamais, mais leur poids paraît beaucoup plus faible. S’ils se regroupaient, il serait énorme. Le résultat de 68, c’est que de l’opposition patronat-salarié, on passe à différentes luttes (nucléaire, féminisme…) qui s’interpénètrent, même si la convergence reste compliquée. »