Российская коммунистическая партия (интернационалистов)
« Невойна » ou « Non à la guerre ».
Lu avec intérêt…
… le 12 août 2024 sur la chaîne Telegram du Parti communiste russe (internationaliste), PCR (i)3, d’extrême gauche et sur la chaîne Telegram de « Nevoina »4 (Non à la guerre) l’article suivant. Il joue sur le nom de Koursk : celui de la ville et région de fédération de Russie où se déroule actuellement l’incursion militaire ukrainienne comme en août 1943 une bataille victorieuse contre l’armée hitlérienne, mais aussi le nom dont a hérité de ce fait un sous-marin à propulsion nucléaire qui avait fait naufrage le 12 août 2000, 24 ans après, en mer de Barents, faisant 118 victimes. La tragédie avait fortement marqué les débuts du règne de Poutine, élu trois mois auparavant, auquel beaucoup ont reproché sa désinvolture voire son mépris dans le traitement du drame. Pour préserver fort probablement des secrets militaires, les appels à l’aide des marines britannique et norvégienne, le 16 août, avaient été trop tardifs. Tout l’équipage y a laissé sa peau.
Poutine et le Koursk : une histoire vieille d’un quart de siècle
Il y a 24 ans jour pour jour, le nom de Koursk captait déjà l’attention de toute la Russie (et du monde). Il ne s’agissait pas d’une ville et sa région, mais d’un sous-marin portant ce nom : le Koursk, qui a sombré pour les mêmes raisons que celles qui font s’embraser sa ville éponyme, un quart de siècle plus tard. Pendant des années, les hauts gradés de l’armée se sont voilé la face. Selon les rapports, l’équipage du Koursk s’était vu allouer les crédits nécessaires pour son entretien et l’utilisation de la torpille « Kit » embarquée pour des exercices de combat en mer. Le tout vérifié. Mais les signatures au bas des documents se sont révélées être des faux. En réalité, les exercices de tir n’avaient jamais été effectués. Les modes de financement de l’armée et de la marine permettent le détournement de fonds, et leur « utilisation » au bon vouloir des généraux et des amiraux. Le Kremlin avait besoin de démonstrations militaires pour négocier en position la plus favorable avec ses partenaires occidentaux. Elles simulaient un pouvoir qui n’existait pas. Personne n’a tenu compte des gens.
Depuis un quart de siècle, rien n’a changé dans cette mécanique, sauf le degré. Les prix du pétrole ont augmenté, le budget de l’armée aussi. Les généraux sont devenus plus gras et leurs palais plus grands et richement ornés. Et de ridicules « biathlons de chars » ont été étalés en lieu et place de nouvelles armes, simulant une puissance croissante. Au bout du compte, il s’est avéré que tout était factice : les signatures sur les contrats d’État, les achats d’armements, le moral des troupes et le niveau de formation. Vingt-quatre ans après le drame du sous-marin Koursk, c’est à nouveau le test de la même catastrophe, mais cette fois en surface.
« Il a coulé », avait déclaré Vladimir Poutine avec une désinvolture désarmante à propos du sort du Koursk lors d’une interview avec Larry King [journaliste américain]. En réalité, c’est autre chose qui le préoccupait, le sort de sa cote de popularité. « Curieusement, les sondages ultérieurs n’ont pas montré que ma cote de popularité ait été affectée par l’incident. Mais j’ai très peur qu’une telle chose ne se reproduise », avait-il expliqué à Bill Clinton, au téléphone. Puis les années ont passé. Le crédit de Poutine ne dépend plus des événements économiques, politiques, ni même de ce que pensent les citoyens russes, en chair et en os. Quoi qu’il puisse arriver, les propagandistes officiels rendent compte du soutien populaire avec la fiabilité de l’écoutille d’un sous-marin. Mais la réalité est têtue. « Quelque chose comme ça » vient de se reproduire 24 ans après. À nouveau Koursk, à nouveau les interminables mensonges des supérieurs, la poudre aux yeux, les pertes en vies humaines, le sang et l’hypocrisie. Des sondages confirmeront plus tard que l’embrasement de la région de Koursk n’aura pas fait davantage d’effet sur Poutine que le naufrage du sous-marin.
Cette leçon tragique pourrait avoir un impact sur les habitants de Koursk. Tout ce quart de siècle leur a montré une chose : dans ce système, avec ce président, ils sont condamnés. Se noyer, brûler, mourir sous les chenilles – peu importe qu’elles soient « leurs » ou « étrangères ». Pour sauver le « sous-marin » dans lequel nous nous trouvons tous, il faut changer le capitaine et tout le personnel.
3 Российская коммунистическая партия (интернационалистов)
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