jeudi 12 septembre 2019

pesticides

Un petit geste pour le climat: renverser le capitalisme...

Dans l'hebdo "l'anticapitalisme":

Pesticides : les mauvaises plaisanteries de Macron

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Comme Daniel Cueff, maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) et auteur d’un arrêté municipal anti-pesticides, on a d’abord cru à « une blague », voire « une fake news ». Il y a quelques jours, le gouvernement annonçait qu’il entendait fixer à 5 ou 10 mètres, selon le type de culture, la distance minimale entre les zones d’habitation et les zones d’épandage de pesticides. Une plaisanterie d’un goût douteux lorsque l’on sait que les études montrent, comme l’a rappelé entre autres le directeur de Générations futures, « que les dérives directes comme le vent et les réévaporations de pesticides après les épandages impactent les habitations environnantes largement au-delà des 100 premiers mètres du lieu de pulvérisation ». Des chiffres qui avaient motivé Daniel Cueff, rejoint depuis par d’autres maires, à publier un arrêté repoussant les pesticides à au moins 150 mètres des zones habitées, suspendu fin août par la justice. 

Macron, qui s’était posé en sauveur du monde au G7, donnant des leçons d’écologie à la terre entière, a une fois de plus montré le vrai visage de son « capitalisme vert », où notre santé sera toujours reléguée au second plan par la course au profit. Entre 5 et 10 mètres ? Le pouvoir a affirmé se fonder sur une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) qui repose pourtant, selon l’aveu de ladite agence, sur un document de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) appuyé « sur des données limitées issues d’études effectuées dans les années 1980. » Autant dire : sur du partiel et de l’obsolète. Autant dire : sur rien. Mais que l’on soit rassurés : de nouvelles études « devraient être disponibles début 2021 ». C’est tout ? C’est tout. 

Face au tollé suscité par ses annonces, le gouvernement a été contraint de faire machine arrière, ou tout du moins de gagner du temps, en annonçant le lancement d’une « consultation publique » sur ses propositions. Le plus sérieusement du monde, le pouvoir nous explique que cette « consultation » se déroulera durant trois semaines « sur le modèle du grand débat ». Une nouvelle plaisanterie de mauvais goût ? Les pesticides contaminent les sols, l’eau, l’air et participent à la disparition des espèces animales, et on nous invite à laisser des commentaires sur internet ? 
Disons-le tout net : notre santé et celle de la planète sont des questions trop sérieuses pour être laissées entre leurs mains !