Le 15 Mars, la CGT
mobilisée pour Yohan et contre la discrimination
syndicale.
Le mercredi
15 mars une quarantaine de personnes se sont rassemblées pendant une bonne heure
devant le magasin Lidl de Ploumagoar pour apporter leur soutien à Yohan, délégué
du personnel CGT, mis à pied pour six jours par la
direction.
La CGT
avait décidé d’appeler à cette action symbolique pour rendre publique la
discrimination syndicale dont elle est l’objet sur la DR 15. Contester
les mises à pied devant les prud’hommes ne suffisait plus. Il fallait rendre
visible les pratiques de la direction régionale.
En
effet, Yohan avait déjà fait l’objet d’une mise à pied qu’il avait contestée
devant les prud’hommes. Les conseillers lui avaient donné raison. La sanction
avait été levée et la mise à pied payée.
Le
jugement était rendu en dernier ressort vu le montant en jeu, mais la direction
a passé outre et a décidé de faire appel par « principe
».
Nous attendons le jugement de cet appel, prévu pour le 5
avril.
Parallèlement à cette procédure judiciaire encore en
cours, Yohan a subi de nouveau une mise à pied pour « insubordination
».
Nous avons
pu le constater Yohan est interdit de parole. Toute intervention de sa
part peut être interprétée comme « agression verbale ».
Convoqué à
un entretien avant sanction, il demande un report car son délégué syndical est
indisponible le jour prévu.
Un deuxième
entretien est arrêté mais Yohan est cloué au lit par la grippe. Son délégué
syndical se rend auprès de l’encadrement pour expliquer l’absence de Yohan. Il
n’est fait aucune objection.
Yohan
revient travailler plusieurs semaines et reçoit sans autre forme d’avertissement
sa mise à pied pour six jours par la poste car il y avait sur son arrêt maladie
« des horaires de sortie ».
Tous ces
éléments montrent une volonté de faire de Yohan la cible d’une répression
syndicale contre l’ensemble de la CGT chez Lidl. Cela dépasse le cas
personnel et cela demandait une réaction claire et nette de notre
syndicat.
A notre
appel, ont répondu des salariés de l’entreprise, les camarades de l’Union Locale
CGT de Guingamp, des camarades de Solidaires Guingamp, Cinderella Bernard,
conseillère départementale PCF, des membres du Repaire de Guingamp, des
représentants de la France Insoumise…
Ce large
rassemblement est une première pour nous et pourra se renouveler si besoin se
fait sentir car tous étaient attentifs aux pressions exercées sur Yohan et sont
prêts à le soutenir de nouveau.
En réponse
à cette mobilisation, nous avons pu lire dans la presse (Télégramme du 16/03)
que, selon la direction, « le dialogue
social est dans l’ADN du groupe ».
Cette
affirmation laissera songeur de nombreux salariés et représentants du personnel
qui se souviennent encore des Négociations Annuelles Obligatoires de 2016, où
l’intersyndicale avait réuni plus de 250 salariés devant le siège de Rungis et
où la direction n’avait pas souhaité rencontrer les organisations du personnel
dans un premier temps pour cause de « salon de l’agriculture
».
Si sous la
pression des salariés, la direction avait finalement consentie à recevoir une
délégation, le big boss n’avait pas daigné la rencontrer, et l’entrevue avait
marqué un certain mépris pour les demandes des
salariés.
En partant,
les manifestants avaient par contre pu constater que la société avait demandé le
soutien de cars de CRS parqués derrière le siège… En cas de dialogue « musclé »
?
Au
quotidien, la CGT n’a pas encore constaté de « mutation génétique » qui ferait
du dialogue social un trait du management de l’entreprise, en particulier sur
les sujets brûlants, comme les conditions de travail ou les risques
psycho-sociaux induits par le management Lidl.
C’est
pourquoi la CGT Lidl Bretagne remercie les personnes mobilisées en soutien à
Yohan et assure les salariés comme la direction qu’elle continuera à informer la
population et les salariés des faits de discrimination
syndicale.