lundi 16 juin 2025

SARKO

 

Injustice !

« C’est avec des hochets que l’on mène les hommes », avait dit Napoléon en créant la Légion d’honneur, après que la révolution avait liquidé les titres de noblesse. Le hochet en question est, comme il se doit et comme la Jarretière britannique, destiné aux généraux, politiciens, archevêques, hommes d’affaires et autres fleurons de la société française.

Fleuron, il l’était, ce pauvre Sarkozy auquel on retire aujourd’hui la Légion d’honneur ! Il a à son actif quelques guerres impérialistes en Afrique pour le pétrole et le café, l’engagement de l’armée française en Afghanistan en soutien aux États-Unis, gendarmes du monde, et cette guerre en Libye où la coalition des grands de ce monde a choisi de réduire au silence Khadafi d’une balle dans la tête, au moment de son arrestation… Avant d’être ennemi, le dictateur libyen avait financé l’élection de Sarkozy au sommet de la République française !

Mais l’honneur de la France était sauf, les portefeuilles des grands patrons tricolores avaient fleuri sous Sarkozy, grâce à l’accumulation de mesures anti-ouvrières. Il l’avait donc bien mérité, son ruban rouge, et même cette rosette de grand-croix, rouge sur ruban or (884,5 euros pièce). Comme l’avait bien mérité le maréchal Pétain, victorieux de la boucherie mondiale de 1914, porté au pouvoir au début de la suivante, en juillet 1940, par 86 % des députés, gauche et droite réunies…

Mais, vae victis, malheur aux vaincus, comme on disait jadis dans la république romaine dont Napoléon disait prendre les hochets pour modèles… avant de se donner la couronne d’empereur. Le grand-croix de 14-18, qui avait provisoirement sauvé les intérêts des patrons français en choisissant Hitler en 1940, le vainqueur du moment, ne l’a pas emporté en paradis quatre ans plus tard. N’épiloguons pas davantage sur l’histoire.

Mais Sarkozy ? Pour de simples broutilles, quelques soupçons de pots-de-vin, quelques dollars de plus, les tenants du ruban rouge et de la rosette qui sabrent le champagne à chaque proclamation des succès du CAC 40 ne veulent plus ce galeux dans leurs rangs ? Les ingrats !

Olivier Belin