mercredi 25 septembre 2019

apres le 24

Après la grève du 24 septembre : se donner les moyens de construire un mouvement d’ensemble !

Ces dernières semaines, presque chacun a eu sa journée de grève, sa manifestation, avec d'importants succès, comme à la RATP le 13 septembre. L’appel de la CGT à une journée de mobilisation du 24 septembre était une date de plus, qui participait de la dispersion de nos luttes, après l’appel de FO à manifester de son côté le 21 septembre. Cependant, le 24 septembre a tout de même permis à certains endroits de faire converger des travailleurs et des travailleuses des différents secteurs qui subissent les attaques du gouvernement : transports publics, santé, travail social, Éducation, universités ou encore divers services publics et des entreprises privées... C’est le cas par exemple, même modestement, à Paris, avec la tenue d’une Assemblée Générale Interprofessionnelle.

Régime unifié : unification des luttes ! Certes, chacun subit son attaque spécifique, sa réforme propre qui dégrade les conditions de travail et de vie... Mais toutes ces politiques sont menées par un seul et même gouvernement. Un gouvernement qui a juré de poursuivre jusqu'au bout le démantèlement de tout ce que les luttes de la classe ouvrière et de la jeunesse ont pu obtenir dans l'histoire. C'est en fait le but que s'est fixé le patronat depuis que chacun de ces acquis existe. C'est la politique qui a été menée par tous les gouvernements, dès que le rapport de force le leur permettait, dès que notre camp social baissait la garde. Et pour cela, l'arme préférée de la bourgeoisie et des dirigeants politiques à son service, c'est toujours de nous diviser. Cela commence avec la rengaine sur les « privilégiés » qui auraient des régimes de retraites trop avantageux. Cela continue avec les annonces sur les mesures qui auraient des conséquences différentes selon l'année de naissance, le statut ou le parcours professionnel. Mais aujourd'hui, tout le monde voit bien sa situation se dégrader et son avenir s'assombrir. Tout le monde craint de ne pas tenir jusqu'à la retraite et de ne pas avoir une pension décente quand le temps sera venu. Plus personne ne peut avoir l'illusion que la pseudo harmonisation des retraites pourrait être autre chose qu'un nivellement par le bas. Macron veut unifier les régimes de retraites ? Eh bien cette bataille doit être celle qui unifie nos luttes !

N'attendons pas pour lancer l'offensive Il n'y a aucune fatalité à ce que l'attaque sur les retraites passe, pas plus que les autres projets du gouvernement. Mais obtenir une victoire demande que notre camp se prépare, se dote d'un plan. Les journées de grève ne permettent pas de bloquer l'économie jusqu'à l'obtention des revendications. Des luttes sectorielles isolées peuvent certes repousser des attaques ponctuelles, mais elles n'inversent pas le rapport de force global entre notre classe et le patronat. Seule une grève interprofessionnelle reconductible, une grève générale permettrait de renverser la vapeur. Les directions syndicales ne proposent pas actuellement un tel plan, convaincues qu'elles sont que tout affrontement conséquent serait perdu d'avance ou bien qu'elles pourraient négocier des aménagements dans le cadre du « dialogue social ». Pour autant, l'appel à la grève illimitée à la RATP à partir du 5 décembre, par une partie des organisations syndicales, pourrait être le point de départ du bras de fer avec le gouvernement. Mais c’est aussi la possibilité pour ces directions syndicales de mettre la pression sur le gouvernement pour tenter de négocier des avantages corporatistes, comme l’avaient fait certains syndicats des routiers en 2016. 

Cela ne doit pas nous empêcher, comme l’annoncent certains syndicats, notamment à la SNCF d’appeler à rejoindre la grève. Mais si on veut que le 5 décembre soit le point de départ d’un mouvement d’ensemble illimité exigeant le retrait de la contre-réforme des retraites, il faudra que des syndicats ou des équipes significatives de la CGT s’y investissent ! C’est pourquoi les assemblées générales interprofessionnelles qui se sont tenues dans plusieurs villes et régions, le 24 ou les jours précédents, afin de coordonner les luttes existantes et les équipes militantes désireuses de se battre sont précieuses. 
Certaines ont décidé de se joindre au 5 décembre et, d'ici-là, de préparer le combat en rythmant par des mobilisations, des cadres de coordination, de réunions ou de diffusions de matériel. De telles initiatives peuvent et doivent être généralisées à toutes les échelles possibles. 
Ne laissons pas passer l'occasion de l'emporter tous et toutes ensemble !