lundi 11 mai 2020

TOULOUSE

  TOULOUSE EN LUTTE

«On espère que dans les jours ou les semaines à venir il y aura une initiative de rue qui réunisse toutes celles et tous ceux qui ont été en première ligne»



Pauline Salingue, syndicaliste CGT au CHU de Toulouse, raconte la mobilisation du jour sur l’hôpital et les perspectives.
Est-ce que tu peux nous dire pourquoi on est là aujourd'hui ?
On est là, en ce lundi 11 mai, premier jour de déconfinement partiel, tout simplement pour rassembler les personnels hospitaliers qui ont fait face pendant deux mois à une crise sans précédent, avec les usagers venus les soutenir.
Il y a un déconfinement partiel : on renvoie en partie les enfants à l'école, on renvoie en partie les gens au boulot, notamment en prenant des transports publics bondés, donc pour nous il y avait aucune raison à ce qu’on ne puisse pas se rassembler, à ce qu’on prenne pas ce droit à se rassembler et à revendiquer.
Des revendications, on en a un sacré paquet au vu de la crise qui est derrière nous mais également celle qui est devant nous.
Est-ce que tu peux nous détailler un peu quelles revendications vous mettez en avant ?
Nous déclinons localement des revendications nationales : des moyens de protection à la hauteur pour tous les personnels hospitaliers, pas des masques à usage non médicaux, comme on nous en distribue depuis quelques jours, ou alors des masques qui tombent. On revendique l’embauche immédiate de 1500 personnes au CHU de Toulouse, parce qu’on a un gros manque de personnel soignant, et hospitalier en général. On le dit depuis des années et aujourd'hui on le paye cher. On veut une augmentation salariale pour tous ces personnels qui ont parfois payé parfois du prix de leur vie pour continuer à soigner des gens dans de mauvaises conditions.
Qu'est-ce qui est prévu dans les prochains jours ?
Aujourd'hui, on a cinq rassemblements parallèles sur les différents sites du CHU de Toulouse. On va organiser un rassemblement à l’ARS au côté de nos collègues du privé et des collègues du secteur social et médicosocial qui, eux aussi, en ont sacrément bavé. On espère qu'il va y avoir un grand nombre d'initiatives en France et on espère surtout que dans les jours ou les semaines à venir il y aura une initiative de rue qui réunisse toutes celles et tous ceux qui ont été en première ligne, toutes celles et tous ceux qui les soutiennent. Il y a un besoin urgent à manifester de manière large, unitaire en cette période.
Propos recueillis par RC.