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Bégard – Bon Sauveur – Les salariés à la rue sont dans la rue
Date de l'évènement: Mardi, 7 Mars, 2017
Mardi 7 mars (2017), les syndicats Sud Santé Sociaux et CGT de la fondation Bon Sauveur ont appelé l'ensemble du personnel à un mouvement de grève pour protester contre les conditions d'exercice de leurs métiers, le gel des rémunérations depuis 9 ans et l'absence de reconnaissance. Ce n'était pas un mouvement seulement...
... local
! A Lannion, à Paimpol, à Saint-Brieuc, à Plougernevel, à Dinan,
hôpitaux généraux ou psychiatriques des Côtes d'Armor, tous les
personnels étaient mobilisés. "On a besoin de souffle au niveau budgétaire, expliquent Julien Le Coz et Virginie Motreff, de la CGT Bon Sauveur. La
qualité des soins se dégrade et cela va s'accentuer… La tarification
T2A (tarification à l'activité) mise en place en 2005-2006 a commencé à
mettre les premiers clous sur le cercueil". Pour eux, on est dans une logique de rentabilité. L'hôpital fonctionne comme une entreprise ; Tout doit être rentable ; "Alors, on parle de mutualisation, de redéploiement… mais concrètement on aboutit à des suppressions de postes". "Sur un plan plus local, poursuivent-ils, … on
est en train de chercher des lits pour installer des gens. On les met
dehors parce qu'on a besoin de place… Actuellement, nos rémunérations
n'ont pas été réévaluées depuis 2011 et on se retrouve avec une
catégorie de salariés qui ont des salaires de base conventionnels en
dessous du SMIC ; Ils ont une compensation, versée par l'entreprise,
pour atteindre le SMIC". Conséquemment, expliquent nos interlocuteurs, certains "travailleurs pauvres"
se posent la question de la nécessité de prendre un deuxième emploi et
on peut s'interroger de ce fait sur la qualité des soins apportés par
une personne qui a deux emplois. "C'est un cri d'alerte, concluent-ils ; On
a besoin de moyens pour que les salariés soient convenablement
rémunérés, pour que les patients puissent être accueillis comme il le
faut, et que les soins puissent leur permettre de sortir en bonne
situation psychologique".
Même
discours, mêmes sentiments, de la part des représentants du Syndicat Sud
Santé Sociaux, majoritaire au sein de la Fondation ; "Notre
métier et l'accompagnement des patients à la Fondation Bon Sauveur se
dégradent jour après jour : Salaires bloqués depuis 2009, baisses
d'effectifs, l'austérité qui nous tue à petit feu et les patients qui
trinquent… sauf les plus riches, cela va de soi". Selon
eux, les coupes budgétaires se traduisent par le non remplacement des
départs à la retraite, des fermetures de lits, et l'externalisation des
services. "On a l'impression d'être tout le temps au travail, les repos hebdomadaires sont déplacés et on a le sentiment de n'être pas reconnu dans nos métiers".
D'ailleurs les délégués regrettent l'absence dans leur rang de représentants de la direction. "On
a besoin d'être relayé par les employeurs, d'autant qu'eux aussi
subissent et on attend plus de relais de leur part sur le plan local et
une politique sociale qui soit effective sur la Fondation qui est très
en deçà de ce que l'on peut attendre d'un employeur"
Gilbert Le Blévennec, apparemment seul cadre présent, pense que c'est un métier difficile ; "Les
gens sont en situation de travail en horaires atypiques, sans
valorisation réelle depuis 9 ans… et on peut comprendre que les gens
soient là, dans une manifestation soutenue ; Et ceux qui ne participent
pas ne sont pas forcément désolidarisés, mais on a des missions de
service public à rendre et les postes ne peuvent pas être désertés".
Ils
étaient néanmoins une bonne centaine à défiler en ville, banderole en
tête, drapeaux siglés, sifflets, sirène, sono à fond et parapluies ! Eh
oui… La pluie s'est invitée… Compatissante, à moins qu'elle fut
compréhensive ; Ou partisane ; Comme le maire Gérard Le Caër et quelques adjoints, dont la candidate à la députation, Cinderella Bernard,
l'ont été, et même plus que cela, solidaires du mouvement, lorsque les
manifestants ont fait une halte devant la mairie. Pour la commune, le
bien-être des salariés de Bon Sauveur est primordial. C'est le plus gros
employeur ! Mais pas que ! Car tout cela n'est que le microcosme d'une
société qui ne fonctionne plus, comme devenue folle… Partout, comme à
Bégard ! Comme à Bon Sauveur !
Note du NPA:
Les militants et sympathisants du NPA étaient aussi sous la pluie dans les rues de BEGARD. Plus discrets que les éluEs de la commune,ils travaillent à mobiliser et unir les forces. La preuve, la présence ce même mardi du Comité et des salariésEs du Bon Sauveur dans le hall de l'hôpital de Guingamp lors du débrayage initiés à l'hôpital général par la CGT. Une présence qui matérialise le travail en commun de la nouvelle union syndicale Santé de la CGT.