ALGUES VERTES EN BRETAGNE, CONTRE L’ECOCIDE LES
LANCEURS D’ALERTE NE DESARMENT PAS .
photo yves marie le lay
S’il est bien deux bretons têtus, et en haut de l’affiche, à leur corps défendant, devraient figurer André Ollivro, le « che » des gréves et Yves Marie Le Lay le trégorrois, qui lui ne fait jamais « gréve » contre les lobbys agricoles…Nos deux protagonistes animent depuis des décennies des associations qui luttent contre cette calamité qui n’a rien de naturelle.
Cet été 2024 ne déroge pas à la « tradition »les algues nourries des intrants agro industriels se nourrissent dans les baies et prolifèrent.
Bien vertes, elles ne présentent pas de danger, mais putréfiées sur les plages, les zones peu accessibles, les marais côtiers elles deviennent un poison mortel, un gaz toxique le H2S.
Inquiet au plus haut point des émanations de ce gaz, André Ollivro, parodiant Georges Marchais (1) a dit à Nelly son épouse en juillet dernier:
« fais les valises on s’en va du cabanon », son petit refuge sur la plage d’Hillion, dans la baie de St Brieuc.
Devant l’inertie de la structure étatique, les associations ont décidé de porter l’affaire devant le Tribunal Administratif et le pénal.
C’est le sens du communiqué qu’elles viennent de faire paraître :
Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre
Force 5 Dour ha Douar
Défense des Victimes des Marées Vertes
Les marées vertes tuent la vie !
Les marées vertes en Bretagne sont entrées dans leur 54e année… Comment mieux dire la faillite d’un demi-siècle de politiques publiques impuissantes à résoudre un grave dommage environnemental qu’elles ont elles-mêmes créées.
Grave dommage parce que les algues vertes s’attaquent à la vie sous toutes ses formes. En mer par anoxie, sur le littoral par putréfaction. Directement en asphyxiant la faune ou en l’intoxiquant. Indirectement en détruisant son habitat.
L’homme n’échappe pas ces attaques. Malheur à ceux qui ont été involontairement confrontés à leurs effets toxiques ! Ils en sont morts, comme Jacques Thérain en 1989, comme Thierry Morfoisse en 2009, comme Jean-René Auffray en 2011, ou ils ont été sauvés de justesse comme Maurice Briffaut en 1999 et Vincent Petit en 2009.
En ce 6 août à Locquirec, sur une de ces plages bretonnes sacrifiées à la pollution mortelle, les associations sus-signées lancent un appel solennel.
Non ! Les marées vertes ne sont pas une fatalité !
Elles sont le pur produit de la volonté des autorités publiques d’Etat comme des collectivités territoriales d’aider, de soutenir ce qui en est la cause : l’agriculture intensive hors sols. Chaque semaine sont accordées des extensions d’élevages sur un territoire qui à lui seul produit déjà 60 % de la production porcine française.
Nous en appelons aux associations environnementales, aux citoyennes, aux citoyens, à la société civile pour que cesse ce scandale de l’impunité totale accordée aux pollueurs et à tous leurs complices. Aidez nous à recenser sur le littoral breton tous les sites d’échouages d’algues vertes en putréfaction sans jamais vous risquer à les arpenter. Une fois identifié ce site, prenez contact avec nous. Nous viendrons sur place l’évaluer munis d’un équipement adéquat.
Sur la base de ce recensement, nous introduirons une requête en reconnaissance d’un préjudice écologique au Tribunal Administratif doublée d’une plainte au pénal pour atteinte grave à la biodiversité. Et s’il le faut, nous irons jusqu’à Bruxelles plaider notre cause en dénonçant la violation de la législation Natura 2000 sur la protection des habitats.
Nous commençons aujourd’hui par le recensement des sites finistériens sur la première commune du département. Ce n’est que la suite de la reconnaissance de ce préjudice écologique avec obligation de le réparer obtenue par Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre dans la Baie de Saint-Brieuc et de la plainte au pénal en cours d’instruction.
Pour que cesse la démission coupable d’un demi-siècle de toutes les autorités publiques, rendons le pouvoir aux citoyennes et aux citoyens. Qu’elles et ils s’en servent pour rendre justice de cette souillure mortelle que subit depuis si longtemps la Bretagne !
Correspondant comité Nathalie Le Mél
(1) Georges Marchais secrétaire général du PCF en 1980.