mardi 12 mai 2020

ALGUES

ALGUES VERTES EN TREGOR



Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s,
                                                        
                                                           vous voilà déconfiné(e)s ! Difficile dans un rayon de 100 km de ne pas trouver autour de vous une bonne librairie ! Allez y prudemment, vous y trouverez un autre déconfiné, mon livre enfin, comme vous sorti de son confinement : Algues vertes, un scandale d'Etat. Nitrates et gaz toxiques, 50 ans de déni aux éditions Libre et solidaire. Il a une petite odeur de soufre. Ne vous en étonnez pas. Sur le sujet, c'est surement un gage de sincérité, et peut-être, je vous laisse juger, de qualité...

                                                           Ne cherchez pas dans cet écrit un témoignage ou des mémoires ou une autobiographie. C'est un réquisitoire sans concession contre ceux qui ont entretenu et qui continuent à entretenir cette pollution toxique marquée par tant de tragédies. Ma méthode de travail, je l'ai tirée de ma formation philosophique : rigueur, argumentation, démonstration, conclusion. Mais comme toute entreprise humaine est faillible, et même si je me suis appliqué pour éviter les erreurs, je compte sur vous pour me les signaler et pour que nous en discutions ensemble. Quant au style, je ne l'ai pas choisi. Il s'est imposé à moi depuis tant d'années. C'est celui que beaucoup d'entre vous connaissent à travers mes propos, tant oraux qu'écrits.

 A suivre, vous trouverez une présentation du contenu. 

                                                             Bonne lecture.



Algues vertes, un scandale d'Etat. Nitrates et gaz toxiques, 50 ans de déni
Editions Libre et solidaire

Une végétation verte abondante, gluante recouvre depuis quelques temps la mer et la lieue de grève. Ces algues se déposent sur la plage sur une épaisseur variant de 20 à 50 centimètres.
Cette végétation se décompose rapidement en masse blanchâtre mousseuse, nauséabonde transformant la grève de sable fin en un tas de fumier dont l'odeur infecte se répand jusqu'à l'intérieur des terres.
Cette situation s'est déjà produite l'an dernier... 
Afin de dégager ses responsabilités, le Conseil Municipal, … DECIDE... d'aviser le service de la santé en ce qui concerne la pollution et les dangers qui peuvent en découler.

Extraits du recueil de délibérations du conseil municipal de la commune de Saint-Michel-en-Gréve en Côtes du Nord le 17 mai 1971.

Le 17 mai 1971, on n'appelait pas encore ces échouages massifs d'algues les marées vertes. Mais à part cela, tout y est dans ce constat. Et ce ne sont pas aujourd'hui les riverains des baies bretonnes qui en changeraient une ligne. En 2019 celles et ceux de la Baie de Saint-Brieuc ont vécu des records d'échouages avec leur cortège de puanteur et de toxicité. 

Comment les mêmes scènes de cauchemar peuvent-elles encore se répéter chaque année depuis un demi-siècle ? On comprend les yeux ahuris et le nez bouché d'un observateur étranger devant cette incongruité environnementale et sociale incompréhensible. Mais quand il sait en journaliste avisé que ce n'est pas seulement affaire de mauvaises odeurs puisque qu'on déplore en Bretagne des morts d'hommes, qu'on compte les morts d'animaux, que donc les dangers annoncés en 1971 se réalisent encore au 21 e siècle, que peut-il raisonnablement penser ? Enfin, quand il apprend que les causes ont été bien analysées par la communauté scientifique dès 1977 et les remèdes proposés au milieu des années 80 aux autorités, comment ne qualifierait-il pas cette situation de scandale d'Etat ? 

Ce simple rappel des faits est l'illustration même de ce scandale. Il n'est plus à démontrer. Alors, pourquoi en faire l'objet d'un livre ? Parce qu'il faut en rendre compte. Ou plutôt parce qu'il faut demander des comptes à tous ceux qui se sont succédés depuis ce demi-siècle aux affaires de ce territoire de la République. Qu'ils aient été impuissants à résoudre cette pollution tragique, qui peut en douter tant les faits parlent pour eux ? 

Ce que révèle ce livre, c'est la fabrication de cette impuissance par les barons de l'agroalimentaire en laissant à l'appareil d'Etat et aux élus le soin, côté cour, de faire croire au bon peuple, selon l'expression de son ancien président de Région, que « la Bretagne est malade, mais qu'elle se soigne ». Sauf que 10 ans de traitement à coups de plans algues vertes ruineux ne l'ont toujours pas guérie. Faut-il en être surpris ? On ne peut continuer à cultiver la cause du mal, cette agriculture hors sols largement subventionnée et en attendre des miracles, l'éradication des marées vertes. Les hommes, les animaux, toute la biodiversité peuvent en mourir. L'essentiel pour ces impuissants volontaires, c'est bien que personne ne le sache.

Contre cette politique du déni, dans la suite logique des engagements de l'auteur dans le combat associatif contre cette pollution toxique, ce livre est un dossier fourni et argumenté adressé à toute citoyenne et tout citoyen responsable, désireux de comprendre l'envers infernal du décor. Que de cet éclairage, chacune et chacun en tirent les conséquences politiques. Car, en démocratie, il n'est pas de bon citoyen qui ne soit pas bien informé. 

Yves-Marie Le Lay