vendredi 6 juin 2025

PORTS

 

En plein génocide, la France continue ses livraisons d’armes à Israël

Depuis quelques semaines, Emmanuel Macron faisait mine de s’émouvoir de « la situation humanitaire intolérable à Gaza » tout en affirmant vouloir faire de sa priorité « l’obtention d’un cessez-le-feu ». Mais, pour faire taire les armes, encore faut-il ne pas en livrer !

Le média d’investigation Disclose révélait, mercredi 4 juin, qu’un cargo en provenance d’Israël devait accoster le lendemain au port de Fos-sur-Mer pour y embarquer 14 tonnes de pièces détachées pour du matériel militaire. Ces pièces fabriquées par la société française Eurolinks devaient ensuite être livrées à Israel Military Industries, un des principaux fournisseurs de l’armée israélienne. Elles entrent notamment dans la composition des munitions pour les fusils-mitrailleurs de l’armée israélienne. Les mêmes qui ont par exemple été utilisés lors du massacre de la farine, le 29 février 2024, lorsque des soldats israéliens avaient tiré sur une foule de Gazaouis affamés, venus chercher un peu de nourriture lors d’une distribution humanitaire. Plus de cent Palestiniens avaient été tués.

Début octobre 2024, Macron se prononçait pour l’arrêt des « livraisons d’armes pour mener des combats à Gaza » et affirmait « La France n’en livre pas ». Pourtant, Eurolink a expédié le même type de cargaison vers Haïfa le 4 avril et le 22 mai dernier. Même si la France affirme que les munitions livrées le sont sous licence de ré-exportation, dans les faits il est impossible de vérifier comment elles sont utilisées.

Alors qu’Emmanuel Macron affirmait récemment vouloir durcir sa position vis-à-vis du gouvernement de Netanyahou, ces révélations démontrent toute l’hypocrisie et le cynisme de la politique française de soutien à Israël. Pour la France comme pour les autres puissances impérialistes, États-Unis en tête, l’État juif est un relais sur lequel s’appuyer pour faire régner l’ordre dans la région. Ainsi, début mai, Israël bombardait des infrastructure yéménites, aux mains des rebelles Houthis qui menacent régulièrement le trafic maritime dans le passage stratégique de la mer Rouge. Aux yeux de Macron, de tels services valent bien de fermer les yeux sur un génocide. D’autant plus quand celui-ci peut améliorer les affaires de quelques capitalistes français !

La CGT des dockers de Fos-sur-Mer affirme que la cargaison qui devait être embarquée ce jeudi a été mise de côté et que les travailleurs du port refuseront de la charger. À l’heure qu’il est, impossible de savoir s’ils ont effectivement bloqué son envoi. Mais de telles prises de position vont dans le bon sens ! Elles rappellent que, les travailleurs faisant tout tourner, ils sont capables d’agir pour empêcher le génocide en cours à Gaza. Elles rappellent aussi que, de partout dans le monde, nous sommes des millions opposés à la politique colonialiste et génocidaire de Netanyahou, comme l’a montré la manifestation de centaines de milliers de personnes à La Haye aux Pays-Bas, le 19 mai dernier.

Arthur Sylvestre